Jean-Christophe Angelini, leader du PNC, conseiller exécutif, président de l’ADEC et de l’Office foncier, candidat aux élections municipales de Portivecchju. Photo Michel Luccioni.
- Vous avez de nouveau prôné l’union des trois forces de la majorité quand Femu plaide l’ouverture. Comment comptez-vous concilier deux principes qui s’opposent ?
- Je pense qu’il n’y a pas d’opposition entre les deux principes. Il faut garder intacte la capacité à nous rassembler et, en même temps, à nous ouvrir et à nous élargir. Nous devons rester unis comme nous l’avons été en 2015 et en 2017 et, en même temps, élargir considérablement le périmètre de ceux qui croient en l’action de la majorité et en la nécessité d’un changement profond de politique avec l’Etat français.
- Vous avez martelé qu’on ne peut pas rompre sans danger l’union, quelque soit l’échéance et surtout face à l’Etat. En jeu, n’est-ce pas surtout l’élection municipale ?
- Bien sûr ! Il n’y a pas de langue de bois, ni de propos abusifs, mais la claire volonté pour nous de travailler dans le sens de l’union, y compris – et nous l’avons souvent dit – en prévision des Municipales. C’est un élément important du rapport de forces. C’est la dernière élection, ou presque, avant les Territoriales de 2021. Les Corses attendent de nous, notamment dans les grandes villes, que nous soyons unis. Je le répète : pas de manière stricte, ni un peu limitée, mais dans un effort de large ouverture à l’endroit d’autres militants, d’autres forces, d’autres réalités politiques à l’échelle locale ou communautaire. L’union n’est pas limitative, elle est une condition à remplir, elle doit naturellement s’accompagner d’autres gestes en prévision des Municipales et d’autres échéances.
- A Bastia, l’union se heurte à la coalition du maire sortant menée par Femu. A Aiacciu, Femu et vous avancez des candidats différents. Cela ne vous semble-t-il pas mal parti ?
- Aucun des candidats, que vous citez, n’a été dûment investi par les formations de la majorité. Je veux croire qu’à l’occasion de la rentrée politique, nous saurons retrouver sereinement les chemins d’une mobilisation unitaire et que les Municipales seront appréhendées avec le même prisme que les Territoriales ou les Législatives. Je ne vois pas pourquoi nous aurions une règle différente à l’occasion d’élections, alors même que nous savons à quel point cette recette est la bonne. Donc, je veux croire qu’à la rentrée, nous retrouverons les chemins, que nous n’avons d’ailleurs jamais vraiment perdus, d’un débat serein et, je l’espère, d’une conclusion unitaire de nos discussions.
- Peut-on vraiment comparer les enjeux municipaux aux enjeux territoriaux ? L’élection municipale est une élection très particulière !
- Je suis d’accord. Je veux même rappeler aux Corses que cette élection est synonyme d’une plus grande ouverture, peut-être, que les Territoriales auxquelles on participe de manière plus politique ou idéologique à partir de courants d’idées et de listes qui sont rassemblées au 1er et au 2nd tour. Aux Municipales, il faut – j’en ai fait moi-même l’expérience en tant que Conseiller général, puis Conseiller municipal ou communautaire depuis bientôt 20 ans – une union et une ouverture beaucoup plus marquées à l’endroit de la société civile, du monde associatif et syndical, du monde économique en général… Mais il n’y a pas d’opposition entre les deux. On peut – je le répète – être unis et s’ouvrir largement plus aux Municipales que nous ne l’avons fait aux Territoriales.
- Je pense qu’il n’y a pas d’opposition entre les deux principes. Il faut garder intacte la capacité à nous rassembler et, en même temps, à nous ouvrir et à nous élargir. Nous devons rester unis comme nous l’avons été en 2015 et en 2017 et, en même temps, élargir considérablement le périmètre de ceux qui croient en l’action de la majorité et en la nécessité d’un changement profond de politique avec l’Etat français.
- Vous avez martelé qu’on ne peut pas rompre sans danger l’union, quelque soit l’échéance et surtout face à l’Etat. En jeu, n’est-ce pas surtout l’élection municipale ?
- Bien sûr ! Il n’y a pas de langue de bois, ni de propos abusifs, mais la claire volonté pour nous de travailler dans le sens de l’union, y compris – et nous l’avons souvent dit – en prévision des Municipales. C’est un élément important du rapport de forces. C’est la dernière élection, ou presque, avant les Territoriales de 2021. Les Corses attendent de nous, notamment dans les grandes villes, que nous soyons unis. Je le répète : pas de manière stricte, ni un peu limitée, mais dans un effort de large ouverture à l’endroit d’autres militants, d’autres forces, d’autres réalités politiques à l’échelle locale ou communautaire. L’union n’est pas limitative, elle est une condition à remplir, elle doit naturellement s’accompagner d’autres gestes en prévision des Municipales et d’autres échéances.
