Le fonds ancien de la bibliothèque Fesch comporte une trentaine d’incunables - c'est-à-dire des premiers livres imprimés produits depuis la Bible de Gutenberg, vers 1455 jusqu'à la fin de l'année 1500, qu'il s'agisse d'éditions datables de cette période ou explicitement datées - et près de 200 manuscrits. Le fonds local s’élève aujourd’hui à 4000 livres et le fonds Napoléon compte près de 3000 volumes…
Ce fonds est composé de nombreuses reliures armoriés et de nombreux ouvrages d’éditeurs prestigieux tels que Aldes, Estienne, Elzevier, Plantin... peut-on lire sur le site internet de la Ville. Au fil des siècles, de nombreux donateurs plus ou moins illustres sont venus alimenter cette collection comme le Cardinal Fesch, Lucien Bonaparte (frère de Napoléon), Marc-Aurèle Marchi, Fréderic de Mercey, Roland Bonaparte (petit-fils de Lucien), Paul Fontana, Jean-Dominique Guelfi, Dorothy Carrington.
Sous la direction d’Elisabeth Périé, directrice du réseau des bibliothèques et des médiathèques d’Ajaccio, et de son équipe, une première campagne de restauration a débuté. Elle est assurée par un restaurateur italien de 45 ans, Simone Martini, basé à Florence et spécialiste de la reliure médiévale. Il vient d’achever la première tranche de cette mission. Trois autres rendez-vous sont d’ores et déjà programmés dans l’année. L’objectif sera de restaurer une dizaine d’ouvrages qu’il a lui même inventoriés lors du diagnostic réalisé sur le fonds ancien à la suite de la consultation lancée sur ce projet par la Ville.
Des livres exceptionnels
« Un travail d’inventaire commencé également il y a un an et demi et qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets », estime Vanina Vassilia Schirinsky-Schikhmatoff, restauratrice d’art, spécialiste en statutaire, papier et parchemin, chargée de mission et de conservation préventive pour la Ville d’Ajaccio.
De récentes mises aux normes des locaux et les réaménagements du fonds lui ont, d’ailleurs, permis de découvrir quelques ouvrages exceptionnels, notamment un livre d’égyptologie du 17ème siècle, écrit en latin et illustré de hiéroglyphes, d’obélisques et de statues. « Pour l’époque, ce livre est exceptionnel car il précède l’archéologie et apporte donc un témoignage antérieur. De plus, il a appartenu à la bibliothèque personnelle de Colbert », souligne la technicienne. Une récente expertise confirmerait qu’il n’en existerait que 7 dans le monde ! C’est donc le 8e exemplaire et le 4e existant demeurant en l’état originel , « ce qui lui donne encore plus de valeur, il s’agit d’une vraie découverte pour le monde de l’archéologie et les historiens. Elle devrait faire l’objet d’une parution spécifique dans une revue spécialisée ou chez un éditeur». Un intérêt tel que Simone Martini s’est proposé de restaurer l’ouvrage à titre gratuit…
Promouvoir ces trésors auprès du grand public
La mise en valeur de ces ouvrages auprès du grand public est un autre défi pour l’équipe du fonds ancien. La prise de conscience de l’intérêt patrimonial d’une telle collection et une sensibilisation de cette histoire universelle est aussi un projet sur lequel travaille l’équipe d’Elisabeth Périé.
A ce titre, une programmation d’expositions des ouvrages anciens est en cours d’élaboration. Elle repose sur différents thèmes.
Les livres sont destinés à être exposés dans la salle patrimoniale de la bibliothèque Fesch qui devrait aussi bénéficier de quelques travaux de rafraîchissements. « Cette opération a débuté à l’occasion des fêtes de Noël », explique Vanina Vassilia Schirinsky-Schikhmatoff, où « il a été exposé une collection exceptionnelle, le Cabinet des fées, composée d’une trentaine de tomes où sont relatés de nombreux contes de fées, dont certains inconnus du grand public de nos jours ».
Si ces précieux ouvrages nécessitent toutes les précautions de préservation lors de leur exposition, la Ville ne laisse néanmoins pas les passionnés ou chercheurs en reste, puisqu’une politique de consultation sur place a été également initiée.
Ce fonds est composé de nombreuses reliures armoriés et de nombreux ouvrages d’éditeurs prestigieux tels que Aldes, Estienne, Elzevier, Plantin... peut-on lire sur le site internet de la Ville. Au fil des siècles, de nombreux donateurs plus ou moins illustres sont venus alimenter cette collection comme le Cardinal Fesch, Lucien Bonaparte (frère de Napoléon), Marc-Aurèle Marchi, Fréderic de Mercey, Roland Bonaparte (petit-fils de Lucien), Paul Fontana, Jean-Dominique Guelfi, Dorothy Carrington.
Sous la direction d’Elisabeth Périé, directrice du réseau des bibliothèques et des médiathèques d’Ajaccio, et de son équipe, une première campagne de restauration a débuté. Elle est assurée par un restaurateur italien de 45 ans, Simone Martini, basé à Florence et spécialiste de la reliure médiévale. Il vient d’achever la première tranche de cette mission. Trois autres rendez-vous sont d’ores et déjà programmés dans l’année. L’objectif sera de restaurer une dizaine d’ouvrages qu’il a lui même inventoriés lors du diagnostic réalisé sur le fonds ancien à la suite de la consultation lancée sur ce projet par la Ville.
Des livres exceptionnels
« Un travail d’inventaire commencé également il y a un an et demi et qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets », estime Vanina Vassilia Schirinsky-Schikhmatoff, restauratrice d’art, spécialiste en statutaire, papier et parchemin, chargée de mission et de conservation préventive pour la Ville d’Ajaccio.
