- Pourquoi avez-vous choisi de vous rendre en Corse ce week-end dans le cadre des élections européennes ?
- Les Corses font partie du collège électoral national qui désigne des députés européens, c’est donc normal de leur rendre visite. D’ailleurs, je me rends en Corse à chaque fois qu’il y a une élection nationale pour rencontrer les habitants de cette belle île. Par ailleurs, à titre personnel, j’y séjourne régulièrement, car j’ai une affection particulière pour l’île de beauté. C’est une façon de joindre l’utile à l’agréable, mais avant tout de marquer mon intérêt pour les Corses.
- Pouvez-vous nous parler de votre vision de l'Europe, notamment après l'accord de coalition avec Florian Philippot en vue des élections européennes ?
- Nous avons, avec Les patriotes, travaillé de manière conjointe depuis quatre ans. D’abord lors de la crise sanitaire, nous avons mené des manifestations, nous avons traduit l’état en justice pour faire annuler des circulaires prises par le gouvernement, nous avons mené une liste commune dans le grand Est en 2021 lors des régionales et plus récemment nous avons manifesté pour la défense de la paix à Paris.
Cette collaboration devait s’incarner naturellement, car en plus de la défense de la paix, nous avons comme volonté politique de demander aux Français s’ils veulent rester dans l’Europe et organiser un referendum. Cette Europe est devenue une sorte de canard sans tête. L’Europe devait nous donner la paix, elle nous mène vers la guerre. Elle devait nous protéger, elle nous expose à tous les vents de la mondialisation. Elle devait nous rendre plus riches, elle nous appauvrit. Elle devait nous aider à construire des économies solides, elle ne cesse de vendre nos géants de l’industrie à des entreprises étrangères. Et, par-dessus tout, elle devait protéger nos libertés et elle ne cesse de les raboter.
Il est désormais temps de demander rapidement aux Français s’ils veulent ou non rester dans cette Europe qui nous nuit. L’Europe est un problème, elle ne fait plus partie des solutions. Il faut alerter les Français sur ce point et leur dire que nous sommes prêts à défendre l’idée qu’ils peuvent se prononcer sur ce sujet.
- Votre programme propose "la sortie de l'Union européenne “ et” de l'OTAN", ainsi que "la défense de nos libertés". Pouvez-vous nous expliquer votre positionnement sur ces sujets ?
- Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron en France nous subissons des attaques répétitives contre nos libertés individuelles et collectives, qui sont d’ailleurs accueillies par le peuple français dans une forme de passivité qui m’étonne toujours. Pour exemple, dernièrement, la loi sur les dérives sectaires, un article dit que lorsqu’il y a une position officielle portée par les autorités vous n’avez plus le droit de contester cette vision officielle. Vous n’avez donc plus le droit de dire que le vaccin contre la Covid n’empêche pas la transmission. Autre exemple : si vous tenez un propos discriminatoire dans votre salon à l’égard de l’un de vos invités, si cet invité considère que vous l’avez maltraité, il pourra aller porter plainte dans un commissariat de police alors même que les propos tenus dans un lieu privé. Je n’encourage pas les injures, bien évidemment, mais jusqu’à présent il n’était question que d’injures publiques. Je passe sur les atteintes qui sont faites a la possibilité d’éduquer ses enfants à la maison, sur le report des élections municipales, sur l’interdiction de manifester, de se rassembler… tout cela est renforcé par l’Union européenne qui nous invente un pass sanitaire européen, un pass énergétique européenne, la suppression de l’argent liquide qui va permettre de tracer tous nos échanges, la reconnaissance faciale généralisée à l’occasion des JO… Je vous décris un monde qui se rapproche du monde chinois. L’Europe et la macronie nous emmènent vers une société de la surveillance généralisée dans laquelle il faudrait être un bon petit soldat, ne pas faire de bruit, manger des insectes plutôt que de la viande rouge, ne pas prendre trop souvent l’avion, arrêter le diesel…
C’est une société dans laquelle nous ne voulons pas vivre. La raison pour laquelle nous avons fait cette alliance avec Les patriotes et d’autres résistants c’est que nous voulons alerter nos concitoyens sur ce qu’il se passe et leur dire qu’il faut exiger un referendum et sortir de ce bazar qui nous nuit désormais.
- Vous aviez rallié Éric Zemmour lors de l'élection présidentielle de 2022, mais avez ensuite pris vos distances avec Reconquête!. Pourriez-vous nous expliquer les raisons de ce changement ?