- A Bastia, l’union se heurte à la coalition du maire sortant menée par Femu. A Aiacciu, Femu et vous avancez des candidats différents. Cela ne vous semble-t-il pas mal parti ?
- Aucun des candidats, que vous citez, n’a été dûment investi par les formations de la majorité. Je veux croire qu’à l’occasion de la rentrée politique, nous saurons retrouver sereinement les chemins d’une mobilisation unitaire et que les Municipales seront appréhendées avec le même prisme que les Territoriales ou les Législatives. Je ne vois pas pourquoi nous aurions une règle différente à l’occasion d’élections, alors même que nous savons à quel point cette recette est la bonne. Donc, je veux croire qu’à la rentrée, nous retrouverons les chemins, que nous n’avons d’ailleurs jamais vraiment perdus, d’un débat serein et, je l’espère, d’une conclusion unitaire de nos discussions.
- Peut-on vraiment comparer les enjeux municipaux aux enjeux territoriaux ? L’élection municipale est une élection très particulière !
- Je suis d’accord. Je veux même rappeler aux Corses que cette élection est synonyme d’une plus grande ouverture, peut-être, que les Territoriales auxquelles on participe de manière plus politique ou idéologique à partir de courants d’idées et de listes qui sont rassemblées au 1er et au 2nd tour. Aux Municipales, il faut – j’en ai fait moi-même l’expérience en tant que Conseiller général, puis Conseiller municipal ou communautaire depuis bientôt 20 ans – une union et une ouverture beaucoup plus marquées à l’endroit de la société civile, du monde associatif et syndical, du monde économique en général… Mais il n’y a pas d’opposition entre les deux. On peut – je le répète – être unis et s’ouvrir largement plus aux Municipales que nous ne l’avons fait aux Territoriales.
Jean-Christophe Angelini avec Jean-François Casalta, candidats du PNC à Portivecchju et à Aiacciu, aux Ghjurnate. Photo Michel Luccioni.
- Vous dites que l’absence d’union à une échéance électorale pourrait remettre tout en cause. Pourquoi ?
- Je n’ai pas dit exactement cela. J’ai dit que l’absence d’union nous fragiliserait considérablement à l’endroit de l’Etat d’abord, mais également des Corses qui ont cru en nous et qui ne comprendraient pas pourquoi nous aurions des attitudes différentes à des échéances aussi importantes que celles que nous avons affrontées dans l’union… Personne ne nous a obligés en 2017 à faire l’union des trois composantes au 1er tour, nous l’avons faite et nous avons obtenu plus de 45 % au 1er tour et plus de 55 % au 2ème tour. Nous avons aux Législatives également choisi l’union dès le 1er tour : trois députés sur quatre. Si une quinzaine de voix n’avaient pas manqué à Jean-Paul Carolaggi et à Julia Tiberi, peut-être aurions-nous eu quatre députés sur quatre ! Je veux croire que l’union est la règle et la bonne solution et qu’à l’occasion des Municipales, il est de bon ton que nous la renouvelions en l’adaptant, bien sûr, à la donne politique qui n’est pas celle des Territoriales ou des Législatives, mais qui est quand même assez importante pour qu’on l’appréhende comme cela.
- Jean-Félix Acquaviva, secrétaire national de Femu, a clairement annoncé qu’il n’y aurait pas de listes communes nationalistes au 1er tour, Gilles Simeoni l’a confirmé fin juin à Lupinu. Quelle sera votre attitude dans ce cas ?
- Ce sera une attitude de regret, mais cela restera, bien sûr, une attitude de construction avec l’attente – pourquoi pas ! – d’une union au 2nd tour. Mais il ne m’appartient pas à ce stade de commenter des positions qui n’ont pas été prises aussi clairement que vous le dites ! Il a été dit que l’union n’était pas une obligation, mais pas qu’elle n’interviendrait en aucun cas ! Il n’a pas été dit que Femu a Corsica partirait seul à Bastia et à Aiacciu. Il n’a pas été dit que les candidats aujourd’hui déclarés seraient les candidats de Femu et pas ceux des autres composantes. Donc, je veux rester prudent et continuer à croire en la nécessité d’une union et à y croire jusqu’au bout. Le moment venu, nous jugerons sur pièces. J’attends, non des discours et des déclarations à des meetings, mais plus précisément des décisions politiques dont j’espère qu’elles interviendront à la rentrée de septembre.
- Autre sujet longuement évoqué au cours du débat : la nécessité d’un rapport de forces avec l’Etat. En quoi est-ce une solution ?
