Ils sont venus nombreux et pratiquement tous et toutes revêtus de leur blouse blanche. Portes closes dans les officines et manif de grande envergure devant les grilles de la préfecture : « Sous couvert de redonner du pouvoir d’achat aux Français, le gouvernement projette de dérèglementer la distribution des médicaments en France. Les conséquences seraient désastreuses car cela entraînera la fermeture de nombreuses pharmacies, mettrait un terme au circuit sécurisé du médicament sans oublier l’arrivée massive des contrefaçons et la fin de l’indépendance des pharmacies. La santé n’est pas un produit de consommation courante. »
Désertification pharmaceutique…
François Gazzano, président du syndicat des pharmaciens et président régional des professionnels de santé n’est pas content et il le dit. Mardi matin, devant la préfecture de Corse du Sud, le pharmacien a rappelé que bon nombre d’officines du rural risquent de disparaître si cette réforme venait à être votée : « Nous avons fait une projection dans le cas où notre profession serait déréglementée comme souhaite le faire le gouvernement. Cela provoquerait près de 200 licenciements sur l’ensemble de la Corse. Au niveau national, on pense qu’entre 15 et 25 000 personnes seraient victimes de ce projet de loi. »
François Gazzano explique : « Nous allons certainement aboutir à une moindre sécurité sanitaire. On craint en effet que ce projet de loi ajoute à la désertification médicale et au désert pharmaceutique. Ce sont nos principales préoccupations. Autre préoccupation, alors qu’il y a une pharmacie qui ferme tous les deux jours au niveau national, imaginez un instant la perte d’emploi pour nos salariés. J’ai effectué un petit calcul au niveau de la Corse où nous employons un peu plus de 600 personnes ; on arriverait à 200 licenciements. C’est avant tout la sécurité sanitaire. On veut que le médicament reste un médicament et ne devienne pas un produit de consommation courante. »
Les biologistes aussi…
Les professions libérales étaient en grève ce mardi dans toute la France pour protester contre le projet de réforme gouvernemental les visant. Avocats, notaires, huissiers mais aussi biologistes, généralistes, spécialistes ou dentistes ont ainsi décidé de ne pas travailler aujourd’hui. Un mouvement comme on l’a constaté, particulièrement suivi en Corse par les pharmaciens très nombreux ce matin devant la préfecture de Corse. Des inquiétudes partagées par les biologistes médicaux, qui craignent par exemple une prise de contrôle de leurs entreprises par des groupes financiers, des fermetures de laboratoires d’analyses médicales nombreuses et des résultats d’analyses de moindre qualité.
La mobilisation a été totale et les manifestants ne comptent pas en rester là.
J. F.