Montserrat Puigdemont, sœur de Carles Puigdemont et représentante de l’Association catalane pour la défense des droits civils, accompagnée de Conxita Bosch, responsable des relations internationales de Solidaritat Catalana pour l’indépendance, aux 38èmes Ghjurnate Internaziunale de Corsica Libera à Corti.
- Pourquoi êtes-vous venue assister personnellement aux Ghjurnate ?
- Je suis venue dénoncer la situation que subit en ce moment la Catalogne, notamment la situation des prisonniers et des exilés politiques, mais aussi la répression que vit la population avec la violation constante de ses droits civiques et politiques. Des Catalans sont emprisonnés juste pour avoir défendu le droit à l’autodétermination de la Catalogne.
- La situation reste-t-elle toujours aussi bloquée ou y-a-t-il des signes d’évolution ?
- Non ! Elle n’a pas du tout évolué positivement. Il n’y a aucun signe dans ce sens. Bien au contraire ! Il y a toujours la répression politique contre les gens qui manifestent et qui demandent le droit à l’autodétermination du peuple catalan. Ces derniers mois s’est rajoutée une violation des droits de la représentation politique dans trois parlements : le Congrès des députés, le Parlement catalan et le Parlement européen. Et puis, nous sommes toujours sous le coup du procès des militants indépendantistes dont nous attendons la sentence.
- Comment la population catalane réagit-elle à ce blocage. Ne montre-t-elle pas des signes de lassitude ?
- Non ! Les gens continuent de se battre. Ils ne se découragent pas. La preuve en est faite à chaque élection. Ce sont 2 millions de militants qui ont voté pour faire élire nos députés au Parlement européen. Ils ont aussi voté et nous ont fait gagner les élections en Catalogne. C’est grâce à eux que nous obtenons des victoires. La population n’est pas fatiguée du combat, mais elle est un peu déconcertée sur la stratégie à suivre pour trouver une issue à la crise et pouvoir, enfin, exercer notre droit à l’autodétermination. Nous essayons de mettre en place une stratégie conjointe avec toutes les forces indépendantistes et de réfléchir ensemble à une sortie de crise.
- Quelle sortie de crise envisagez-vous ?
- Le principal problème aujourd’hui est d’arriver à ce que toutes les forces indépendantistes, les partis politiques et les associations de la société civile se réunissent, s’unissent et tombent d’accord sur une stratégie. Si tous ensemble, nous tenons une stratégie commune, alors nous pouvons sortir de cette impasse. C’est l’union de tous autour d’une stratégie unique qui nous apportera la victoire.
- Cette union, est-elle difficile à réaliser ?
- Oui ! Les partis ont chacun leurs intérêts propres, des intérêts qui sont parfois différents, divergents. Mais malgré tout, nous y croyons. En octobre, tombera le verdict du procès contre les élus indépendantistes emprisonnés ou exilés. Le président du gouvernement catalan travaille à discuter avec toutes les forces politiques pour que nous puissions répondre à cette sentence de manière unanime.
- Craignez-vous que cette sentence soit dure ?
- Oui ! Oui...
- Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez a semblé plus ouvert que son prédécesseur. N’y a-t-il pas un espoir d’apaisement ?
- Non ! Nous nous attendons à une sentence dure. Chaque fois que les avocats ont fait valoir le droit des détenus à une libération provisoire, ce droit a été nié. Les juristes ont, ensuite, fait valoir le droit à la paix et demandé de renvoyer la question sur le terrain politique, ce droit a, encore une fois, été nié. Nous n’attendons pas grand chose du président Sanchez. D’abord parce que son parti, le Parti socialiste et la Gauche sont aussi responsables de l’application de l’article 155 qui a fait tomber l’autonomie de la Catalogne. Ensuite, il n’a montré aucune disposition à écouter et à dialoguer avec nous. En ce moment, il y a de trop nombreux intérêts économiques en jeu qui contrecarrent la tenue de discussions. Donc, nous n’attendons rien. Un président socialiste ne fait pas mieux que la droite.
