C’est « un déséquilibre trop important qui doit être réajusté ». Ce mercredi matin, la directrice générale de l’Agence Régionale de Santé de Corse, Marie-Hélène Lecenne, tenait une conférence de presse afin de mettre en exergue la « fuite des infirmiers salariés vers le libéral », prégnante sur l’île. À l’origine de cette « configuration atypique » existant en Corse, elle a notamment pointé la prédominance du maintien à domicile des personnes âgées sur l’île, et le rôle majeur que les infirmiers libéraux jouent dans ce cadre. « Ils maillent le territoire et c’est une vraie valeur ajoutée, mais actuellement les choses sont trop déséquilibrées », a-t-elle soufflé. En effet, selon la directrice générale de l’ARS, ce phénomène de transfert vers le libéral amène de facto à un manque d’effectifs notable dans les établissements de soins insulaires, qu’ils soient privés ou publics. « La plupart des services hospitaliers peuvent être concernés par une tension sur cette ressource infirmière. Cela devient difficile », a-t-elle expliqué en notant que cette pénurie peut notamment empêcher l’ouverture de certains services ou entrainer des réductions de capacité.
Afin de tenter de stopper cette hémorragie, l’ARS a donc souhaité prendre des mesures contraignantes « adaptées au contexte actuel » afin de « remettre les choses dans les bons cadres à la veille de la mise en place du plan estival ». « J’ai pris une décision qui verrouille toute nouvelle installation d’un infirmier libéral. C’est-à-dire qu’hors reprise d’un cabinet, il n’y a plus un morceau du territoire corse qui peut permettre une installation ex nihilo », a annoncé Marie-Hélène Lecenne. S’il était encore possible pour les professionnels de s’installer dans un petit territoire dans le Sud de l’île, au vu des indicateurs l’arrêté de zonage – établi pour trois ans et révisable tous les ans – vient donc fermer cette dernière option à compter du 1er mai. En outre, la directrice générale de l’ARS a ajouté avoir demandé « aux directeurs des établissements publics de santé de ne plus prendre des décisions favorables à des demandes de disponibilité ». « On compte plus de 500 remplaçants, ce qui paraît extrêmement important », a-t-elle appuyé, « Ces personnes ont bien sûr droit au choix d’exercice professionnel, mais je ne peux pas ne rien faire par rapport aux établissements qui ont besoin d’assurer aussi la continuité des services ».
Afin de tenter de stopper cette hémorragie, l’ARS a donc souhaité prendre des mesures contraignantes « adaptées au contexte actuel » afin de « remettre les choses dans les bons cadres à la veille de la mise en place du plan estival ». « J’ai pris une décision qui verrouille toute nouvelle installation d’un infirmier libéral. C’est-à-dire qu’hors reprise d’un cabinet, il n’y a plus un morceau du territoire corse qui peut permettre une installation ex nihilo », a annoncé Marie-Hélène Lecenne. S’il était encore possible pour les professionnels de s’installer dans un petit territoire dans le Sud de l’île, au vu des indicateurs l’arrêté de zonage – établi pour trois ans et révisable tous les ans – vient donc fermer cette dernière option à compter du 1er mai. En outre, la directrice générale de l’ARS a ajouté avoir demandé « aux directeurs des établissements publics de santé de ne plus prendre des décisions favorables à des demandes de disponibilité ». « On compte plus de 500 remplaçants, ce qui paraît extrêmement important », a-t-elle appuyé, « Ces personnes ont bien sûr droit au choix d’exercice professionnel, mais je ne peux pas ne rien faire par rapport aux établissements qui ont besoin d’assurer aussi la continuité des services ».
Agir à tous les niveaux
Par ailleurs, Marie-Hélène Lecenne a souhaité rappeler « que depuis le 1er janvier il n’est plus possible de conjuguer l’activité des infirmiers remplaçants et celle des titulaires de manière concomitante ». « On avait autorisé exceptionnellement ce cumul d’activité pendant la crise Covid, mais d’un point de vue réglementaire ce n’est plus possible. Il est important de redire aux remplaçants qu’ils doivent veiller à intervenir dans un cadre qui soit conforme à la réglementation », a-t-elle souligné. Enfin, afin d’agir à tous les niveaux, l’ARS souhaite également développer une « logique de réactivation de viviers par la diplomation plus précoce des étudiants infirmiers ». « Nous avons développé cette année une approche avec des contrats d’alternance lors de la dernière année, afin de favoriser la mise en lien avec le futur employeur plus rapidement pour une partie des promotions », a de surcroit dévoilé Marie-Hélène Lecenne en précisant que 120 étudiants sont chaque année diplômés des deux Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Corse.
Avec la mise en place de ce « cadre contraignant », l’ARS espère qu’une « partie des infirmiers libéraux remplaçants » revienne prochainement dans un mode de salariat « parce qu’étant en situation de ne pas pouvoir avoir les revenus escomptés compte tenu du nouveau cadre et ne pas avoir de perspectives à court terme de pouvoir s’installer ». La directrice générale de l’agence a également remis sur la table la possibilité pour les infirmiers libéraux qui veulent donner un coup de main à un établissement de manière ponctuelle de signer des « contrats flash qui sont souples et relativement bien rémunérés ». Reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour répondre aux carences d'effectifs des établissements de soins insulaires.
Avec la mise en place de ce « cadre contraignant », l’ARS espère qu’une « partie des infirmiers libéraux remplaçants » revienne prochainement dans un mode de salariat « parce qu’étant en situation de ne pas pouvoir avoir les revenus escomptés compte tenu du nouveau cadre et ne pas avoir de perspectives à court terme de pouvoir s’installer ». La directrice générale de l’agence a également remis sur la table la possibilité pour les infirmiers libéraux qui veulent donner un coup de main à un établissement de manière ponctuelle de signer des « contrats flash qui sont souples et relativement bien rémunérés ». Reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour répondre aux carences d'effectifs des établissements de soins insulaires.