- "Je me fiche éperdument des 2 millions de Gazaouis. Moi ce qui m’importe, c’est la vengeance des 1300 Israéliens, femmes, bébés, pères de famille qui ont été massacrés (...) c'est la vengeance d'abord", vous avez prononcé des propos qui font polémique, mais vous dites qu’ils ont été manipulés. Qu’avez-vous dit exactement ? Et qu’est ce que vous auriez voulu dire lundi 16 octobre sur le plateau de I24 news ?
- Je débats sur I24 News chaque semaine, la technique fallacieuse utilisée par certains est toujours la même, j’en ai l’habitude : couper un court extrait de mes propos, sans mentionner bien évidemment ni le contexte, ni la question à laquelle je réponds, le tout avec une légende mensongère…
Je vous invite donc à visionner l’entièreté de mon intervention, et le sens change totalement.
Pour rappel, les États-Unis disent travailler à créer un couloir humanitaire vers l’Égypte, pays frontalier de Gaza dont sont originaires la plupart des Gazaouis qui, pour beaucoup, ont la nationalité de ce pays, afin que ces populations puissent s’y réfugier. Le journaliste m’interrogeait donc sur l’après-guerre et, dans cette optique, sur le devenir politique de cette population. Dans ce contexte précis, j’ai répondu la phrase que vous citez, et je la maintiens.
Elle signifie deux choses, d’une part je pense que la guerre a éclaté, de ce fait penser aujourd’hui à l’après-guerre est prématuré, car seule la riposte apportée au Hamas doit occuper nos esprits.
D’autre part, je ne suis ni médiateur de l’ONU ni élu de la population arabe de Gaza. Mon rôle est de me soucier d’abord des miens. Le devenir politique de la population arabe de Gaza en Égypte si le plan américain venait à se réaliser ne me concerne pas. Cela reste l’affaire de l’Égypte et de la Ligue arabe de manière plus générale. Il existe près de cinquante pays musulmans dans le monde qui ne semblent pas pressés de s’intéresser aux Gazaouis, pourquoi aucun d’entre eux n’acceptent d’en accueillir même quelques centaines ? L’Égypte frontalière, elle, a fait le choix d’un embargo strict sur Gaza afin d’éviter l’infiltration du Hamas. Cela ne semble choquer personne en Europe. Tout comme les massacres à travers le monde des minorités chrétiennes notamment ces derniers mois ne semblent pas mériter les larmes des belles âmes. Nous voilà toujours face à l’indignation à géométrie variable.
- Lorsque la journaliste vous a interrogé sur la finalité de cette guerre, vous avez affirmé que Gaza est la terre d'Israël et qu’il faut la récupérer et pour reprendre Gaza, je vous cite "On ne doit pas se soucier, ni des droits de l'homme, ni de la pensée progressiste, ni du mondialisme". Vous confirmez ces propos ?
- Je confirme ces propos, car arracher Gaza au Hamas ne sera pas facile. Je fais partie de ces voix en Israël, minoritaires il y a quelques années, mais majoritaires aujourd’hui, qui considèrent que notre retrait de Gaza en 2005 a été non seulement une erreur politique, mais surtout une faute sécuritaire qui aurait de terribles conséquences pour la paix dans la région. Je n’ai jamais changé de ligne. Hélas l’avenir nous a donné raison, mais le mal est fait et nous le payons très cher.
Je rappelle que lorsque Israël a évacué Gaza en 2005, laissant à la population son autodétermination, les Gazaouis ont immédiatement porté au pouvoir, par la voie des urnes, le Hamas pour les diriger. Le Hamas, qui signifie en arabe : «Mouvement de résistance islamique», a toujours refusé les accords d’Oslo, et s’oppose à tout accord ou discussion, car son objectif déclaré dans sa charte, c’est la destruction intégrale d’Israël. Je pense donc qu’il est temps de se donner les moyens de vaincre définitivement le totalitarisme islamique. Le progressisme, qui est un tenant du mondialisme a pour but de neutraliser tout instinct de résistance et de survie au sein des peuples occidentaux. Cette destruction de la vigilance et de la nécessité de se protéger face à l’islamisme se fait sous couvert de beaux principes fabriqués par les élites globalistes, principes auxquels sont astreints les peuples d’occident, mais pas les islamistes, bien évidemment. C’est un abîme couvert de roses.