- Dans les priorités politiques que nous défendons avec notre liste « L’Europe, ça suffit », il y a les thématiques de la défense des libertés, de la paix et la volonté de faire sortir la France de l’Europe. Aucun de ces trois sujets n’a rencontré l’assentiment des responsables du parti Reconquête! quand j’en ai parlé avec eux. Ils ne sont pas d’accord avec le Frexit. Pareil pour la défense de la paix, les candidats souhaitent une victoire de l’Ukraine sur la Russie, cela signifierait que l’OTAN entrerait en guerre contre la Russie et donc une troisième guerre mondiale arriverait. Il ne peut en être question. Ces désaccords empêchent que nous fassions liste commune. J’ajoute un désaccord sur la défense de notre modèle social : ce modèle est mis en danger par notre gouvernement, le ministre de l’Économie veut revenir sur la question de l’assurance chômage et du remboursement des médicaments, ceci est encouragé par l’Europe. Nous considérons que nous devons défendre notre monnaie sociale. Sur ce point là non plus, Reconquête! n’a pas considéré qu’il y avait urgence. Reconquête! nous explique également que l’Europe est réformable de l’intérieur depuis le groupe ECR. Or, des amis de Mme Meloni ont déjà annoncé qu’ils soutiendraient Mme von der Leyen. Il n y aura rien de possible dans ce groupe conservateur quelque soit la qualité de certains de ses membres. Enfin, il y a une tonalité de la campagne qui ne nous convient plus. Lorsque Madame Trochu, sur la liste Reconquête! compare Monsieur Bellamy a un sachet de thé qui infuse dans une fosse septique, c’est qu’il y a une manière de faire et un état d’esprit qui ne convient plus.
- Quel score espérez-vous réaliser lors des élections européennes ?
- Le plus haut possible. À chaque fois que j’ai fait des pronostics, je me suis trompé donc je n’en fais plus. Nous sommes dans un contexte de sous-exposition médiatique qui est scandaleux.
- Y a-t-il des Corses sur votre liste électorale ?
- Il y a un Corse qui est un enseignant en Corse-du-Sud. Il s’agit de Jean-François Giffon-Scapula.
- Quelle place occupe la Corse dans votre campagne électorale et comment percevez-vous la position de la Corse au sein de l'Europe ?
- Je ne suis pas favorable à l’Europe des régions. Je suis favorable au respect des peuples, mais je crois à la puissance contrôlée des états. La Corse n’a pas de place spécifique dans notre projet européen pas plus que la Bretagne, le Pays basque ou la Franche Compté. En revanche, je connais la situation de la Corse, je vois bien où en sont les négociations avec le gouvernement, après que les gouvernements successifs notamment celui de Macron aient injurié les élus corses et les Corses eux-mêmes pendant longtemps; je vois avec satisfaction que les demandes adressées par Monsieur Simeoni depuis le début de son mandat ont été prises en compte. Je trouve cela normal que l’île connaissante un régime particulier sur un certain nombre de sujets comme le littoral, la gestion de l’eau, le traitement des déchets… Mais ce sont des sujets qui relèvent des relations entre l’État français et la Corse. L’Europe là-dedans n’a qu’un rôle d’appoint. Je comprends bien que la Corse a besoin d’investissements importants, notamment dans un certain nombre d’endroits comme dans les villages. Des fonds européens peuvent soutenir et développer ces investissements. Une fois élus au parlement européen nous porterons et aiderons les demandes des élus corses devant les instances européennes qui aideront les collectivités par le biais des financements qui sont destinés aux territoires.
- Quelle est votre opinion sur le projet de Macron d'accorder une plus grande autonomie à la Corse ?
- J’ai beaucoup d’estime pour le combat que mènent les Corses pour maintenir leur culture, leur identité et que l’âme corse survive et puisse se transmettre; je pense que le fait que l’autorité territoriale puisse avoir davantage de liberté de manœuvre me paraît normal, bien que je ne sois pas indépendantiste. J’aime trop la Corse pour la voir partir, en revanche il faut écouter la spécificité des gens qui habitent sur une grande île, avec des contraintes particulières, des populations locales qui doivent pouvoir rester habiter dans leur village d’origine, le fait de gérer des flux importants de touristes… Jusqu’ici l’état était inattentif à ce genre de demandes, mais j’ai salué comme un progrès l’accord qui a été signé récemment. Maintenant, il faut voir comment cela va se traduire, car avec ce gouvernement, depuis sept ans, on est habitués à ce que les paroles restent des paroles verbales comme disait Georges Marchais. Il sera intéressant de voir au moment des prochaines élections locales la traduction concrète de ces accords.
- Les Corses font partie du collège électoral national qui désigne des députés européens, c’est donc normal de leur rendre visite. D’ailleurs, je me rends en Corse à chaque fois qu’il y a une élection nationale pour rencontrer les habitants de cette belle île. Par ailleurs, à titre personnel, j’y séjourne régulièrement, car j’ai une affection particulière pour l’île de beauté. C’est une façon de joindre l’utile à l’agréable, mais avant tout de marquer mon intérêt pour les Corses.
