« Laissez-nous travailler ! » Ce cri du cœur, c’est celui de Jean-Hugues Etienne, pêcheur bonifacien. Au ministre Hervé Berville, il s’est adressé sans langue de bois vendredi après-midi, au cours d’un débat où toutes les parties se sont montrées particulièrement à l’écoute, les unes des autres : « J’ai 55 ans, c’est pour les jeunes que je parle. Or aujourd’hui, les jeunes qui se lancent, ils voient des thons à la sortie du port et ils n’ont pas le droit de les pêcher. Et ce qui se passe, c’est qu’avant on se cachait pour voler et maintenant, on se cache pour travailler… »
S’il ne partage pas la conclusion du pêcheur bonifacien, Hervé Berville est bien conscient de la sincérité du discours : « La volonté des pêcheurs corses a été de restreindre la pêche à l’oursin quand ils ont vu que la ressource diminuait. Ils l’ont fait en responsabilité », a-t-il fait remarquer à l’issue de la réunion, devant la presse. « On n’a pas attendu l’Europe pour se réglementer et comprendre qu’on a besoin de préserver notre biodiversité », confirme Daniel Defusco, le président du comité régional des pêches, quand bien même cette décision représente pour les pêcheurs « une perte sèche, sans dédommagement ».
Sur l’évolution des quotas de pêche, Hervé Berville n’est pas fermé : « Je n’ai aucun tabou, pose-t-il. Les études scientifiques nous permettent d’objectiver au plus près de la réalité. J'ai par exemple augmenté les capacités de pêche du thon dans le golfe de Gascogne. Donc on fait a au cas par cas. »
Un bateau type
Et dans l’immédiat, ce que le secrétaire d’État est venu proposer aux pêcheurs corses, c’est un pacte tripartite entre le comité régional des pêches, la Collectivité de Corse et l’État. À l’image de ce qui a été conclu l’an dernier pour la Guyane où un besoin de financement de 2 millions d’euros avait été identifié pour relancer la filière, moribond également dans cette collectivité territoriale d’outre-mer. C’est finalement l’armateur CMA-CGM qui avait apporté l’enveloppe. Aux pêcheurs corses, Hervé Berville laisse entrevoir une sortie de crise similaire, mais à une condition : « C’est que d’ici la fin de l’année, la Collectivité avec les pêcheurs et le lycée maritime proposent un bateau type. Et ensuite avec ce bateau type, on pourra aller chercher des financements. Et sur le long terme, il y aura aussi 750 millions d’euros qui seront issus des taxes sur l’éolienne en mer », souligne le secrétaire d’État.
S’il ne partage pas la conclusion du pêcheur bonifacien, Hervé Berville est bien conscient de la sincérité du discours : « La volonté des pêcheurs corses a été de restreindre la pêche à l’oursin quand ils ont vu que la ressource diminuait. Ils l’ont fait en responsabilité », a-t-il fait remarquer à l’issue de la réunion, devant la presse. « On n’a pas attendu l’Europe pour se réglementer et comprendre qu’on a besoin de préserver notre biodiversité », confirme Daniel Defusco, le président du comité régional des pêches, quand bien même cette décision représente pour les pêcheurs « une perte sèche, sans dédommagement ».
Sur l’évolution des quotas de pêche, Hervé Berville n’est pas fermé : « Je n’ai aucun tabou, pose-t-il. Les études scientifiques nous permettent d’objectiver au plus près de la réalité. J'ai par exemple augmenté les capacités de pêche du thon dans le golfe de Gascogne. Donc on fait a au cas par cas. »
Un bateau type
Et dans l’immédiat, ce que le secrétaire d’État est venu proposer aux pêcheurs corses, c’est un pacte tripartite entre le comité régional des pêches, la Collectivité de Corse et l’État. À l’image de ce qui a été conclu l’an dernier pour la Guyane où un besoin de financement de 2 millions d’euros avait été identifié pour relancer la filière, moribond également dans cette collectivité territoriale d’outre-mer. C’est finalement l’armateur CMA-CGM qui avait apporté l’enveloppe. Aux pêcheurs corses, Hervé Berville laisse entrevoir une sortie de crise similaire, mais à une condition : « C’est que d’ici la fin de l’année, la Collectivité avec les pêcheurs et le lycée maritime proposent un bateau type. Et ensuite avec ce bateau type, on pourra aller chercher des financements. Et sur le long terme, il y aura aussi 750 millions d’euros qui seront issus des taxes sur l’éolienne en mer », souligne le secrétaire d’État.