- De nombreux internautes vous ont accusé après cette intervention "d’apologie du terrorisme", "d’appels à la haine", voire au "d’appel au génocide". Comment vous vous défendez ?
- C’est absolument grotesque. Il suffit tout simplement de revoir mon intervention intégralement et avec la question initiale du journaliste. Mes propos sont fermes, mais à aucun moment il n’est question de cela. Je ne m’exprimais pourtant ni en hébreu, ni en corse, mais en Français ! La mauvaise foi est évidente de la part de ces internautes, dont l’écrasante majorité, originaire d’Algérie, vit en France. J’ai dénoncé cette manipulation sur les réseaux sociaux. J’énonce simplement que je me soucie d’abord du pays dans lequel je vis. Ce n’est pas mon rôle de me soucier de l’avenir du camp adverse qui a choisi de nous attaquer par surprise. Il y an encore deux ou trois décennies, une telle phrase aurait semblé tout à fait normale. Encore une fois, Israël n’est pas responsable de la population arabe de Gaza ni de la Judée-Samarie, c’est à l’Égypte et la Jordanie d’ouvrir leurs frontières afin de récupérer ces populations qu’ils ont volontairement abandonnées après les guerres israélo-arabes.
Renversons l’accusation : pouvez-vous me citer un seul exemple de représentants politiques, ou tout simplement de personnalités publiques à Gaza prenant la parole publiquement pour se soucier du sort de la population civile israélienne sous le feu des milliers de roquettes du Hamas ? Pourtant la population civile israélienne ne représente aucun intérêt stratégique militaire, il s’agit de familles innocentes, dès lors pourquoi les viser ? Non seulement cela ne gêne personne à Gaza, mais quand le Hamas parvient à faire un carnage en Israël, la population de Gaza fête bruyamment l’évènement dans les rues dans un grand moment de partage de joie et d’allégresse collective, avec distribution générale de bonbons et de pâtisseries. En Israël, nous regardons les chaînes de télévision arabes ainsi que les réseaux sociaux des habitants de Gaza. Les scènes pourraient laisser penser croire à la victoire d’une équipe de foot ! Finalement Israël est sans cesse sommé de se préoccuper d’abord du sort de Gaza avant sa propre sécurité, mais Gaza est automatiquement excusé de ne se soucier du sort de personne. Je n’adhère pas à ce point de vue, car j’estime que sur des questions aussi graves, chacun doit prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de ses choix. Il est vrai que dans la nouvelle France, on a pour règle de plus compatir pour les agresseurs que pour les victimes, je comprends donc que ma position puisse déstabiliser…
- Vous dites qu’il faut récupérer Gaza, pourtant ce n’est pas l’objectif du gouvernement israélien...
- Effectivement, je vous confirme que ce n’est pas l’objectif du gouvernent israélien qui a encore l’espoir de sauver le rêve d’un pouvoir arabe modéré à Gaza, en aidant les initiatives visant à créer un nouveau leadership politique libéré du Hamas. C’est un vœu pieux, mais je suis certain que la réalité y fait objectivement obstacle.
- On entend la colère des Israéliens et leur droit à se défendre, on leur demande de respecter des règles internationales alors qu’à Gaza personne n’ose dénoncer les atrocités du Hamas. Avez-vous le sentiment de 2 poids, 2 mesures ?
