(Photo : Archives Paule Santoni)
- Comment interprétez-vous la percée du Rassemblement National en Corse et en particulier à Porto-Vecchio, où il a obtenu 36,65 % des suffrages ?
- Si le Rassemblement National (RN) a réalisé près de 37% des voix à Porto-Vecchio, il a explosé tous ses records dans les autres villes avec des résultats jusqu’à 50% et au-delà. Je considère donc qu’en m’engageant dans cette campagne avec la majorité municipale, j’ai contribué à limiter son essor dans le territoire et à préparer l’avenir de façon plus sereine. C’était un engagement politique. Le score du RN est le fruit de deux choses. Premièrement, l’incapacité des politiques à poser des problèmes au bon niveau et surtout à amener des solutions convenables. Ce qui nourrit toujours la démagogie du populisme et des extrêmes. Deuxièmement, ce score est le résultat de l’ambiguïté de beaucoup d’acteurs qui ont préféré louvoyer plutôt qu’affronter la réalité dans sa complexité et dans sa dureté. Nous avons donc aujourd’hui, un RN qui est de nouveau le premier parti de Corse au lendemain des élections européennes. Cela doit interpeller. Et au premier chef, ceux qui depuis 2021 dirigent ce pays.
- Vous aviez apporté votre soutien à la liste de la majorité présidentielle, contrairement à d’autres camps nationalistes qui ont choisi de ne pas donner de consignes de vote. Regrettez-vous qu'ils n’aient pas pris position ? Pensez-vous que cela aurait pu influencer les résultats ?
- Clairement, oui, je le regrette. En 2017, nous avions appelé à faire barrage au RN en votant pour les autres candidats en lice. Nous avons réussi à contenir la poussée. Quelques années après, nous n’avons pas renouvelé ce message et le résultat a été sans appel. Mon idée n’était pas que les autres formations s’alignent sur un message de soutien à la liste Hayer, mais seule la présence de Jean-Charles Orsucci aurait pu suffire à objectiver cette position. Mais, j’aurais préféré des soutiens clairs et marqués à des candidatures en mesure de freiner cet essor du RN. Cela étant dit, je respecte le mouvement national dans sa diversité et partage, dans la plupart des cas, ses positions. Mais concernant les élections européennes, je regrette un peu la situation générale. Le plus important aujourd’hui est de préparer l’avenir et notamment les prochaines législatives.
- Le fait que Gilles Simeoni ait refusé de donner une consigne de vote a donc impacté le scrutin, selon vous ?
- Je pense que c’est le cas. Je le redis, le plus important à ce stade est que nous préparions la chute. Le mouvement national a vocation de retrouver un chemin de cohérence. Mais l’enjeu désormais, est d’affronter la situation dans toutes les difficultés posées.
- Selon vous, la dissolution de l'Assemblée Nationale fragilise-t-elle le processus d’autonomie ?
- Incontestablement, oui. La dissolution de l'Assemblée Nationale peut même en compromettre le principe. C’est la raison pour laquelle nous allons nous impliquer activement. Tout d’abord dans la campagne en faveur des candidats soutenant le processus afin d'assurer leurs réélections et ensuite dans la reprise des négociations pour le processus d’autonomie. Nous avons un avantage, la campagne va être extrêmement courte et va nous permettre de déployer nos réponses sur un laps de temps très serré et d'ici au 30 juin et au 7 juillet, nous aurons le temps d'aviser et de juger sur pièce.
- Justement, si un gouvernement de cohabitation s’instaurait avec Jordan Bardella comme Premier ministre, quid du processus d'autonomie ?
- Il va de soi que le RN est notoirement hostile à toute avancée pour la Corse, pour l’autonomie, comme au peuple, à la langue et au Centre hospitalier universitaire (CHU). Il y a des lignes de fractures qui me paraissent irréversibles. Je pense que nous avons encore les moyens d’éviter ce cas de figure : en nous mobilisant et en travaillant ardemment au cours des trois prochaines semaines.
- La dissolution de l’Assemblée Nationale entraîne la tenue d'élections législatives anticipées. Comment se positionne le PNC ? Votre candidat Paul-André Colombani va-t-il se représenter dans la 2nde circonscription de Corse-du-Sud ?
- Nous allons officialiser la candidature de Paul-André Colombani dans les prochaines heures. Au PNC et Avanzemu, nous sommes d’ores et déjà mobilisés pour sa réélection à l’Assemblée Nationale. Au sujet, des autres circonscriptions de l’île, nous allons multiplier les rencontres et les échanges jusqu’à mercredi et notre décision devrait être rendue publique en milieu de semaine.
- Une coalition avec les autres partis nationalistes est-elle envisageable ?