Le secrétaire d'Etat chargé de la mer a discuté pendant plus d'une heure avec des pêcheurs et élus corses.
Ce bateau type qu’il appelle de ses vœux, c’est celui qui doit correspondre aux spécificités de la pêche en Corse, dans une optique de « verdissement » de la flotte. « La décarbonation de la pêche, c’est un sujet qu’on entend depuis quelques années, réagit Daniel Defusco. Il faut être réaliste, on ne peut pas mettre sur nos pointus des moteurs à hydrogène. Par contre, on peut moderniser la flottille de pêche avec des bateaux plus économiques, moins polluants, plus performants. » Quels bateaux seront les mieux adaptés aux besoins de la pêche insulaire ? La réflexion peut désormais s’engager et Daniel Defusco livre la sienne, à chaud : « Je crois qu’il faut savoir si le pêcheur veut travailler seul ou à deux, déjà. S’il est seul, le bateau doit être plus petit, bien équipé avec des doubles commandes. » Durant la réunion, l’un de ses collègues a émis le souhait de pouvoir transformer le poisson sur place, ce à quoi Hervé Berville s’est montré réceptif.
Le prix du gazole en Corse...
« On ne peut pas rester dans une logique de saisonnalité de la pêche, il faut sortir des carcans touristiques », a embrayé Guy Armanet, le président de l’Office de l’environnement de la Corse. Daniel Defusco n’a pas manqué de soulever des disparités entre les pêcheurs corses et ceux du Continent : « Le prix du gazole est autour de 92 centimes en Corse pour les pêcheurs, sachant que sur le Continent, il est à 68 centimes. Donc déjà, on part avec un handicap. L’aide au gazole, qui est de 20 centimes par litre, on peut en bénéficier, mais on est encore au-dessus. » Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, le soutient : « On demande à être au même niveau que les pêcheurs du Continent. » Candidat aux élections européennes sur la liste de Valérie Hayer (Renaissance), le maire de Bonifacio entend bien prendre le dossier à bras le corps s’il est élu député européen : « Il y a du lobbying à faire. C’est important que localement on soit capable de monter un dossier correctement entre les pêcheurs, la collectivité de Corse et l’Etat et ensuite effectivement, il faudra des députés européens capables d’être vigilants sur ces questions. »
Le prix du gazole en Corse...
« On ne peut pas rester dans une logique de saisonnalité de la pêche, il faut sortir des carcans touristiques », a embrayé Guy Armanet, le président de l’Office de l’environnement de la Corse. Daniel Defusco n’a pas manqué de soulever des disparités entre les pêcheurs corses et ceux du Continent : « Le prix du gazole est autour de 92 centimes en Corse pour les pêcheurs, sachant que sur le Continent, il est à 68 centimes. Donc déjà, on part avec un handicap. L’aide au gazole, qui est de 20 centimes par litre, on peut en bénéficier, mais on est encore au-dessus. » Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, le soutient : « On demande à être au même niveau que les pêcheurs du Continent. » Candidat aux élections européennes sur la liste de Valérie Hayer (Renaissance), le maire de Bonifacio entend bien prendre le dossier à bras le corps s’il est élu député européen : « Il y a du lobbying à faire. C’est important que localement on soit capable de monter un dossier correctement entre les pêcheurs, la collectivité de Corse et l’Etat et ensuite effectivement, il faudra des députés européens capables d’être vigilants sur ces questions. »