- J’ai des amis qui sont mobilisés dans l’armée à la frontière. Ces derniers m’ont envoyé des images et des vidéos de surveillance des charniers. Je vais être clair, le pire film d’horreur passerait pour un conte pour enfants à côté de ce que j’ai vu. Des femmes enceintes éventrées, des nourrissons éviscérés vivants, carbonisés. Des enfants de huit ou neuf ans, terrorisés, amenés devant leur famille puis décapités. Ils ont même abattu les animaux de compagnie. Je préfère m’arrêter là. Il faut donc en finir avec le mythe d’une résistance politique à Gaza. Il ne s’agit pas de guérilleros révolutionnaires, un peu socialistes sur les bords, sortis tout droit du Cuba des années 50 ! Ces gens sont dangereux, ils sont liés à Daesh, et au Jihad islamique international qui a frappé au Bataclan, à Nice et ailleurs, obéissant à un projet politico-religieux de domination totale pour lequel aucune vie ne compte, la leur et celle de leurs propres enfants également. Il s’agit donc d’une guerre asymétrique : les deux belligérants ne partagent pas les mêmes codes moraux. Je ne dis surtout pas qu’il faut se mettre à leur niveau, leur plus grande victoire serait que nous abandonnions notre humanité pour leur ressembler, mais en revanche je dis assurément qu’il faut détruire au plus vite et totalement cette menace, et cela doit passer par la force. La France lutte contre les égorgeurs islamistes, avant un drame, en tamponnant des fiches d’OQTF (obligation de quitter le territoire français) qui ne sont pas respectées dans 95% des cas, et après le drame, avec des ballons, des pancartes « vous n’aurez pas ma haine », et des marches blanches dans lesquelles les élus disent « condamner avec la plus grande fermeté » selon la formule désormais consacrée. En Israël, nous pensons que nous n’avons plus le droit d'être victimes de ces monstres, car la vie est trop précieuse, nous allons donc protéger nos familles et qu’importe les critiques de l’Union européenne. Comme disait Golda Meir, ancienne première ministre de gauche d’Israël : « je préfère vos condamnations à vos condoléances. » Chacun a son approche.
- Comprenez-vous aussi que dans ce conflit, les Gazaouis sont doublement victimes et totalement impuissants ?
- Les Gazaouis ont fait le choix de vivre sous le joug islamique du Hamas et ils en payent le prix à tous les niveaux.
Face à cela, les bien-pensants progressistes préfèrent cependant s’inquiéter de l’état de la démocratie israélienne, la seule démocratie de la région, qui fait, par exemple, que notre parlement est composé en partie de députés Arabes musulmans qui ont les mêmes droits que les autres députés, et qui faisaient d’ailleurs partie de la dernière coalition gouvernementale sous Lapid !
Je rappelle aussi que Tsahal est composée de soldats musulmans et de chrétiens qui se battent très durement. Et, enfin, que 25% des citoyens israéliens sont des Arabes musulmans, avec les mêmes droits que les autres citoyens. Cet utile rappel fait, et pour revenir à Gaza, il faut prendre garde de ne pas se tromper, car la sociologie de ce territoire est très particulière et n’est pas, par exemple, celle de la Judée-Samarie.
À Gaza, une large partie de la population soutient le Hamas et sa cause. Pour autant, Tsahal (l’armée israélienne) fait son possible, grâce à sa puissance technologique, pour procéder à des frappes les plus précises possible pour minimiser les dommages collatéraux. Pendant ces derniers jours, Tsahal a procédé à des largages massifs de tracts appelants la population du nord de Gaza à se réfugier vers le sud, et lui indiquant la route sécurisée. Le Hamas a interdit a la population de bouger, car il s’en sert comme bouclier humain. C’est pour cette raison qu’ils entreposent leurs armements sous les hôpitaux, les écoles, et les supermarchés. Malgré toutes les précautions d’Israël, cette stratégie amène nécessairement à des dommages involontaires. Le Hamas et le Djihad islamique ont ensuite des images à brandir à la face du monde pour se montrer en martyrs. Je ne parle même du fait que, en moyenne, une roquette sur cinq qu’ils tirent est défectueuse et retombe sur Gaza. Depuis le sept octobre, plus de 500 roquettes du Hamas sont ainsi retombées sur Gaza, dont une sur un hôpital ! La population est donc victime, mais c’est aussi elle qui a, pour bonne partie, la clef de son problème. Or, encore une fois, une nette majorité soutient le Hamas. Nous venons par exemple d’apprendre que si les commandos d’extermination du Hamas connaissaient absolument tous les plans des infrastructures, c’étaient grâce aux travailleurs gazaouis, sous contrat, qui travaillaient en Israël dans ces communautés villageoises qui leur faisaient confiance, et dans lesquelles ils étaient très bien intégrés.