- La question de la relation avec l’Etat est malheureusement posée en des termes singuliers par l’Etat lui-même. Nous avons toujours dit que, pour notre part, nous voulons dialoguer démocratiquement, pacifiquement et – comme je l’ai dit une nouvelle fois à l’occasion de ces Ghjurnate – nous ne voulons en aucun cas renouer avec la violence politique ou la clandestinité. Le rapport de forces pour le rapport de forces n’est pas la solution ! C’est l’Etat lui-même qui persiste dans le déni et qui ne veut pas considérer la réalité politique que nous représentons. Je crois donc qu’il nous faut évoluer pour faire entendre de manière un peu différente la réalité, que nous représentons, à Paris et au-delà.
- Pendant ce débat, tout le monde a joué la carte de l’apaisement et évité les problèmes qui fâchent. Pourquoi ?
- Le débat n’est pas le conflit, et la différence n’est pas la confrontation. Je veux croire que l’on peut avoir, y compris sur des questions délicates et sensibles, des positions un peu différentes pour peu que l’on sache retrouver le moment venu les chemins de l’union. Ces Ghjurnate devant des centaines de militants ont permis de revenir sur un certain nombre de choses. J’espère vivement que la rentrée de septembre permettra d’ouvrir le jeu.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Je n’ai pas dit exactement cela. J’ai dit que l’absence d’union nous fragiliserait considérablement à l’endroit de l’Etat d’abord, mais également des Corses qui ont cru en nous et qui ne comprendraient pas pourquoi nous aurions des attitudes différentes à des échéances aussi importantes que celles que nous avons affrontées dans l’union… Personne ne nous a obligés en 2017 à faire l’union des trois composantes au 1er tour, nous l’avons faite et nous avons obtenu plus de 45 % au 1er tour et plus de 55 % au 2ème tour. Nous avons aux Législatives également choisi l’union dès le 1er tour : trois députés sur quatre. Si une quinzaine de voix n’avaient pas manqué à Jean-Paul Carolaggi et à Julia Tiberi, peut-être aurions-nous eu quatre députés sur quatre ! Je veux croire que l’union est la règle et la bonne solution et qu’à l’occasion des Municipales, il est de bon ton que nous la renouvelions en l’adaptant, bien sûr, à la donne politique qui n’est pas celle des Territoriales ou des Législatives, mais qui est quand même assez importante pour qu’on l’appréhende comme cela.
- Jean-Félix Acquaviva, secrétaire national de Femu, a clairement annoncé qu’il n’y aurait pas de listes communes nationalistes au 1er tour, Gilles Simeoni l’a confirmé fin juin à Lupinu. Quelle sera votre attitude dans ce cas ?
- Ce sera une attitude de regret, mais cela restera, bien sûr, une attitude de construction avec l’attente – pourquoi pas ! – d’une union au 2nd tour. Mais il ne m’appartient pas à ce stade de commenter des positions qui n’ont pas été prises aussi clairement que vous le dites ! Il a été dit que l’union n’était pas une obligation, mais pas qu’elle n’interviendrait en aucun cas ! Il n’a pas été dit que Femu a Corsica partirait seul à Bastia et à Aiacciu. Il n’a pas été dit que les candidats aujourd’hui déclarés seraient les candidats de Femu et pas ceux des autres composantes. Donc, je veux rester prudent et continuer à croire en la nécessité d’une union et à y croire jusqu’au bout. Le moment venu, nous jugerons sur pièces. J’attends, non des discours et des déclarations à des meetings, mais plus précisément des décisions politiques dont j’espère qu’elles interviendront à la rentrée de septembre.
- Autre sujet longuement évoqué au cours du débat : la nécessité d’un rapport de forces avec l’Etat. En quoi est-ce une solution ?
- La question de la relation avec l’Etat est malheureusement posée en des termes singuliers par l’Etat lui-même. Nous avons toujours dit que, pour notre part, nous voulons dialoguer démocratiquement, pacifiquement et – comme je l’ai dit une nouvelle fois à l’occasion de ces Ghjurnate – nous ne voulons en aucun cas renouer avec la violence politique ou la clandestinité. Le rapport de forces pour le rapport de forces n’est pas la solution ! C’est l’Etat lui-même qui persiste dans le déni et qui ne veut pas considérer la réalité politique que nous représentons. Je crois donc qu’il nous faut évoluer pour faire entendre de manière un peu différente la réalité, que nous représentons, à Paris et au-delà.
- Pendant ce débat, tout le monde a joué la carte de l’apaisement et évité les problèmes qui fâchent. Pourquoi ?
- Le débat n’est pas le conflit, et la différence n’est pas la confrontation. Je veux croire que l’on peut avoir, y compris sur des questions délicates et sensibles, des positions un peu différentes pour peu que l’on sache retrouver le moment venu les chemins de l’union. Ces Ghjurnate devant des centaines de militants ont permis de revenir sur un certain nombre de choses. J’espère vivement que la rentrée de septembre permettra d’ouvrir le jeu.
Propos recueillis par Nicole MARI.