Petrovic, Guesdon, Orlanducci, Desvignes, Cazes, Burkhard et Jojo Petrignani (Debouts) et accroupis de gauche à droite : Lacuesta, Krimau, Papi, Félix, Mariot (Dr)
Evoquer l'épopée européenne du Sporting 40 ans plus tard, c'est avant tout aligner une série d'images les unes plus belles que les autres. Des images en bleu, bien sûr, toutes cristallisées sur les mille et quelques minutes de bonheur connues par le club entre Septembre 1977 et mai 1978. C'est à dire de Furiani à Eindhoven, une balade merveilleuse qui mérite maints arrêts glanés sur l'album de nos souvenirs professionnels.
Les premiers se situent à Furiani et au stade José-Alvalade de Lisbonne...
La première halte sera pour rappeler une fin de saison. Celle de 76-77. Et le passage de témoin entre le club troisième du championnat, qui a causé des malheurs aux plus grands, et celui qui va se révéler quelques semaines plus tard à l'Europe du football.
La scène se déroule à Furiani dans ce qui tenait lieu des vestiaires sous l'ancienne tribune Est.
Dragan Dzajic, un brin de nostalgie dans la voix, évoque avec Jacques Zimako, le proche avenir du SECB.
"Zimako face à Breitner, voilà qui va être à voir".
Ce n'était bien sûr qu'une boutade car, Dzajic sur le départ, ignorait que durant l'intersaison l'ailier canaque du Sporting rejoindrait Saint-Etienne et que le défenseur maoïste ne croiserait jamais la route du Sporting.
Une route longue et belle sur laquelle va cheminer un bon bout de temps un certain Andréas, dit Johnny, Rep, champion d'Europe avec l'Ajax d'Amsterdam, vice-champion du monde avec la sélection nationale des Pays-Bas.
Il arrive en ce début de saison en droite ligne d'Espagne et de Valence et Jules Filippi, fin négociateur, déploie tellement d'arguments dans un restaurant situé à l'extérieur de la ville, qu'il parvient à le convaincre d'endosser le maillot sans avoir eu à lui faire découvrir… Furiani !
Furiani ?
La vieille arène, qui s'est à peine transformée pour fréquenter l'Europe, constitue d'ailleurs un lieu de curiosité pour tous ceux qui y viennent pour la première fois.
Les Portugais du Sporting de Lisbonne ne dérogent pas à la règle.
Lorsqu'ils débarquent avec armes et bagages dans ce qu'ils croient être le terrain… d'entraînement ils affichent, à l'image de Salif Keita, l'ancienne vedette stéphanoise et marseillaise, un sourire en coin qui traduit assez bien leur dédain pour le Petit Poucet corse. Même dédain en repartant.
Certes Félix, le Lucky Luke de Furiani-City, a frappé trois fois mais Jordao et Fraguito ont, de leur côté, eu raison de Petrovic à deux reprises devant un public moins nombreux que prévu.
Lisbonne dans l'immense stade Alvalade et ses 70 000 spectateurs, quinze jours plus : personne, parmi la délégation insulaire et la centaine de supporters qui effectué le déplacement, ne songe à la qualification.
Pourtant le Sporting tient parfaitement la route. Jusqu'à 18 minutes de la fin du match quand Fernandes assène le coup qui, pense t-on, met K.O le SECB.
Mais l'on ignore à ce moment là qu'une grande équipe est en train de naître. Ou à tout le moins que l'on ne n'abat pas le "Bleu" de Bastia aussi facilement.
Les journalistes corses qui suivent le club, comme les autres, l'apprennent à leurs dépens.
Au Portugal, où l'on joue très tard, contraints par le temps, ils font leur "une" sans attendre l coup de sifflet final, proche. "Bastia, battu tête haute" titrent-ils avant l'heure.
Mais à quatre minutes de la fin il faut tout recommencer : Rep était passé par là. Et il faut encore tout reprendre cent-vingt seconde plus tard : cette fois c'est Félix, roi de ce début de Coupe d'Europe, qui fait trembler, à son tour, les filets adverses.
Dans les rédactions insulaires le souvenir de cette folle nuit européenne est toujours ancrée dans toutes les mémoires, mais, sans doute moins, que dans celle de ces fidèles supporters bastiais qui ont fait l'espace d'une soirée de Lisbonne, où le Sporting local a mis avec une certaine grogne un grand mouchoir sur ses ambitions, une première, et grande, capitale conquise.
Il y en aura beaucoup d'autres. Nous y ferons aussi halte.
Nous ne manquerons, en effet, de les évoquer tout au long des mois à venir pour rappeler, à tous ceux qui sont aujourd'hui tout bas de l'échelle du football national, qu'impossible n'est pas et ne sera jamais bastiais !
Les premiers se situent à Furiani et au stade José-Alvalade de Lisbonne...
La première halte sera pour rappeler une fin de saison. Celle de 76-77. Et le passage de témoin entre le club troisième du championnat, qui a causé des malheurs aux plus grands, et celui qui va se révéler quelques semaines plus tard à l'Europe du football.
La scène se déroule à Furiani dans ce qui tenait lieu des vestiaires sous l'ancienne tribune Est.
Dragan Dzajic, un brin de nostalgie dans la voix, évoque avec Jacques Zimako, le proche avenir du SECB.
"Zimako face à Breitner, voilà qui va être à voir".