- Quel est le sentiment dominant de la population israélienne aujourd’hui ? La colère ? La peur ?
- La ferme résolution à sortir de cette situation qui n’est plus tenable et donc, la nécessité de se donner les moyens de vaincre le totalitarisme islamique.
- Israël a lancé ce lundi un raid sur Gaza pour récupérer les otages. Y a-t-il vraiment une chance de les retrouver vivants? Ne seront-ils pas sacrifiés dans cette guerre qui commence ? Est-ce pour vous le prix à payer ?
- Nous devons faire notre possible pour récupérer les otages, et si cela n’est pas suffisant, je sais que nous tenterons l’impossible. Mais il est clair que le Hamas n’étant, lui, que très peu préoccupé par le droit international et les droits de l’homme, il y a des risques que le bilan s’alourdisse encore.
- Pensez-vous vraiment que cette opération terrestre puisse apporter à Israël la victoire et éradiquer le Hamas ?
- Prédire le déroulement et l’issue d’une guerre est un exercice auquel il est imprudent de se livrer. Une chose est au moins certaine : il faut chasser définitivement le Hamas de Gaza. Pour cela, les frappes tactiques aériennes sont trop limitées.
- La communauté corse est-elle importante en Israël et dans quel état d’esprit est-elle ? Quel est votre regard sur la Corse ?
- Il y a quelques Corses en Israël, certains chrétiens, d’autres juifs. Par extension le peuple corse jouit d’une haute considération auprès des Israéliens originaires d’Europe. Ils considèrent le peuple corse comme un peuple fier, invinciblement attaché à sa terre et jaloux de son identité comme aucun autre peuple. Un peuple à part. Ils n’oublient pas ce que les Corses, en Corse ou sur le Continent on fait pendant la seconde guerre mondiale pour leur famille. Et certains savent que les liens sont très anciens. D’un point de vue plus politique, il est intéressant de voir en Corse la renaissance d’un nationalisme authentique. Vous le savez jeune, j’étais militant indépendantiste, et j’avais fondé l’Associu di a Gjhuventù naziunalista. Tout en adhérant aux revendications nationalistes, moi et mes amis étions en désaccord avec la ligne tiers-mondiste du nationalisme institutionnel désireux de faire passer la Corse pour une colonie du tiers-monde de la France, alors que la Corse a massivement irrigué l’empire colonial ainsi que la métropole de hauts cadres de l’administration, de ministres, et de militaires parfois gradés. Ce positionnement soi-disant « progressiste » impliquait de soutenir toutes les causes dites de libération nationale, nous rendant ainsi solidaires par exemple du FLN algérien, et nous obligeant à considérer les personnes de l’immigration extraeuropéenne comme des « frères de lutte » au nom de la « communauté de destin ». Mais à cette époque, le temps n’était pas encore venu pour que le message que nous portions soit entendu. C’est le cas aujourd’hui. La Corse, de par son essence, a toujours été à droite. Pour être honnêtes, même beaucoup de communistes du village étaient en fait des gens culturellement de droite, de par leurs valeurs et leur conservatisme sociétal. Aujourd’hui la grande clarification intervient. La réalité s’impose : la base nationaliste vote Zemmour, Lassale et Le Pen, et se désolidarise de plus en plus des vieilles lunes de l’internationale socialiste, dont la fameuse cause palestinienne. La base nationaliste comprend que la Corse a, certes, un problème avec un afflux migratoire par le nord, de populations métropolitaines qui viennent s’installer sur l’île, mais elle comprend aussi que la tranquillité et l’identité de la Corse sont gravement menacées par l’immigration extraeuropéenne du sud.
Au contraire, les cadres dirigeants du nationalisme institutionnel soutiennent l’ultra gauche française, en la personne de Poutou, de l’écologiste Sandrine Rousseau, de Mélenchon, ou, pour quelques-uns, du globaliste Macron. La mairie de Bastia prône par exemple l’écriture inclusive. Ces cadres parlent de rompre avec la France, mais partagent pourtant toutes les valeurs de la classe politique française globaliste au pouvoir. Face à cela, le nationalisme authentique retrouvé, dans lequel je continue de m’inscrire, est incarné par Nicolas Battini, et son association Palatinu qui connaît un succès grandissant et qui revient aux racines du nationalisme corse. Ce positionnement l’amène, logiquement, à soutenir Israël.