Pour l’heure, rien n’est exclu. Ni une coalition large ni le fait de présenter, seul, des candidats dans les quatre circonscriptions. Tout est ouvert.
- Si le Rassemblement National (RN) a réalisé près de 37% des voix à Porto-Vecchio, il a explosé tous ses records dans les autres villes avec des résultats jusqu’à 50% et au-delà. Je considère donc qu’en m’engageant dans cette campagne avec la majorité municipale, j’ai contribué à limiter son essor dans le territoire et à préparer l’avenir de façon plus sereine. C’était un engagement politique. Le score du RN est le fruit de deux choses. Premièrement, l’incapacité des politiques à poser des problèmes au bon niveau et surtout à amener des solutions convenables. Ce qui nourrit toujours la démagogie du populisme et des extrêmes. Deuxièmement, ce score est le résultat de l’ambiguïté de beaucoup d’acteurs qui ont préféré louvoyer plutôt qu’affronter la réalité dans sa complexité et dans sa dureté. Nous avons donc aujourd’hui, un RN qui est de nouveau le premier parti de Corse au lendemain des élections européennes. Cela doit interpeller. Et au premier chef, ceux qui depuis 2021 dirigent ce pays.
- Vous aviez apporté votre soutien à la liste de la majorité présidentielle, contrairement à d’autres camps nationalistes qui ont choisi de ne pas donner de consignes de vote. Regrettez-vous qu'ils n’aient pas pris position ? Pensez-vous que cela aurait pu influencer les résultats ?
- Clairement, oui, je le regrette. En 2017, nous avions appelé à faire barrage au RN en votant pour les autres candidats en lice. Nous avons réussi à contenir la poussée. Quelques années après, nous n’avons pas renouvelé ce message et le résultat a été sans appel. Mon idée n’était pas que les autres formations s’alignent sur un message de soutien à la liste Hayer, mais seule la présence de Jean-Charles Orsucci aurait pu suffire à objectiver cette position. Mais, j’aurais préféré des soutiens clairs et marqués à des candidatures en mesure de freiner cet essor du RN. Cela étant dit, je respecte le mouvement national dans sa diversité et partage, dans la plupart des cas, ses positions. Mais concernant les élections européennes, je regrette un peu la situation générale. Le plus important aujourd’hui est de préparer l’avenir et notamment les prochaines législatives.
- Le fait que Gilles Simeoni ait refusé de donner une consigne de vote a donc impacté le scrutin, selon vous ?
- Je pense que c’est le cas. Je le redis, le plus important à ce stade est que nous préparions la chute. Le mouvement national a vocation de retrouver un chemin de cohérence. Mais l’enjeu désormais, est d’affronter la situation dans toutes les difficultés posées.
- Selon vous, la dissolution de l'Assemblée Nationale fragilise-t-elle le processus d’autonomie ?
- Incontestablement, oui. La dissolution de l'Assemblée Nationale peut même en compromettre le principe. C’est la raison pour laquelle nous allons nous impliquer activement. Tout d’abord dans la campagne en faveur des candidats soutenant le processus afin d'assurer leurs réélections et ensuite dans la reprise des négociations pour le processus d’autonomie. Nous avons un avantage, la campagne va être extrêmement courte et va nous permettre de déployer nos réponses sur un laps de temps très serré et d'ici au 30 juin et au 7 juillet, nous aurons le temps d'aviser et de juger sur pièce.
- Justement, si un gouvernement de cohabitation s’instaurait avec Jordan Bardella comme Premier ministre, quid du processus d'autonomie ?
- Il va de soi que le RN est notoirement hostile à toute avancée pour la Corse, pour l’autonomie, comme au peuple, à la langue et au Centre hospitalier universitaire (CHU). Il y a des lignes de fractures qui me paraissent irréversibles. Je pense que nous avons encore les moyens d’éviter ce cas de figure : en nous mobilisant et en travaillant ardemment au cours des trois prochaines semaines.
- La dissolution de l’Assemblée Nationale entraîne la tenue d'élections législatives anticipées. Comment se positionne le PNC ? Votre candidat Paul-André Colombani va-t-il se représenter dans la 2nde circonscription de Corse-du-Sud ?
- Nous allons officialiser la candidature de Paul-André Colombani dans les prochaines heures. Au PNC et Avanzemu, nous sommes d’ores et déjà mobilisés pour sa réélection à l’Assemblée Nationale. Au sujet, des autres circonscriptions de l’île, nous allons multiplier les rencontres et les échanges jusqu’à mercredi et notre décision devrait être rendue publique en milieu de semaine.
- Une coalition avec les autres partis nationalistes est-elle envisageable ?
Pour l’heure, rien n’est exclu. Ni une coalition large ni le fait de présenter, seul, des candidats dans les quatre circonscriptions. Tout est ouvert.