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Femu A Corsica sur le processus d'autonomie : "Nous ne transigerons sur rien, le gouvernement doit nous entendre"


Andrea Petitjean le Jeudi 17 Octobre 2024 à 18:40

Femu a Corsica a tenu une conférence de presse ce jeudi 17 octobre, deux jours après la rencontre des parlementaires corses avec Catherine Vautrin à Paris. Le parti autonomiste réaffirme sa détermination à défendre le processus d'autonomie et appelle le gouvernement à respecter ses engagements.



Conférence de presse de Femu a Corsica le jeudi 17 octobre 2024 à Bastia.
Conférence de presse de Femu a Corsica le jeudi 17 octobre 2024 à Bastia.
« Malgré la forte instabilité politique et économique du pays, le processus d’autonomie doit aboutir. C’est le sens de l’histoire et de la démocratie », a indiqué François Martinetti, secrétaire national de Femu a Corsica, lors de cette première prise de parole publique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale. Entouré de Pierre Savelli, maire de Bastia, de Louis Pozzo-di-Borgo, président de la Communauté d'Agglomération de Bastia, et de Livia Volpei, vice-secrétaire du parti, François Martinetti a insisté sur l’importance de ne pas laisser « la question corse être l'otage des aléas de la vie politique française. »

Le parti autonomiste s’est également montré vigilant quant à l’engagement du gouvernement de respecter les avancées obtenues pour l’autonomie. Tout en prenant note des déclarations du Premier ministre Michel Barnier et de l'engagement de la ministre Catherine Vautrin, le parti souligne son intention de s'assurer du respect du calendrier de réformes qui devrait aboutir à la convocation du Congrès d'ici la fin 2025. « Cet accord représente un compromis historique et inédit entre la Corse et la France. Nous ne permettrons pas que ces écritures constitutionnelles soient dénaturées ou détricotées », a martelé François Martinetti, insistant sur la nécessité de rester attentif aux évolutions de ce projet constitutionnel validé par le Président Macron..

Défendre d'autres dossiers prioritaires
Si la défense du processus d’autonomie « coûte que coûte » est une de proprité du  parti de la majorité territoriale, parallèlement, il s'engage à poursuivre son action sur des dossiers essentiels au quotidien des Corses, tels que l’accès à la terre, le logement, le pouvoir d’achat, ainsi que la corsisation et la corsophonisation des emplois et le renforcement des services publics.

Dès novembre, Femu a Corsica intensifiera sa présence sur le terrain en organisant une série de réunions publiques à travers l’île. L’objectif est de renouer le dialogue avec les habitants et de mieux comprendre leurs attentes, notamment le résultat des dernières élections législatives, au terme desquelles le parti a perdu son député de la seconde circonscription de Haute-Corse, Jean Félix Acquaviva « Nous irons à la rencontre des Corses pour écouter leurs messages et intégrer leurs préoccupations afin de rendre nos politiques publiques plus efficaces », indique François Martinetti. Les militants comptent se rendre dans les quartiers et villages, en collaboration avec les élus locaux, pour répondre aux inquiétudes grandissantes. « Il y a aujourd'hui un peuple qui vit, qui a des difficultés, qui a peur. Nous devons l’écouter plus intensivement », a-t-il souligné. La demande de revalorisation de la dotation de continuité territoriale a également été évoquée ce jeudi soir. Selon les représentants du parti, la revalorisation de cette dotation, actuellement figée à 187 millions d'euros depuis 2009, est « indispensable face à l'inflation et à la hausse des coûts du carburant. » En réponse aux besoins croissants, l'État avait déjà accordé une rallonge de 40 millions d'euros l'an dernier, ainsi qu'une autre de 33 millions d'euros en 2022.

Femu A Corsica a conclu la conférence par ce constat : « Aujourd'hui, nous faisons face à une défaite électorale. En tant que démocrates convaincus, nous acceptons cette réalité et sommes prêts à rebondir. Nous croyons fermement qu'il nous faut cette autonomie pour maîtriser notre destin, car il est évident que 50 à 60 ans de jacobinisme français n'ont pas eu d'effet positif sur la Corse. »