- Je débats sur I24 News chaque semaine, la technique fallacieuse utilisée par certains est toujours la même, j’en ai l’habitude : couper un court extrait de mes propos, sans mentionner bien évidemment ni le contexte, ni la question à laquelle je réponds, le tout avec une légende mensongère…
Je vous invite donc à visionner l’entièreté de mon intervention, et le sens change totalement.
Pour rappel, les États-Unis disent travailler à créer un couloir humanitaire vers l’Égypte, pays frontalier de Gaza dont sont originaires la plupart des Gazaouis qui, pour beaucoup, ont la nationalité de ce pays, afin que ces populations puissent s’y réfugier. Le journaliste m’interrogeait donc sur l’après-guerre et, dans cette optique, sur le devenir politique de cette population. Dans ce contexte précis, j’ai répondu la phrase que vous citez, et je la maintiens.
Elle signifie deux choses, d’une part je pense que la guerre a éclaté, de ce fait penser aujourd’hui à l’après-guerre est prématuré, car seule la riposte apportée au Hamas doit occuper nos esprits.
D’autre part, je ne suis ni médiateur de l’ONU ni élu de la population arabe de Gaza. Mon rôle est de me soucier d’abord des miens. Le devenir politique de la population arabe de Gaza en Égypte si le plan américain venait à se réaliser ne me concerne pas. Cela reste l’affaire de l’Égypte et de la Ligue arabe de manière plus générale. Il existe près de cinquante pays musulmans dans le monde qui ne semblent pas pressés de s’intéresser aux Gazaouis, pourquoi aucun d’entre eux n’acceptent d’en accueillir même quelques centaines ? L’Égypte frontalière, elle, a fait le choix d’un embargo strict sur Gaza afin d’éviter l’infiltration du Hamas. Cela ne semble choquer personne en Europe. Tout comme les massacres à travers le monde des minorités chrétiennes notamment ces derniers mois ne semblent pas mériter les larmes des belles âmes. Nous voilà toujours face à l’indignation à géométrie variable.
- Lorsque la journaliste vous a interrogé sur la finalité de cette guerre, vous avez affirmé que Gaza est la terre d'Israël et qu’il faut la récupérer et pour reprendre Gaza, je vous cite "On ne doit pas se soucier, ni des droits de l'homme, ni de la pensée progressiste, ni du mondialisme". Vous confirmez ces propos ?
- Je confirme ces propos, car arracher Gaza au Hamas ne sera pas facile. Je fais partie de ces voix en Israël, minoritaires il y a quelques années, mais majoritaires aujourd’hui, qui considèrent que notre retrait de Gaza en 2005 a été non seulement une erreur politique, mais surtout une faute sécuritaire qui aurait de terribles conséquences pour la paix dans la région. Je n’ai jamais changé de ligne. Hélas l’avenir nous a donné raison, mais le mal est fait et nous le payons très cher.
Je rappelle que lorsque Israël a évacué Gaza en 2005, laissant à la population son autodétermination, les Gazaouis ont immédiatement porté au pouvoir, par la voie des urnes, le Hamas pour les diriger. Le Hamas, qui signifie en arabe : «Mouvement de résistance islamique», a toujours refusé les accords d’Oslo, et s’oppose à tout accord ou discussion, car son objectif déclaré dans sa charte, c’est la destruction intégrale d’Israël. Je pense donc qu’il est temps de se donner les moyens de vaincre définitivement le totalitarisme islamique. Le progressisme, qui est un tenant du mondialisme a pour but de neutraliser tout instinct de résistance et de survie au sein des peuples occidentaux. Cette destruction de la vigilance et de la nécessité de se protéger face à l’islamisme se fait sous couvert de beaux principes fabriqués par les élites globalistes, principes auxquels sont astreints les peuples d’occident, mais pas les islamistes, bien évidemment. C’est un abîme couvert de roses.
