"Arnaud Fraget, 28 ans. Mutique. Plaie du globe oculaire droit. Dermabrasions multiples." L'étiquette (fictive) qui identifie ce blessé (fictif) suite au crash d'avion (fictif) a le souci du détail. Sur le quai du port de commerce de Bastia, une dizaine de mannequins sont alignés sur des brancards, tous étiquetés, à cinquante mètres de touristes perplexes, stationnés dans l'attente du ferry.
Cet entraînement de sauvetage in situ mobilise environ 200 personnes, en mer comme sur terre, et de nombreux moyens nautiques et aériens : un avion Falcon 50 M, quatre hélicoptères et pas moins de onze embarcations, du grand remorqueur aux vedettes de la SNSM (la société nationale des sauveteurs en mer). Soit les moyens nécessaires à engager en cas de vraie catastrophe aérienne dans les eaux françaises de la Méditerranée, laquelle donnerait lieu à une coopération internationale car des moyens pourront être fournis par l'Espagne et l'Italie. Ces dispositions sont comprises dans le dispositif ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile), déclenché par le préfet maritime.
Cet entraînement de sauvetage in situ mobilise environ 200 personnes, en mer comme sur terre, et de nombreux moyens nautiques et aériens : un avion Falcon 50 M, quatre hélicoptères et pas moins de onze embarcations, du grand remorqueur aux vedettes de la SNSM (la société nationale des sauveteurs en mer). Soit les moyens nécessaires à engager en cas de vraie catastrophe aérienne dans les eaux françaises de la Méditerranée, laquelle donnerait lieu à une coopération internationale car des moyens pourront être fournis par l'Espagne et l'Italie. Ces dispositions sont comprises dans le dispositif ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile), déclenché par le préfet maritime.
Mais vendredi, au large de Bastia, c'est un scénario qui a dicté les faits et gestes des secouristes.
Le voici : il est 8 heures, et le pilote d'un jet privé transportant 50 personnes émet un message de détresse en mer, en approche de l'aéroport de Bastia-Poretta. La tour de contrôle perd le contact avec l'appareil, qui disparaît des radars. Elle prévient immédiatement le centre de coordination de sauvetage aérien, quand, au même moment, les marins du sémaphore de Sagro voient l'avion s'abîmer en mer. La zone de l'accident étant exclusivement maritime, les opérations de recherche et de sauvetage sont déléguées au centre des opérations de la Méditerranée.
Fumée blanche
Environ une heure plus tard, le Pasquale Paoli, canot de sauvetage de la SNSM, quitte le port de Bastia avec à son bord... des journalistes. Nous avons en effet eu la possibilité d'approcher au plus près des manoeuvres de sauvetage, en plein exercice. Et il se trouve qu'à 9 h 40, l'alarme du Pasquale Paoli retentit : de la fumée blanche apparaît à l'arrière du canot ! On se dit qu'avec les moyens déployés autour de nous, on ne risque pas grand-chose et René Berry, le commandant du Pasquale Paoli, achève de nous rassurer : "C'est un incident moteur. On a dû avaler du plastique. Le moteur est monté en chauffe et là, on laisse refroidir. Tout est normal."
Cet incident, bien que réel, est des plus mineurs. Nous pouvons nous attarder sereinement sur l'événement majeur, bien que fictif : le sauvetage des 50 passagers du jet privé. "La priorité, c'est de retrouver le plus rapidement possible des naufragés", explique le préfet maritime, le vice-amiral d'escadre Gilles Boidevezi. C'est le rôle du Falcon 50, survolant la zone du crash et en capacité de déployer des radeaux de survie.
Le voici : il est 8 heures, et le pilote d'un jet privé transportant 50 personnes émet un message de détresse en mer, en approche de l'aéroport de Bastia-Poretta. La tour de contrôle perd le contact avec l'appareil, qui disparaît des radars. Elle prévient immédiatement le centre de coordination de sauvetage aérien, quand, au même moment, les marins du sémaphore de Sagro voient l'avion s'abîmer en mer. La zone de l'accident étant exclusivement maritime, les opérations de recherche et de sauvetage sont déléguées au centre des opérations de la Méditerranée.
Fumée blanche
Environ une heure plus tard, le Pasquale Paoli, canot de sauvetage de la SNSM, quitte le port de Bastia avec à son bord... des journalistes. Nous avons en effet eu la possibilité d'approcher au plus près des manoeuvres de sauvetage, en plein exercice. Et il se trouve qu'à 9 h 40, l'alarme du Pasquale Paoli retentit : de la fumée blanche apparaît à l'arrière du canot ! On se dit qu'avec les moyens déployés autour de nous, on ne risque pas grand-chose et René Berry, le commandant du Pasquale Paoli, achève de nous rassurer : "C'est un incident moteur. On a dû avaler du plastique. Le moteur est monté en chauffe et là, on laisse refroidir. Tout est normal."
