Antoine Vicenti, maire d’U Poghju d’Oletta, et Etienne Marchetti, maire de Barbaghju, samedi, lors de la visite sur site de Gilles Simeoni, président de l'Exécutif de Corse. @Photo Jean-Baptiste Andreani.
Etienne Marchetti : « Par deux fois, le feu est descendu vers le village. A un certain moment, nous avons eu très chaud ! »
Au PC du SDIS à Teghime, Jean-Baptiste, maire-adjoint de Patrimoniu, et Etienne Marchetti, maire de Barbaghju.
- Quels dégâts avez-vous constaté sur la commune de Barbaghju ?
- Le problème au niveau des dégâts directs est, bien sûr, écologique. Près de 200 hectares ont été détruits dans la commune, le reste sur U Poghju d’Oletta. Nous avons, également, eu des dégâts matériels au niveau du réseau d’eau puisque une partie de ce réseau, qui était dans le maquis, a été lourdement endommagé. Samedi matin, les gens de la commune ont donné un coup de main pour permettre à l’eau d’arriver au moins jusqu’au village. L’eau est revenue dans la soirée. Heureusement, le village n’a pas été touché. Il faut dire que les pompiers se sont battus pour ça.
- Avez-vous craint le pire ?
- Oui ! Nous l’avons évité de justesse. Par deux fois, le feu est descendu vers le village. C’était vraiment dangereux ! Les pompiers ont réussi à l’arrêter, mais ils ont mis deux jours pour ça. Le troisième jour, le feu, après avoir fait le tour de la Conca d’Oru, menaçait de nouveau de revenir vers les maisons. Nous avons eu très chaud ! A un moment donné, j’ai même cru que le village serait touché. Heureusement cette année, nous avons mis en place une politique environnementale, beaucoup d’habitants ont fait de gros efforts de débroussaillement. Mais vu la taille des murs de feu de 30 mètres de haut, je ne pense pas qu’on aurait pu lutter. La chaleur dégagée était telle qu’on ne pouvait pas rester à 500 mètres des flammes ! Aucun pompier ne pouvait intervenir, seulement des moyens mécaniques et aériens. Et même ! A un certain moment, le nuage était tellement épais que les Canadairs ne pouvaient plus descendre lancer l’eau. On était très mal !
- Est-ce enfin fini ?
- Non ! Ce n’est pas fini ! Même si les pompiers contrôlent, depuis samedi après-midi, à 100 % la situation, il suffit qu’un vent violent se lève pour que la situation change radicalement.
- Qu’allez-vous faire maintenant ?
- Il y a toute une politique à mettre en marche au niveau du site classé. Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour limiter la chasse et le pâturage. Il n’est pas question de laisser pâturer sur les terres qui ont brûlées ! Il n’est pas question qu’on laisse chasser sur le peu de terrain qui reste, alors que toutes les bêtes sont venues s’y réfugier !
- Espérez-vous que le classement du vignoble vous permettra d’obtenir des moyens supplémentaires ?
- Au niveau du site classé, la région et le département siègent. Nous espérons des moyens, mais l’impact ne sera ni direct, ni à très court terme. Ce qu’il faut surtout, c’est mettre en place une organisation et une politique de protection pour éviter que tout ça se renouvelle.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Le problème au niveau des dégâts directs est, bien sûr, écologique. Près de 200 hectares ont été détruits dans la commune, le reste sur U Poghju d’Oletta. Nous avons, également, eu des dégâts matériels au niveau du réseau d’eau puisque une partie de ce réseau, qui était dans le maquis, a été lourdement endommagé. Samedi matin, les gens de la commune ont donné un coup de main pour permettre à l’eau d’arriver au moins jusqu’au village. L’eau est revenue dans la soirée. Heureusement, le village n’a pas été touché. Il faut dire que les pompiers se sont battus pour ça.
- Avez-vous craint le pire ?
- Oui ! Nous l’avons évité de justesse. Par deux fois, le feu est descendu vers le village. C’était vraiment dangereux ! Les pompiers ont réussi à l’arrêter, mais ils ont mis deux jours pour ça. Le troisième jour, le feu, après avoir fait le tour de la Conca d’Oru, menaçait de nouveau de revenir vers les maisons. Nous avons eu très chaud ! A un moment donné, j’ai même cru que le village serait touché. Heureusement cette année, nous avons mis en place une politique environnementale, beaucoup d’habitants ont fait de gros efforts de débroussaillement. Mais vu la taille des murs de feu de 30 mètres de haut, je ne pense pas qu’on aurait pu lutter. La chaleur dégagée était telle qu’on ne pouvait pas rester à 500 mètres des flammes ! Aucun pompier ne pouvait intervenir, seulement des moyens mécaniques et aériens. Et même ! A un certain moment, le nuage était tellement épais que les Canadairs ne pouvaient plus descendre lancer l’eau. On était très mal !
- Est-ce enfin fini ?
- Non ! Ce n’est pas fini ! Même si les pompiers contrôlent, depuis samedi après-midi, à 100 % la situation, il suffit qu’un vent violent se lève pour que la situation change radicalement.
- Qu’allez-vous faire maintenant ?
- Il y a toute une politique à mettre en marche au niveau du site classé. Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour limiter la chasse et le pâturage. Il n’est pas question de laisser pâturer sur les terres qui ont brûlées ! Il n’est pas question qu’on laisse chasser sur le peu de terrain qui reste, alors que toutes les bêtes sont venues s’y réfugier !
- Espérez-vous que le classement du vignoble vous permettra d’obtenir des moyens supplémentaires ?
- Au niveau du site classé, la région et le département siègent. Nous espérons des moyens, mais l’impact ne sera ni direct, ni à très court terme. Ce qu’il faut surtout, c’est mettre en place une organisation et une politique de protection pour éviter que tout ça se renouvelle.
Propos recueillis par Nicole MARI.