- De nombreux internautes vous ont accusé après cette intervention "d’apologie du terrorisme", "d’appels à la haine", voire au "d’appel au génocide". Comment vous vous défendez ?
- C’est absolument grotesque. Il suffit tout simplement de revoir mon intervention intégralement et avec la question initiale du journaliste. Mes propos sont fermes, mais à aucun moment il n’est question de cela. Je ne m’exprimais pourtant ni en hébreu, ni en corse, mais en Français ! La mauvaise foi est évidente de la part de ces internautes, dont l’écrasante majorité, originaire d’Algérie, vit en France. J’ai dénoncé cette manipulation sur les réseaux sociaux. J’énonce simplement que je me soucie d’abord du pays dans lequel je vis. Ce n’est pas mon rôle de me soucier de l’avenir du camp adverse qui a choisi de nous attaquer par surprise. Il y an encore deux ou trois décennies, une telle phrase aurait semblé tout à fait normale. Encore une fois, Israël n’est pas responsable de la population arabe de Gaza ni de la Judée-Samarie, c’est à l’Égypte et la Jordanie d’ouvrir leurs frontières afin de récupérer ces populations qu’ils ont volontairement abandonnées après les guerres israélo-arabes.
Renversons l’accusation : pouvez-vous me citer un seul exemple de représentants politiques, ou tout simplement de personnalités publiques à Gaza prenant la parole publiquement pour se soucier du sort de la population civile israélienne sous le feu des milliers de roquettes du Hamas ? Pourtant la population civile israélienne ne représente aucun intérêt stratégique militaire, il s’agit de familles innocentes, dès lors pourquoi les viser ? Non seulement cela ne gêne personne à Gaza, mais quand le Hamas parvient à faire un carnage en Israël, la population de Gaza fête bruyamment l’évènement dans les rues dans un grand moment de partage de joie et d’allégresse collective, avec distribution générale de bonbons et de pâtisseries. En Israël, nous regardons les chaînes de télévision arabes ainsi que les réseaux sociaux des habitants de Gaza. Les scènes pourraient laisser penser croire à la victoire d’une équipe de foot ! Finalement Israël est sans cesse sommé de se préoccuper d’abord du sort de Gaza avant sa propre sécurité, mais Gaza est automatiquement excusé de ne se soucier du sort de personne. Je n’adhère pas à ce point de vue, car j’estime que sur des questions aussi graves, chacun doit prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de ses choix. Il est vrai que dans la nouvelle France, on a pour règle de plus compatir pour les agresseurs que pour les victimes, je comprends donc que ma position puisse déstabiliser…
- Vous dites qu’il faut récupérer Gaza, pourtant ce n’est pas l’objectif du gouvernement israélien...
- Effectivement, je vous confirme que ce n’est pas l’objectif du gouvernent israélien qui a encore l’espoir de sauver le rêve d’un pouvoir arabe modéré à Gaza, en aidant les initiatives visant à créer un nouveau leadership politique libéré du Hamas. C’est un vœu pieux, mais je suis certain que la réalité y fait objectivement obstacle.
- On entend la colère des Israéliens et leur droit à se défendre, on leur demande de respecter des règles internationales alors qu’à Gaza personne n’ose dénoncer les atrocités du Hamas. Avez-vous le sentiment de 2 poids, 2 mesures ?
