Paris, une nouvelle fois touchée au cœur. Quelques mois seulement après les attaques de janvier, de terribles attentats sont à nouveau venus meurtrir la capitale française dans la soirée de vendredi, causant la mort d’au moins 129 personnes et en blessant plus de 300 autres, selon un bilan provisoire.
Une réunion de crise
Devant la gravité de la situation, à la demande du Gouvernement et comme dans l’ensemble des départements français, Christophe Mirmand, préfet de Corse et préfet de la Corse-du-Sud, et Eric Bouillard, procureur de la République d’Ajaccio, ont tenu des états-majors de la sécurité à la préfecture d’Ajaccio, samedi après-midi. Une réunion de crise qui a rassemblé, pendant plus de deux heures, l’ensemble des représentants des services contribuant à la sécurité du département, mais aussi le recteur de l’Académie de Corse. « Des enjeux concernant les établissements scolaires et les déplacements d’élèves » sont à prendre en compte, selon le préfet.
L'état d'urgence
« Nous sommes aujourd’hui dans une situation d’une gravité sans précédent. Nous avions déjà vécu des journées particulièrement difficiles au mois de janvier dernier, mais aujourd’hui nous avons certainement franchi un certain degré supplémentaire dans la violence contre notre population, contre l’Etat et contre la République », a déploré le plus haut représentant de l’Etat dans la région, à l’issue de la réunion. « Cette nuit à l’issue d’un conseil des ministres, le gouvernement a arrêté le principe d’une déclaration d’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. C’est la première fois depuis la guerre d’Algérie que cette situation est à nouveau rencontrée à cette échelle », a-t-il rappelé. Prévu par une loi de 1955, le dispositif d’état d’urgence, pris par un décret en conseil des Ministres, vient renforcer les prérogatives accordées aux autorités administratives, leur permettant de mettre en place certaines mesures de sécurité accrues pour les 12 prochains jours. Il est toutefois, d’ores et déjà, annoncé que cette durée sera prorogée, le gouvernement ayant l’intention de maintenir cet état d’urgence jusqu’à la fin de la COP21.
Une menace faible
Dans le cadre de cet état d’urgence, plusieurs mesures ont ainsi été mises en œuvre à l’échelle départementale. « Le principe qui a été arrêté, conformément à la volonté du gouvernement, n’est pas de remettre en cause de façon systématique les évènements de la vie économique, sociale, culturelle ou sportive qui doivent se dérouler sur le territoire, mais de laisser le soin aux autorités locales d’adapter le dispositif en fonction des risques et de la sensibilité du territoire », a souligné le préfet, tandis que le Procureur de la République poursuivait : « En Corse-du-Sud, nous sommes face à un niveau de menace faible, ce qui ne veut pas dire qu’on ne doit pas avoir un niveau de vigilance très élevé ».
Des mesures de prévention
Ainsi dans le département, le principe retenu tend à ne pas remettre en cause les évènements à venir. « Je pense par exemple aux différents spectacles qui peuvent se dérouler au Palatinu, je pense au marché de Noël, à la foire de Bocognano. Ce ne sont pas des évènements qui vont être annulés ou modifiés », a détaillé Christophe Mirmand, « En revanche, j’aurai l’occasion de rappeler à tous les organisateurs de manifestations, et plus largement à tous les responsables d’établissements recevant du public, qu’il leur appartient et qu’il leur est recommandé de mettre en œuvre des mesures de prévention. Je pense, par exemple, aux fouilles des sacs à l’entrée de certains lieux publics, ce qui inclut le cas échéant les grandes surfaces », a-t-il toutefois précisé.
Des contrôles renforcés
Si aucune interdiction de manifestation, ni de rassemblement, « sous réserve que ces évènements ne soient pas susceptibles de troubler l’ordre public », n’a été prise en Corse-du-Sud, des mesures de renforcement systématique de la vigilance, de la part des services de police et de gendarmerie pour la surveillance des bâtiments publics, et une présence plus systématique sur la voie publique, notamment aux abords des établissements scolaires ont, en revanche, été actées. Le préfet a également annoncé le renforcement des dispositifs de contrôle dans les ports et aéroports.
Une vigilance extrême
A la suite de ces états-majors de la sécurité, le préfet a également insisté sur « l’extrême vigilance à manifester vis à vis de toute menace, agression ou dégradation sur des locaux appartenant à nos compatriotes de religion musulmane... L’attention de tous les pouvoirs publics sera d’être extrêmement vigilant vis à vis de toutes les menaces qui pourraient être proférées ici en Corse à l’encontre des personnes appartenant au culte musulman. Il est inadmissible de constater certains propos notamment sur les réseaux sociaux ».
L’ensemble de ces mesures a été présenté par le préfet de Corse-du-Sud, mais aussi par le préfet de Haute-Corse qui a tenu une réunion similaire à la préfecture de Bastia dans l’après-midi, aux parlementaires, au président du conseil exécutif régional, au président de l’Assemblée de Corse, aux présidents des conseils départementaux et aux associations départementales des maires.
