Photos Michel Luccioni
« A-t-on à faire à un État schizophrène ? ». Les mots de Ghjuvan Filippu Antolini traduisent l’état d’esprit actuel de l’associu Sulidarità et du collectif Patriotti. Ce mardi soir, les deux structures de défense des prisonniers politiques tenaient une conférence de presse devant le commissariat d’Ajaccio où deux de leurs membres - Thierry Casolasco (responsable de Patriotti et également président de l’associu Sulidarità) et Patrice Murati (responsable de Patriotti) - ont été convoqués plus tôt dans la journée.
Après l’interpellation de plusieurs jeunes nationalistes la semaine dernière, c’est la goutte de trop pour les deux organisations qui font le parallèle avec l’arrestation, il y a cinq mois, « de nombreux militants du mouvement politique Corsica Libera ». Alors que le processus de discussions avec l’État patauge depuis un an et demi, elles pointent en effet la temporalité de ces arrestations, intervenues pour les premières « alors que le ministre de l’Intérieur préparait sa venue en Corse pour relancer le pseudo processus de dialogue », et pour les secondes dans les heures qui auraient dû précéder une réunion entre Gérald Darmanin et les élus corses à Beauvau. Les deux collectifs rappellent en outre qu’à l’issue de la première vague d’interpellations, « tous les militants avaient été libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux » à l’exception de Charles Pieri, toujours incarcéré dans une affaire incidente pour « détention d’armes en lien avec une entreprise terroriste ». « Il a aujourd’hui 73 ans et il est malade. Et bien que son état de santé ne soit plus compatible avec la détention, on refuse de lui accorder la libération. Il y a un acharnement sur lui qui n’a pas de nom. Nous exigeons sa libération immédiate », martèle Ghjuvan Filippu Antolini.
Après l’interpellation de plusieurs jeunes nationalistes la semaine dernière, c’est la goutte de trop pour les deux organisations qui font le parallèle avec l’arrestation, il y a cinq mois, « de nombreux militants du mouvement politique Corsica Libera ». Alors que le processus de discussions avec l’État patauge depuis un an et demi, elles pointent en effet la temporalité de ces arrestations, intervenues pour les premières « alors que le ministre de l’Intérieur préparait sa venue en Corse pour relancer le pseudo processus de dialogue », et pour les secondes dans les heures qui auraient dû précéder une réunion entre Gérald Darmanin et les élus corses à Beauvau. Les deux collectifs rappellent en outre qu’à l’issue de la première vague d’interpellations, « tous les militants avaient été libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux » à l’exception de Charles Pieri, toujours incarcéré dans une affaire incidente pour « détention d’armes en lien avec une entreprise terroriste ». « Il a aujourd’hui 73 ans et il est malade. Et bien que son état de santé ne soit plus compatible avec la détention, on refuse de lui accorder la libération. Il y a un acharnement sur lui qui n’a pas de nom. Nous exigeons sa libération immédiate », martèle Ghjuvan Filippu Antolini.
"Un délit d'opinion caractérisé"
Ghjuvan Filippu Antolini.
En outre, Sulidarità et Patriotti dénoncent « une commission rogatoire alibi » qui a conduit à l’ensemble de ces auditions. « Les interrogatoires de ces militants étaient axés uniquement sur le fonctionnement du mouvement politique public. Ces arrestations et gardes à vue se voulaient volontairement spectaculaires et dures pour marquer les esprits », arguent-elles, « Ces militants ont été visés non pas pour ce qu’ils auraient éventuellement pu faire, mais uniquement pour ce qu’ils représentent. Il suffit de lire les différents procès-verbaux pour constater que les questions qui leur sont posées tournent en majorité autour de leur engagement politique et du fonctionnement du mouvement politique auquel ils participent ». « Cela s’appelle le délit d’opinion et s’il est aujourd’hui caractérisé, l'État ne s’en cache même plus puisqu’il convoque des militants pour parler de leur engagement politique. Il n’y a plus aucune limite, tout est permis », déplore Ghjuvan Filippu Antolini.
Par ailleurs, les deux structures s’alarment d’une autre « caractérisation du délit d’opinion ». « Depuis quelques mois nous avons découvert des balises de localisation cachées sous les véhicules de certains de nos responsables », dévoilent-elles en posant : « Nous avons des questions très claires à poser à l’État français ». Demandant au gouvernement de « clarifier sa position », elles listent ainsi : « Nous aimerions savoir pourquoi les mêmes responsables sont invités à la préfecture en janvier au sujet d’un pseudo processus et pourquoi le jour de la réunion de relance de ce processus, ces mêmes responsables sont convoqués au commissariat ? Nous aimerions également savoir pourquoi la police politique française s’excite à chaque fois qu’une réunion est prévue entre nos élus et le ministre de l’Intérieur français, au point d’organiser des rafles de militants nationalistes, à qui on reproche seulement un délit d’opinion ».
Face à l’ensemble de ces constats, l’associu Sulidarità et le collectif Patriotti souhaitent lancer un appel aux élus de l’Assemblée de Corse à « imposer un cadre précis à ces réunions » et à « conditionner leur participation au processus » à des revendications « essentielles ». « L’engagement de l’État français pour la mise en place d’une autonomie de plein droit et de plein exercice, pour la dévolution du pouvoir législatif à l’Assemblée de Corse sans aucune restriction, pour donner à l’Assemblée de Corse la possibilité d’engager un processus d’autodétermination », détaillent-elles.
Par ailleurs, les deux structures s’alarment d’une autre « caractérisation du délit d’opinion ». « Depuis quelques mois nous avons découvert des balises de localisation cachées sous les véhicules de certains de nos responsables », dévoilent-elles en posant : « Nous avons des questions très claires à poser à l’État français ». Demandant au gouvernement de « clarifier sa position », elles listent ainsi : « Nous aimerions savoir pourquoi les mêmes responsables sont invités à la préfecture en janvier au sujet d’un pseudo processus et pourquoi le jour de la réunion de relance de ce processus, ces mêmes responsables sont convoqués au commissariat ? Nous aimerions également savoir pourquoi la police politique française s’excite à chaque fois qu’une réunion est prévue entre nos élus et le ministre de l’Intérieur français, au point d’organiser des rafles de militants nationalistes, à qui on reproche seulement un délit d’opinion ».
Face à l’ensemble de ces constats, l’associu Sulidarità et le collectif Patriotti souhaitent lancer un appel aux élus de l’Assemblée de Corse à « imposer un cadre précis à ces réunions » et à « conditionner leur participation au processus » à des revendications « essentielles ». « L’engagement de l’État français pour la mise en place d’une autonomie de plein droit et de plein exercice, pour la dévolution du pouvoir législatif à l’Assemblée de Corse sans aucune restriction, pour donner à l’Assemblée de Corse la possibilité d’engager un processus d’autodétermination », détaillent-elles.