Ce n'était bien sûr qu'une boutade car, Dzajic sur le départ, ignorait que durant l'intersaison l'ailier canaque du Sporting rejoindrait Saint-Etienne et que le défenseur maoïste ne croiserait jamais la route du Sporting.
Une route longue et belle sur laquelle va cheminer un bon bout de temps un certain Andréas, dit Johnny, Rep, champion d'Europe avec l'Ajax d'Amsterdam, vice-champion du monde avec la sélection nationale des Pays-Bas.
Il arrive en ce début de saison en droite ligne d'Espagne et de Valence et Jules Filippi, fin négociateur, déploie tellement d'arguments dans un restaurant situé à l'extérieur de la ville, qu'il parvient à le convaincre d'endosser le maillot sans avoir eu à lui faire découvrir… Furiani !
Furiani ?
La vieille arène, qui s'est à peine transformée pour fréquenter l'Europe, constitue d'ailleurs un lieu de curiosité pour tous ceux qui y viennent pour la première fois.
Les Portugais du Sporting de Lisbonne ne dérogent pas à la règle.
Lorsqu'ils débarquent avec armes et bagages dans ce qu'ils croient être le terrain… d'entraînement ils affichent, à l'image de Salif Keita, l'ancienne vedette stéphanoise et marseillaise, un sourire en coin qui traduit assez bien leur dédain pour le Petit Poucet corse. Même dédain en repartant.
Certes Félix, le Lucky Luke de Furiani-City, a frappé trois fois mais Jordao et Fraguito ont, de leur côté, eu raison de Petrovic à deux reprises devant un public moins nombreux que prévu.
Lisbonne dans l'immense stade Alvalade et ses 70 000 spectateurs, quinze jours plus : personne, parmi la délégation insulaire et la centaine de supporters qui effectué le déplacement, ne songe à la qualification.
Pourtant le Sporting tient parfaitement la route. Jusqu'à 18 minutes de la fin du match quand Fernandes assène le coup qui, pense t-on, met K.O le SECB.
Mais l'on ignore à ce moment là qu'une grande équipe est en train de naître. Ou à tout le moins que l'on ne n'abat pas le "Bleu" de Bastia aussi facilement.
Les journalistes corses qui suivent le club, comme les autres, l'apprennent à leurs dépens.
Au Portugal, où l'on joue très tard, contraints par le temps, ils font leur "une" sans attendre l coup de sifflet final, proche. "Bastia, battu tête haute" titrent-ils avant l'heure.
Mais à quatre minutes de la fin il faut tout recommencer : Rep était passé par là. Et il faut encore tout reprendre cent-vingt seconde plus tard : cette fois c'est Félix, roi de ce début de Coupe d'Europe, qui fait trembler, à son tour, les filets adverses.
Dans les rédactions insulaires le souvenir de cette folle nuit européenne est toujours ancrée dans toutes les mémoires, mais, sans doute moins, que dans celle de ces fidèles supporters bastiais qui ont fait l'espace d'une soirée de Lisbonne, où le Sporting local a mis avec une certaine grogne un grand mouchoir sur ses ambitions, une première, et grande, capitale conquise.
Il y en aura beaucoup d'autres. Nous y ferons aussi halte.
Nous ne manquerons, en effet, de les évoquer tout au long des mois à venir pour rappeler, à tous ceux qui sont aujourd'hui tout bas de l'échelle du football national, qu'impossible n'est pas et ne sera jamais bastiais !
32es de finale de la coupe de l'UEFA
14 Septembre 1977
A Furiani, SEC Bastia : 3 Sporting de Lisbonne : 2 (0-1)
Buts pour le SECB : Fémix (52e, 76e, 84e)
Pour le Sporting de Lisbonne : Jorado (40e) sur penalty, Fraguito (58e)
Arbitre : M. Muro (Espagne)
6 000 spectateurs
SECB
Petrovic, Cazes, Orlanducci, Guesdon, Burkhard, Lacuesta, Desvignes, Papi, Krimau puis Larios, Felix, Mariot
29 Septembre 1977
A Lisbonne, Sporting de Lisbonne : 1 SECB : 2 (0-0)
Buts pour le Sporting de Lisbonne : Fernandes (72e), pour le SECB : Rep (86e), Felix (88e)
Arbitre : Dubach (Suisse)
SECB
Petrovic, Cazes, Oralnducci, Guesdon, Burkhard puis Marchioni, Lacuesta, Larios, Desvignes, Papi, Rep, Félix, Mariot.
A Furiani, SEC Bastia : 3 Sporting de Lisbonne : 2 (0-1)
Buts pour le SECB : Fémix (52e, 76e, 84e)
Pour le Sporting de Lisbonne : Jorado (40e) sur penalty, Fraguito (58e)
Arbitre : M. Muro (Espagne)
6 000 spectateurs
SECB
Petrovic, Cazes, Orlanducci, Guesdon, Burkhard, Lacuesta, Desvignes, Papi, Krimau puis Larios, Felix, Mariot
29 Septembre 1977
A Lisbonne, Sporting de Lisbonne : 1 SECB : 2 (0-0)
Buts pour le Sporting de Lisbonne : Fernandes (72e), pour le SECB : Rep (86e), Felix (88e)
Arbitre : Dubach (Suisse)
SECB
Petrovic, Cazes, Oralnducci, Guesdon, Burkhard puis Marchioni, Lacuesta, Larios, Desvignes, Papi, Rep, Félix, Mariot.