- J’ai des amis qui sont mobilisés dans l’armée à la frontière. Ces derniers m’ont envoyé des images et des vidéos de surveillance des charniers. Je vais être clair, le pire film d’horreur passerait pour un conte pour enfants à côté de ce que j’ai vu. Des femmes enceintes éventrées, des nourrissons éviscérés vivants, carbonisés. Des enfants de huit ou neuf ans, terrorisés, amenés devant leur famille puis décapités. Ils ont même abattu les animaux de compagnie. Je préfère m’arrêter là. Il faut donc en finir avec le mythe d’une résistance politique à Gaza. Il ne s’agit pas de guérilleros révolutionnaires, un peu socialistes sur les bords, sortis tout droit du Cuba des années 50 ! Ces gens sont dangereux, ils sont liés à Daesh, et au Jihad islamique international qui a frappé au Bataclan, à Nice et ailleurs, obéissant à un projet politico-religieux de domination totale pour lequel aucune vie ne compte, la leur et celle de leurs propres enfants également. Il s’agit donc d’une guerre asymétrique : les deux belligérants ne partagent pas les mêmes codes moraux. Je ne dis surtout pas qu’il faut se mettre à leur niveau, leur plus grande victoire serait que nous abandonnions notre humanité pour leur ressembler, mais en revanche je dis assurément qu’il faut détruire au plus vite et totalement cette menace, et cela doit passer par la force. La France lutte contre les égorgeurs islamistes, avant un drame, en tamponnant des fiches d’OQTF (obligation de quitter le territoire français) qui ne sont pas respectées dans 95% des cas, et après le drame, avec des ballons, des pancartes « vous n’aurez pas ma haine », et des marches blanches dans lesquelles les élus disent « condamner avec la plus grande fermeté » selon la formule désormais consacrée. En Israël, nous pensons que nous n’avons plus le droit d'être victimes de ces monstres, car la vie est trop précieuse, nous allons donc protéger nos familles et qu’importe les critiques de l’Union européenne. Comme disait Golda Meir, ancienne première ministre de gauche d’Israël : « je préfère vos condamnations à vos condoléances. » Chacun a son approche.
- Comprenez-vous aussi que dans ce conflit, les Gazaouis sont doublement victimes et totalement impuissants ?
- Les Gazaouis ont fait le choix de vivre sous le joug islamique du Hamas et ils en payent le prix à tous les niveaux.
Face à cela, les bien-pensants progressistes préfèrent cependant s’inquiéter de l’état de la démocratie israélienne, la seule démocratie de la région, qui fait, par exemple, que notre parlement est composé en partie de députés Arabes musulmans qui ont les mêmes droits que les autres députés, et qui faisaient d’ailleurs partie de la dernière coalition gouvernementale sous Lapid !
Je rappelle aussi que Tsahal est composée de soldats musulmans et de chrétiens qui se battent très durement. Et, enfin, que 25% des citoyens israéliens sont des Arabes musulmans, avec les mêmes droits que les autres citoyens. Cet utile rappel fait, et pour revenir à Gaza, il faut prendre garde de ne pas se tromper, car la sociologie de ce territoire est très particulière et n’est pas, par exemple, celle de la Judée-Samarie.
À Gaza, une large partie de la population soutient le Hamas et sa cause. Pour autant, Tsahal (l’armée israélienne) fait son possible, grâce à sa puissance technologique, pour procéder à des frappes les plus précises possible pour minimiser les dommages collatéraux. Pendant ces derniers jours, Tsahal a procédé à des largages massifs de tracts appelants la population du nord de Gaza à se réfugier vers le sud, et lui indiquant la route sécurisée. Le Hamas a interdit a la population de bouger, car il s’en sert comme bouclier humain. C’est pour cette raison qu’ils entreposent leurs armements sous les hôpitaux, les écoles, et les supermarchés. Malgré toutes les précautions d’Israël, cette stratégie amène nécessairement à des dommages involontaires. Le Hamas et le Djihad islamique ont ensuite des images à brandir à la face du monde pour se montrer en martyrs. Je ne parle même du fait que, en moyenne, une roquette sur cinq qu’ils tirent est défectueuse et retombe sur Gaza. Depuis le sept octobre, plus de 500 roquettes du Hamas sont ainsi retombées sur Gaza, dont une sur un hôpital ! La population est donc victime, mais c’est aussi elle qui a, pour bonne partie, la clef de son problème. Or, encore une fois, une nette majorité soutient le Hamas. Nous venons par exemple d’apprendre que si les commandos d’extermination du Hamas connaissaient absolument tous les plans des infrastructures, c’étaient grâce aux travailleurs gazaouis, sous contrat, qui travaillaient en Israël dans ces communautés villageoises qui leur faisaient confiance, et dans lesquelles ils étaient très bien intégrés.
- Quel est le sentiment dominant de la population israélienne aujourd’hui ? La colère ? La peur ?
- La ferme résolution à sortir de cette situation qui n’est plus tenable et donc, la nécessité de se donner les moyens de vaincre le totalitarisme islamique.