Le Président de la République a arrêté le principe d’un deuil national de trois jours qui commencera à courir ce dimanche. Lundi midi, une minute de silence en hommage aux victimes sera observée partout sur le territoire, notamment devant la préfecture de Corse à Ajaccio.
Manon PERELLI
Une réunion de crise
Devant la gravité de la situation, à la demande du Gouvernement et comme dans l’ensemble des départements français, Christophe Mirmand, préfet de Corse et préfet de la Corse-du-Sud, et Eric Bouillard, procureur de la République d’Ajaccio, ont tenu des états-majors de la sécurité à la préfecture d’Ajaccio, samedi après-midi. Une réunion de crise qui a rassemblé, pendant plus de deux heures, l’ensemble des représentants des services contribuant à la sécurité du département, mais aussi le recteur de l’Académie de Corse. « Des enjeux concernant les établissements scolaires et les déplacements d’élèves » sont à prendre en compte, selon le préfet.
L'état d'urgence
« Nous sommes aujourd’hui dans une situation d’une gravité sans précédent. Nous avions déjà vécu des journées particulièrement difficiles au mois de janvier dernier, mais aujourd’hui nous avons certainement franchi un certain degré supplémentaire dans la violence contre notre population, contre l’Etat et contre la République », a déploré le plus haut représentant de l’Etat dans la région, à l’issue de la réunion. « Cette nuit à l’issue d’un conseil des ministres, le gouvernement a arrêté le principe d’une déclaration d’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. C’est la première fois depuis la guerre d’Algérie que cette situation est à nouveau rencontrée à cette échelle », a-t-il rappelé. Prévu par une loi de 1955, le dispositif d’état d’urgence, pris par un décret en conseil des Ministres, vient renforcer les prérogatives accordées aux autorités administratives, leur permettant de mettre en place certaines mesures de sécurité accrues pour les 12 prochains jours. Il est toutefois, d’ores et déjà, annoncé que cette durée sera prorogée, le gouvernement ayant l’intention de maintenir cet état d’urgence jusqu’à la fin de la COP21.
Une menace faible
Dans le cadre de cet état d’urgence, plusieurs mesures ont ainsi été mises en œuvre à l’échelle départementale. « Le principe qui a été arrêté, conformément à la volonté du gouvernement, n’est pas de remettre en cause de façon systématique les évènements de la vie économique, sociale, culturelle ou sportive qui doivent se dérouler sur le territoire, mais de laisser le soin aux autorités locales d’adapter le dispositif en fonction des risques et de la sensibilité du territoire », a souligné le préfet, tandis que le Procureur de la République poursuivait : « En Corse-du-Sud, nous sommes face à un niveau de menace faible, ce qui ne veut pas dire qu’on ne doit pas avoir un niveau de vigilance très élevé ».
Des mesures de prévention
Ainsi dans le département, le principe retenu tend à ne pas remettre en cause les évènements à venir. « Je pense par exemple aux différents spectacles qui peuvent se dérouler au Palatinu, je pense au marché de Noël, à la foire de Bocognano. Ce ne sont pas des évènements qui vont être annulés ou modifiés », a détaillé Christophe Mirmand, « En revanche, j’aurai l’occasion de rappeler à tous les organisateurs de manifestations, et plus largement à tous les responsables d’établissements recevant du public, qu’il leur appartient et qu’il leur est recommandé de mettre en œuvre des mesures de prévention. Je pense, par exemple, aux fouilles des sacs à l’entrée de certains lieux publics, ce qui inclut le cas échéant les grandes surfaces », a-t-il toutefois précisé.
Des contrôles renforcés
Si aucune interdiction de manifestation, ni de rassemblement, « sous réserve que ces évènements ne soient pas susceptibles de troubler l’ordre public », n’a été prise en Corse-du-Sud, des mesures de renforcement systématique de la vigilance, de la part des services de police et de gendarmerie pour la surveillance des bâtiments publics, et une présence plus systématique sur la voie publique, notamment aux abords des établissements scolaires ont, en revanche, été actées. Le préfet a également annoncé le renforcement des dispositifs de contrôle dans les ports et aéroports.
Une vigilance extrême
A la suite de ces états-majors de la sécurité, le préfet a également insisté sur « l’extrême vigilance à manifester vis à vis de toute menace, agression ou dégradation sur des locaux appartenant à nos compatriotes de religion musulmane... L’attention de tous les pouvoirs publics sera d’être extrêmement vigilant vis à vis de toutes les menaces qui pourraient être proférées ici en Corse à l’encontre des personnes appartenant au culte musulman. Il est inadmissible de constater certains propos notamment sur les réseaux sociaux ».
L’ensemble de ces mesures a été présenté par le préfet de Corse-du-Sud, mais aussi par le préfet de Haute-Corse qui a tenu une réunion similaire à la préfecture de Bastia dans l’après-midi, aux parlementaires, au président du conseil exécutif régional, au président de l’Assemblée de Corse, aux présidents des conseils départementaux et aux associations départementales des maires.
Le Président de la République a arrêté le principe d’un deuil national de trois jours qui commencera à courir ce dimanche. Lundi midi, une minute de silence en hommage aux victimes sera observée partout sur le territoire, notamment devant la préfecture de Corse à Ajaccio.
Manon PERELLI