- Que va faire votre frère, Carles Puigdemont, interdit pour l’instant de siéger au Parlement européen ?
- Nous pensons qu’il se passera beaucoup de temps avant qu’il puisse retourner en Catalogne. Nous espérons qu’il arrivera à obtenir son droit à la représentation parlementaire au Parlement européen. Ses avocats disent que c’est possible. Le fait que la présidence du Parlement change nous donne un grand espoir d’obtenir une résolution positive parce que cette interdiction de siéger est une violation des droits de millions de votants. L’Europe doit dire que cette interdiction n’est pas démocratique !
- Un journal belge a annoncé que l’exil de votre frère à Bruxelles coûtant trop cher et que son droit de séjour tirant à sa fin, il pourrait se réfugier en Thaïlande. Qu’en est-il ?
- Ce sont des fausses nouvelles ! Mon frère reste à Bruxelles à Waterloo, il fait quelques voyages pour donner des conférences partout en Europe, mais pas en France. Il ne cherche aucune alternative et ne fuit pas face à un troisième ordre d’extradition. On pense qu’il y aura une troisième demande d’extradition de Madrid.
- Votre frère est devenu l’incarnation de la Catalogne et du combat du peuple catalan qu’il a réussi à porter sur la scène internationale. Cela n'aggrave-t-il pas sa situation ?
- (C'est Conxita Bosch qui répond à sa place). Oui ! C’est un président très aimé des Catalans qui ont foi en lui et en ce qu’il fera. Il représente l’espoir. C’est l’incarnation de notre combat et c’est, donc, l’homme à abattre. Lorsqu’il a été détenu en Allemagne, la population a été très inquiète de ce qui pouvait lui arriver. Sa libération a été une victoire contre l’Espagne. Les gens étaient très contents. C’est sûr que l’Espagne a envie de l’abattre, si ça arrivait ce serait un choc pour la population, une grande désillusion. Mais ça n’arrivera pas. Nous avons le peuple avec nous. Le peuple est toujours là. Nous avons voté, nous avons gagné, nous continuons le combat avec à l’esprit, la sentence d’octobre.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Je suis venue dénoncer la situation que subit en ce moment la Catalogne, notamment la situation des prisonniers et des exilés politiques, mais aussi la répression que vit la population avec la violation constante de ses droits civiques et politiques. Des Catalans sont emprisonnés juste pour avoir défendu le droit à l’autodétermination de la Catalogne.
- La situation reste-t-elle toujours aussi bloquée ou y-a-t-il des signes d’évolution ?
- Non ! Elle n’a pas du tout évolué positivement. Il n’y a aucun signe dans ce sens. Bien au contraire ! Il y a toujours la répression politique contre les gens qui manifestent et qui demandent le droit à l’autodétermination du peuple catalan. Ces derniers mois s’est rajoutée une violation des droits de la représentation politique dans trois parlements : le Congrès des députés, le Parlement catalan et le Parlement européen. Et puis, nous sommes toujours sous le coup du procès des militants indépendantistes dont nous attendons la sentence.
- Comment la population catalane réagit-elle à ce blocage. Ne montre-t-elle pas des signes de lassitude ?
- Non ! Les gens continuent de se battre. Ils ne se découragent pas. La preuve en est faite à chaque élection. Ce sont 2 millions de militants qui ont voté pour faire élire nos députés au Parlement européen. Ils ont aussi voté et nous ont fait gagner les élections en Catalogne. C’est grâce à eux que nous obtenons des victoires. La population n’est pas fatiguée du combat, mais elle est un peu déconcertée sur la stratégie à suivre pour trouver une issue à la crise et pouvoir, enfin, exercer notre droit à l’autodétermination. Nous essayons de mettre en place une stratégie conjointe avec toutes les forces indépendantistes et de réfléchir ensemble à une sortie de crise.
- Quelle sortie de crise envisagez-vous ?
