L'élu de l'assemblée de Corse a appelé à la libération immédiate de toutes les personnes gardées à vue - cinq ont été libérées dans le courant de la journée de mardi - et déploré une fois encore "l'intervention de la police politique de l'Etat français alors que simples convocations auraient permis aux enquêteurs d'entendre les interpellés"
La fin rassemblement a été marqué par un incident : plusieurs personnes ont en effet réussi à forcer les grilles de la préfecture de Corse-du-Sud.
Un membre du service d'ordre a alors fait usage d'une grenade lacrymogène qui a incommodé et les manifestants et les habitués des cafés du cours Napoléon…
Autre rassemblement devant la préfecture de la Haute-Corse.
Barreau de Bastia : "Halte au cirque médiatico-judicaire"
Un peu avant ce sont les avocats bastiais, comme leurs collègues ajacciens (voir par ailleurs) qui avaient fait part de leur réprobation après les interpellations du bâtonnier de l'ordre des avocats d'Ajaccio et de l'un de ses prédécesseurs.
Ils se sont rassemblés, en robe, sur les marches du palais de justice pour dénoncer les interpellations de leurs coinfrères ajacciens en ces termes.
Le Conseil de l'Ordre de Bastia dénonce les atteintes intolérables au secret de l'enquête et à la présomption d'innocence.
Le Barreau de Bastia a appris par la presse nationale que le Bâtonnier en exercice de l'Ordre des Avocats du Barreau d'Ajaccio et un ancien Bâtonnier ont été placés en garde à vue après avoir été interpellés sous le regard descaméras manifestement convoquées à cet effet.
Sur 10 personnes placées en garde à vue, seul le Bâtonnier en exercice a été filmé et son identité immédiatement révélée à l'opinion publique.
Le Conseil de l'Ordre rappelle qu'aux termes de l'article 11 du Code de procédure Pénale: « Sauf dans les cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l'enquête et de l'instrudion est secrète» et que dès lors, « toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel» dans les conditions et sous les peines des articles 226-13 et 226-14 du Code Pénal.
Le Conseil de l'Ordre dénonce vivement la violation manifeste du secret de l'enquête et de la présomption d'innocence.
Les avocats du Barreau de Bastia apportent au Bâtonnier en exercice et à leur confrère, ancien Bâtonnier, un soutien total et rappellent que, si nul n'est au dessus des lois, les procédés utilisés révèlent un mépris affiché des règles légales et la volonté manifeste de stigmatiser publiquement l'Avocat.
Ils entendent s'associer à toutes initiatives prises par le Barreau d'Ajaccio pour protester contre ces atteintes inadmissibles.