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Expulsés de Caldaniccia, les gens du voyage cherchent un terrain


Naël Makhzoum le Lundi 21 Novembre 2022 à 17:11

A Sarrola-Carcopino, ce lundi 21 novembre, les forces de l'ordre sont venues dans la matinée pour déloger les familles appartenant à la communauté des gens du voyage d'un site de Caldaniccia. Désormais sans terrain, ils recherchent un endroit appartenant à la mairie, avec la ferme intention de ne plus en bouger.



Images Michel Luccioni
Images Michel Luccioni
Au réveil, tout le monde a été surpris. Ce lundi matin, vers 9 heures, les gendarmes se sont rendus en nombre sur le terrain de la zone industrielle de Caldaniccia pour signifier à la communauté des gens du voyage qu'ils disposaient d'une heure pour quitter les lieux. Un très important dispositif a été déployé, avec une dizaine de véhicules et la venue de grues vers 10 heures pour retirer les caravanes du site. Les forces de l'ordre ont bloqué l'accès au terrain à la presse et à toute personne extérieure à l'opération, qui a finalement duré des heures.

François Filoni, responsable du RN en Corse, s'est très vite rendu sur place, à l'entrée du camp pour constater les dégâts, avant d'être rejoint par son homologue Nathaly Antona en fin de matinée. Il avait tenu un point presse samedi matin avec les gens du voyage, mais aucune solution n'a vraisemblablement pu être trouvée.

Ces derniers ont d'abord posté des caravanes pour faire blocage à l'entrée de leur camp. Les gendarmes leur ont alors demandé de sortir, expliquant qu'en cas de refus, ils actionneraient des grues pour les enlever de force. S'en sont suivies plusieurs heures de discussions et d'attente durant lesquelles les membres de la communauté ont plié bagages et préparé leur départ, sans solution.

"Encerclés comme des cochons"

Peu avant 11 heures, Abraham Demestre, un des représentants occupant le terrain, est venu à l'entrée du périmètre défini par les forces de l'ordre. En colère, il dénonçait : "Il y a des bébés, des personnes handicapées... On est encerclés comme des cochons. On ne nous propose rien et c'est à nous de trouver une solution. Si on nous propose un terrain, on part tout de suite, sauf qu'on nous rejette la faute dessus."

Questionnée à plusieurs reprises sur le sujet, la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), en charge du dossier, n'a pas souhaité s'exprimer et a simplement indiqué "rechercher un terrain avec l'aide de la région, de l'État et de la CCI."

C'est sur les coups de midi que les choses ont pris leur tournure définitive. Deux caravanes sont sorties, amorçant le début de ce qui allait être la fin de la vie sur le terrain appartenant à Patrick Rocca pour la quarantaine de personnes concernées. Dans les heures qui ont suivi, d'autres caravanes et voitures ont quitté peu à peu les lieux, se rendant dans un premier temps vers un terrain situé sur la route de l'aéroport Napoléon-Bonaparte, jouxtant le magasin Dacia. "On croyait qu'il appartenait à la mairie mais est en fait à un particulier, explique Océane Catta, qui fait partie du groupe. On cherche donc un terrain appartenant à la mairie et on s'y rendra avant 20 heures. Là-bas, on ne bougera plus, même si on vient nous expulser."

A cette heure, les gens du voyage ont tous quitté le terrain de Caldaniccia. Ils cherchent actuellement le lieu où ils passeront la nuit, et mèneront donc leur prochaine action de résistance, sans exclure de mouvements d'une plus grande ampleur par la suite.

"On se retrouve un peu perdus"