« Au nom des députés Pè A Corsica, nous avons présenté l’amendement relatif à la création d'une écotaxe remboursable sur les camping-cars. J’ai bien expliqué que cette demande était fondée sur le pouvoir de l’Assemblée délibérante de la Corse de proposer des adaptations règlementaires et législatives conformément à son statut, à l’article 44-22-16 du Code général des collectivités territoriales, et au nouvel article 8-10 de la Loi Montagne reconnaissant le caractère d’île-montagne de la Corse. C’est une écotaxe incitative, comportementale, remboursable pour les camping-caristes qui se rendent dans les établissements agréés, et surtout efficace pour lutter contre la surcharge estivale qui pèse sur nos écosystèmes fragiles. Les chiffres pointent près de 28 000 camping-cars en Corse en 2015, dont 2500 à 3000 camping-cars par jour en juillet-août. Cela crée en plus des conflits d’usage sur le terrain, sur nos routes sinueuses. Cette écotaxe est, donc, conforme à notre spécificité géographique, topographique, touristique et humaine. Le produit de cette écotaxe, d’un montant de 350 €, serait affecté, ensuite, à l’aménagement d’aires d’accueil pour les camping-cars. J’ai expliqué tout cela à l’Assemblée », indique Jean-Félix Acquaviva.
« La Commission des Finances ayant adopté cet amendement, il a été présenté en séance comme un amendement des députés Pè a Corsica et de la Commission des Finances. Le ministre Darmanin est intervenu pour dire qu’il était défavorable à cette écotaxe, qu’il ne voyait pas pourquoi elle s’appliquerait en Corse et pas ailleurs. Les députés En Marche et De Courson sont allés dans ce sens. Avec le député François Pupponi, nous sommes montés au créneau pour répliquer que c’était une attitude jacobine et égalitariste. On ne peut donc pas, malgré notre actuel statut, adapter la loi pour les spécificités constatées ! », poursuit le député nationaliste.
Et de conclure : « Il faut sortir de ce genre de débat où le gouvernement et des députés tordent le cou sur des sujets aussi concrets à la Corse alors qu’elle a raison et qu’elle argumente, en accord avec la loi, pour appliquer des mesures économiques ou sociales qui peuvent améliorer la vie des Corses. Il faut que notre propre assemblée délibérante puisse prendre les mesures dont nous avons besoin et pour cela avoir des responsabilités directes. Le débat d’aujourd’hui démontre bien que notre statut actuel, c’est du vent puisqu’il n’est même pas respecté par le gouvernement ! C’est la preuve par neuf qu’il nous faut un statut d’autonomie ! ».
Propos recueillis par N.M.