Cet incident, bien que réel, est des plus mineurs. Nous pouvons nous attarder sereinement sur l'événement majeur, bien que fictif : le sauvetage des 50 passagers du jet privé. "La priorité, c'est de retrouver le plus rapidement possible des naufragés", explique le préfet maritime, le vice-amiral d'escadre Gilles Boidevezi. C'est le rôle du Falcon 50, survolant la zone du crash et en capacité de déployer des radeaux de survie.
Nous approchons d'un bateau de la SNSM et d'une vedette des Affaires maritimes. Entre les deux s'opère un transfert de victimes, les mannequins que l'on retrouvera plus tard sur le quai du port. Le préfet maritime prendra en effet la décision de transporter les victimes au poste médical avancé (PMA) sur terre, pour une prise en charge par le SAMU 2B. Leur état de santé est très variable, dit le scénario. Les corps de ceux qui sont retrouvés noyés sont également ramenés au PMA. De là où nous nous trouvons, nous ne parvenons à capter que des bribes de conversation. L'agitation ne semble pas régner parmi les sauveteurs... plutôt la méthode et le sang-froid. Sur sa radio VHF, René Berry entend les différents services de secours communiquer. Et il n'a pas la même lecture : "A un moment, ils se sont trompés dans les infos, sur le nombre de blessés et décédés. Ça montre qu'ils sont dans le stress. Pour moi, on n'est pas loin de la réalité, même si ça reste, entre guillemets, un jeu qu'il faut jouer correctement."
Ce '"jeu", les moyens de secours ont l'obligation de le répéter une fois tous les deux ans, pour maintenir éveillé le niveau de qualifications nécessaires en cas de véritable crash aérien. Il en est de même pour d'autres exercices : opération anti-pollution, assistance à navire en difficulté, secours maritimes de grande ampleur.... Et ce vendredi 6 octobre, c'est à Bastia que ça se passe mais le prochain exercice aura lieu sur une autre zone, alternance oblige.
Spectaculaire
Du Pasquale Paoli, nous apercevons, au loin, un hélicoptère faire la navette entre deux navires. C'est la partie la plus spectaculaire de l'opération. Des plongeurs corses, sapeurs-pompiers, se sont mis à l'eau après avoir embarqué sur la vedette des douanes. L'hélicoptère, le Super Puma de l'armée de l'Air, stationne au-dessus de chacun d'eux. Puis un sauveteur descend le filin, attrape la victime, avant de remonter. Les hélitreuillages se poursuivront plus tard par le Dauphin, l'hélicoptère de la Marine nationale. Cette fois, les victimes seront positionnées sur le Loire, le bâtiment de soutien et d'assistance métropolitain. Il s'agit, en réalité, de se représenter le Loire comme les débris de l'avion sur lesquels les naufragés ont trouvé refuge. Ces opérations de secours, réalisées sous un grand soleil et avec un vent modéré, sont impressionnantes à observer. Les hélicoptères fendent l'air, leur rotor créant un effet de sillage dans la mer quand ils sont postés au-dessus des victimes.
Bilan
Ce '"jeu", les moyens de secours ont l'obligation de le répéter une fois tous les deux ans, pour maintenir éveillé le niveau de qualifications nécessaires en cas de véritable crash aérien. Il en est de même pour d'autres exercices : opération anti-pollution, assistance à navire en difficulté, secours maritimes de grande ampleur.... Et ce vendredi 6 octobre, c'est à Bastia que ça se passe mais le prochain exercice aura lieu sur une autre zone, alternance oblige.
Spectaculaire
Du Pasquale Paoli, nous apercevons, au loin, un hélicoptère faire la navette entre deux navires. C'est la partie la plus spectaculaire de l'opération. Des plongeurs corses, sapeurs-pompiers, se sont mis à l'eau après avoir embarqué sur la vedette des douanes. L'hélicoptère, le Super Puma de l'armée de l'Air, stationne au-dessus de chacun d'eux. Puis un sauveteur descend le filin, attrape la victime, avant de remonter. Les hélitreuillages se poursuivront plus tard par le Dauphin, l'hélicoptère de la Marine nationale. Cette fois, les victimes seront positionnées sur le Loire, le bâtiment de soutien et d'assistance métropolitain. Il s'agit, en réalité, de se représenter le Loire comme les débris de l'avion sur lesquels les naufragés ont trouvé refuge. Ces opérations de secours, réalisées sous un grand soleil et avec un vent modéré, sont impressionnantes à observer. Les hélicoptères fendent l'air, leur rotor créant un effet de sillage dans la mer quand ils sont postés au-dessus des victimes.
Bilan
Les naufragés hélitreuillés sont ensuite transportés à bord de l'Abeille Méditerranée, le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage qui fait office de second poste médical avancé, celui-ci en mer. Sur place, une équipe médicale prodiguera les premiers soins avant de décider des éventuels transferts dans des hôpitaux corses ou du Continent. Dans l'après-midi, les secours italiens apporteront également leur contribution, en engageant un hélicoptère et un avion de patrouille maritime. A 13 heures, le bilan (fictif) faisait état de 19 personnes retrouvées, dont 3 morts.