- Israël a lancé ce lundi un raid sur Gaza pour récupérer les otages. Y a-t-il vraiment une chance de les retrouver vivants? Ne seront-ils pas sacrifiés dans cette guerre qui commence ? Est-ce pour vous le prix à payer ?
- Nous devons faire notre possible pour récupérer les otages, et si cela n’est pas suffisant, je sais que nous tenterons l’impossible. Mais il est clair que le Hamas n’étant, lui, que très peu préoccupé par le droit international et les droits de l’homme, il y a des risques que le bilan s’alourdisse encore.
- Pensez-vous vraiment que cette opération terrestre puisse apporter à Israël la victoire et éradiquer le Hamas ?
- Prédire le déroulement et l’issue d’une guerre est un exercice auquel il est imprudent de se livrer. Une chose est au moins certaine : il faut chasser définitivement le Hamas de Gaza. Pour cela, les frappes tactiques aériennes sont trop limitées.
- La communauté corse est-elle importante en Israël et dans quel état d’esprit est-elle ? Quel est votre regard sur la Corse ?
- Il y a quelques Corses en Israël, certains chrétiens, d’autres juifs. Par extension le peuple corse jouit d’une haute considération auprès des Israéliens originaires d’Europe. Ils considèrent le peuple corse comme un peuple fier, invinciblement attaché à sa terre et jaloux de son identité comme aucun autre peuple. Un peuple à part. Ils n’oublient pas ce que les Corses, en Corse ou sur le Continent on fait pendant la seconde guerre mondiale pour leur famille. Et certains savent que les liens sont très anciens. D’un point de vue plus politique, il est intéressant de voir en Corse la renaissance d’un nationalisme authentique. Vous le savez jeune, j’étais militant indépendantiste, et j’avais fondé l’Associu di a Gjhuventù naziunalista. Tout en adhérant aux revendications nationalistes, moi et mes amis étions en désaccord avec la ligne tiers-mondiste du nationalisme institutionnel désireux de faire passer la Corse pour une colonie du tiers-monde de la France, alors que la Corse a massivement irrigué l’empire colonial ainsi que la métropole de hauts cadres de l’administration, de ministres, et de militaires parfois gradés. Ce positionnement soi-disant « progressiste » impliquait de soutenir toutes les causes dites de libération nationale, nous rendant ainsi solidaires par exemple du FLN algérien, et nous obligeant à considérer les personnes de l’immigration extraeuropéenne comme des « frères de lutte » au nom de la « communauté de destin ». Mais à cette époque, le temps n’était pas encore venu pour que le message que nous portions soit entendu. C’est le cas aujourd’hui. La Corse, de par son essence, a toujours été à droite. Pour être honnêtes, même beaucoup de communistes du village étaient en fait des gens culturellement de droite, de par leurs valeurs et leur conservatisme sociétal. Aujourd’hui la grande clarification intervient. La réalité s’impose : la base nationaliste vote Zemmour, Lassale et Le Pen, et se désolidarise de plus en plus des vieilles lunes de l’internationale socialiste, dont la fameuse cause palestinienne. La base nationaliste comprend que la Corse a, certes, un problème avec un afflux migratoire par le nord, de populations métropolitaines qui viennent s’installer sur l’île, mais elle comprend aussi que la tranquillité et l’identité de la Corse sont gravement menacées par l’immigration extraeuropéenne du sud.
Au contraire, les cadres dirigeants du nationalisme institutionnel soutiennent l’ultra gauche française, en la personne de Poutou, de l’écologiste Sandrine Rousseau, de Mélenchon, ou, pour quelques-uns, du globaliste Macron. La mairie de Bastia prône par exemple l’écriture inclusive. Ces cadres parlent de rompre avec la France, mais partagent pourtant toutes les valeurs de la classe politique française globaliste au pouvoir. Face à cela, le nationalisme authentique retrouvé, dans lequel je continue de m’inscrire, est incarné par Nicolas Battini, et son association Palatinu qui connaît un succès grandissant et qui revient aux racines du nationalisme corse. Ce positionnement l’amène, logiquement, à soutenir Israël.