De récentes mises aux normes des locaux et les réaménagements du fonds lui ont, d’ailleurs, permis de découvrir quelques ouvrages exceptionnels, notamment un livre d’égyptologie du 17ème siècle, écrit en latin et illustré de hiéroglyphes, d’obélisques et de statues. « Pour l’époque, ce livre est exceptionnel car il précède l’archéologie et apporte donc un témoignage antérieur. De plus, il a appartenu à la bibliothèque personnelle de Colbert », souligne la technicienne. Une récente expertise confirmerait qu’il n’en existerait que 7 dans le monde ! C’est donc le 8e exemplaire et le 4e existant demeurant en l’état originel , « ce qui lui donne encore plus de valeur, il s’agit d’une vraie découverte pour le monde de l’archéologie et les historiens. Elle devrait faire l’objet d’une parution spécifique dans une revue spécialisée ou chez un éditeur». Un intérêt tel que Simone Martini s’est proposé de restaurer l’ouvrage à titre gratuit…
Promouvoir ces trésors auprès du grand public
La mise en valeur de ces ouvrages auprès du grand public est un autre défi pour l’équipe du fonds ancien. La prise de conscience de l’intérêt patrimonial d’une telle collection et une sensibilisation de cette histoire universelle est aussi un projet sur lequel travaille l’équipe d’Elisabeth Périé.
A ce titre, une programmation d’expositions des ouvrages anciens est en cours d’élaboration. Elle repose sur différents thèmes.
Les livres sont destinés à être exposés dans la salle patrimoniale de la bibliothèque Fesch qui devrait aussi bénéficier de quelques travaux de rafraîchissements. « Cette opération a débuté à l’occasion des fêtes de Noël », explique Vanina Vassilia Schirinsky-Schikhmatoff, où « il a été exposé une collection exceptionnelle, le Cabinet des fées, composée d’une trentaine de tomes où sont relatés de nombreux contes de fées, dont certains inconnus du grand public de nos jours ».
Si ces précieux ouvrages nécessitent toutes les précautions de préservation lors de leur exposition, la Ville ne laisse néanmoins pas les passionnés ou chercheurs en reste, puisqu’une politique de consultation sur place a été également initiée.
Simone Martini, au chevet des vieux ouvrages
Simone Martini défie le temps, et plus précisément celui qui altère les livres anciens. Face à leurs diverses détériorations à cause des conditions atmosphériques ou de la déliquescence des matériaux, le restaurateur d’art agit comme un chirurgien. Minutieux, précis, il pose un diagnostic et envisage le remède le plus approprié pour rendre tout l’éclat d’antan à ces objets inestimables du patrimoine intellectuel de l’humanité.
« Mon travail consiste d’abord à reproduire les mêmes techniques anciennes qui étaient usitées autrefois. Mais parfois, l’expérience démontre que certains livres ont besoin d’une autre approche avec des méthodes modernes qui cependant n’altèrent pas la structure et le livre, et n’enlèvent en rien l’intégrité de l’objet historique. Je restaure le bois, le parchemin, le papier, l’encre et les éléments structurels du livre comme la reliure, et les coiffes faites à la main, le cuir … » explique-t-il
Agé de 45 ans, ce restaurateur d’Art italien basé à Florence spécialisé dans les reliures médiévales a été choisi par la Ville d’Ajaccio pour effectuer une mission de restauration sur une sélection du fonds ancien de la bibliothèque Fesch.
Pour cette première session, il a travaillé sur la restauration de deux incunables : un Pétrarque datant de 1496 et un livre de dialectique sur Cicéron et Sénèque, les philosophes antiques.
Chaque livre lui aura demandé près de 15 jours de travail.
Renommé dans sa discipline, il travaille avec de nombreux musées nationaux italiens et plus récemment, il a restauré un livre destiné à une exposition au musée de Versailles.
Pour cette campagne de restauration, il interviendra sur une dizaine d’ouvrages datant du XIIIe au XVIe siècle où le diagnostic a révélé l’urgence d’une intervention rapide au regard de la valeur des ouvrages mais aussi de leur état de conservation.
« Mon travail consiste d’abord à reproduire les mêmes techniques anciennes qui étaient usitées autrefois. Mais parfois, l’expérience démontre que certains livres ont besoin d’une autre approche avec des méthodes modernes qui cependant n’altèrent pas la structure et le livre, et n’enlèvent en rien l’intégrité de l’objet historique. Je restaure le bois, le parchemin, le papier, l’encre et les éléments structurels du livre comme la reliure, et les coiffes faites à la main, le cuir … » explique-t-il
Agé de 45 ans, ce restaurateur d’Art italien basé à Florence spécialisé dans les reliures médiévales a été choisi par la Ville d’Ajaccio pour effectuer une mission de restauration sur une sélection du fonds ancien de la bibliothèque Fesch.
Pour cette première session, il a travaillé sur la restauration de deux incunables : un Pétrarque datant de 1496 et un livre de dialectique sur Cicéron et Sénèque, les philosophes antiques.
Chaque livre lui aura demandé près de 15 jours de travail.
Renommé dans sa discipline, il travaille avec de nombreux musées nationaux italiens et plus récemment, il a restauré un livre destiné à une exposition au musée de Versailles.
Pour cette campagne de restauration, il interviendra sur une dizaine d’ouvrages datant du XIIIe au XVIe siècle où le diagnostic a révélé l’urgence d’une intervention rapide au regard de la valeur des ouvrages mais aussi de leur état de conservation.