- Le principal problème aujourd’hui est d’arriver à ce que toutes les forces indépendantistes, les partis politiques et les associations de la société civile se réunissent, s’unissent et tombent d’accord sur une stratégie. Si tous ensemble, nous tenons une stratégie commune, alors nous pouvons sortir de cette impasse. C’est l’union de tous autour d’une stratégie unique qui nous apportera la victoire.
- Cette union, est-elle difficile à réaliser ?
- Oui ! Les partis ont chacun leurs intérêts propres, des intérêts qui sont parfois différents, divergents. Mais malgré tout, nous y croyons. En octobre, tombera le verdict du procès contre les élus indépendantistes emprisonnés ou exilés. Le président du gouvernement catalan travaille à discuter avec toutes les forces politiques pour que nous puissions répondre à cette sentence de manière unanime.
- Craignez-vous que cette sentence soit dure ?
- Oui ! Oui...
- Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez a semblé plus ouvert que son prédécesseur. N’y a-t-il pas un espoir d’apaisement ?
- Non ! Nous nous attendons à une sentence dure. Chaque fois que les avocats ont fait valoir le droit des détenus à une libération provisoire, ce droit a été nié. Les juristes ont, ensuite, fait valoir le droit à la paix et demandé de renvoyer la question sur le terrain politique, ce droit a, encore une fois, été nié. Nous n’attendons pas grand chose du président Sanchez. D’abord parce que son parti, le Parti socialiste et la Gauche sont aussi responsables de l’application de l’article 155 qui a fait tomber l’autonomie de la Catalogne. Ensuite, il n’a montré aucune disposition à écouter et à dialoguer avec nous. En ce moment, il y a de trop nombreux intérêts économiques en jeu qui contrecarrent la tenue de discussions. Donc, nous n’attendons rien. Un président socialiste ne fait pas mieux que la droite.
- Que va faire votre frère, Carles Puigdemont, interdit pour l’instant de siéger au Parlement européen ?
- Nous pensons qu’il se passera beaucoup de temps avant qu’il puisse retourner en Catalogne. Nous espérons qu’il arrivera à obtenir son droit à la représentation parlementaire au Parlement européen. Ses avocats disent que c’est possible. Le fait que la présidence du Parlement change nous donne un grand espoir d’obtenir une résolution positive parce que cette interdiction de siéger est une violation des droits de millions de votants. L’Europe doit dire que cette interdiction n’est pas démocratique !
- Un journal belge a annoncé que l’exil de votre frère à Bruxelles coûtant trop cher et que son droit de séjour tirant à sa fin, il pourrait se réfugier en Thaïlande. Qu’en est-il ?
- Ce sont des fausses nouvelles ! Mon frère reste à Bruxelles à Waterloo, il fait quelques voyages pour donner des conférences partout en Europe, mais pas en France. Il ne cherche aucune alternative et ne fuit pas face à un troisième ordre d’extradition. On pense qu’il y aura une troisième demande d’extradition de Madrid.
- Votre frère est devenu l’incarnation de la Catalogne et du combat du peuple catalan qu’il a réussi à porter sur la scène internationale. Cela n'aggrave-t-il pas sa situation ?
- (C'est Conxita Bosch qui répond à sa place). Oui ! C’est un président très aimé des Catalans qui ont foi en lui et en ce qu’il fera. Il représente l’espoir. C’est l’incarnation de notre combat et c’est, donc, l’homme à abattre. Lorsqu’il a été détenu en Allemagne, la population a été très inquiète de ce qui pouvait lui arriver. Sa libération a été une victoire contre l’Espagne. Les gens étaient très contents. C’est sûr que l’Espagne a envie de l’abattre, si ça arrivait ce serait un choc pour la population, une grande désillusion. Mais ça n’arrivera pas. Nous avons le peuple avec nous. Le peuple est toujours là. Nous avons voté, nous avons gagné, nous continuons le combat avec à l’esprit, la sentence d’octobre.
Propos recueillis par Nicole MARI.