- Pouvez-vous nous parler de votre vision de l'Europe, notamment après l'accord de coalition avec Florian Philippot en vue des élections européennes ?
- Nous avons, avec Les patriotes, travaillé de manière conjointe depuis quatre ans. D’abord lors de la crise sanitaire, nous avons mené des manifestations, nous avons traduit l’état en justice pour faire annuler des circulaires prises par le gouvernement, nous avons mené une liste commune dans le grand Est en 2021 lors des régionales et plus récemment nous avons manifesté pour la défense de la paix à Paris.
Cette collaboration devait s’incarner naturellement, car en plus de la défense de la paix, nous avons comme volonté politique de demander aux Français s’ils veulent rester dans l’Europe et organiser un referendum. Cette Europe est devenue une sorte de canard sans tête. L’Europe devait nous donner la paix, elle nous mène vers la guerre. Elle devait nous protéger, elle nous expose à tous les vents de la mondialisation. Elle devait nous rendre plus riches, elle nous appauvrit. Elle devait nous aider à construire des économies solides, elle ne cesse de vendre nos géants de l’industrie à des entreprises étrangères. Et, par-dessus tout, elle devait protéger nos libertés et elle ne cesse de les raboter.
Il est désormais temps de demander rapidement aux Français s’ils veulent ou non rester dans cette Europe qui nous nuit. L’Europe est un problème, elle ne fait plus partie des solutions. Il faut alerter les Français sur ce point et leur dire que nous sommes prêts à défendre l’idée qu’ils peuvent se prononcer sur ce sujet.
- Votre programme propose "la sortie de l'Union européenne “ et” de l'OTAN", ainsi que "la défense de nos libertés". Pouvez-vous nous expliquer votre positionnement sur ces sujets ?
- Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron en France nous subissons des attaques répétitives contre nos libertés individuelles et collectives, qui sont d’ailleurs accueillies par le peuple français dans une forme de passivité qui m’étonne toujours. Pour exemple, dernièrement, la loi sur les dérives sectaires, un article dit que lorsqu’il y a une position officielle portée par les autorités vous n’avez plus le droit de contester cette vision officielle. Vous n’avez donc plus le droit de dire que le vaccin contre la Covid n’empêche pas la transmission. Autre exemple : si vous tenez un propos discriminatoire dans votre salon à l’égard de l’un de vos invités, si cet invité considère que vous l’avez maltraité, il pourra aller porter plainte dans un commissariat de police alors même que les propos tenus dans un lieu privé. Je n’encourage pas les injures, bien évidemment, mais jusqu’à présent il n’était question que d’injures publiques. Je passe sur les atteintes qui sont faites a la possibilité d’éduquer ses enfants à la maison, sur le report des élections municipales, sur l’interdiction de manifester, de se rassembler… tout cela est renforcé par l’Union européenne qui nous invente un pass sanitaire européen, un pass énergétique européenne, la suppression de l’argent liquide qui va permettre de tracer tous nos échanges, la reconnaissance faciale généralisée à l’occasion des JO… Je vous décris un monde qui se rapproche du monde chinois. L’Europe et la macronie nous emmènent vers une société de la surveillance généralisée dans laquelle il faudrait être un bon petit soldat, ne pas faire de bruit, manger des insectes plutôt que de la viande rouge, ne pas prendre trop souvent l’avion, arrêter le diesel…
C’est une société dans laquelle nous ne voulons pas vivre. La raison pour laquelle nous avons fait cette alliance avec Les patriotes et d’autres résistants c’est que nous voulons alerter nos concitoyens sur ce qu’il se passe et leur dire qu’il faut exiger un referendum et sortir de ce bazar qui nous nuit désormais.
- Vous aviez rallié Éric Zemmour lors de l'élection présidentielle de 2022, mais avez ensuite pris vos distances avec Reconquête!. Pourriez-vous nous expliquer les raisons de ce changement ?
- Dans les priorités politiques que nous défendons avec notre liste « L’Europe, ça suffit », il y a les thématiques de la défense des libertés, de la paix et la volonté de faire sortir la France de l’Europe. Aucun de ces trois sujets n’a rencontré l’assentiment des responsables du parti Reconquête! quand j’en ai parlé avec eux. Ils ne sont pas d’accord avec le Frexit. Pareil pour la défense de la paix, les candidats souhaitent une victoire de l’Ukraine sur la Russie, cela signifierait que l’OTAN entrerait en guerre contre la Russie et donc une troisième guerre mondiale arriverait. Il ne peut en être question. Ces désaccords empêchent que nous fassions liste commune. J’ajoute un désaccord sur la défense de notre modèle social : ce modèle est mis en danger par notre gouvernement, le ministre de l’Économie veut revenir sur la question de l’assurance chômage et du remboursement des médicaments, ceci est encouragé par l’Europe. Nous considérons que nous devons défendre notre monnaie sociale. Sur ce point là non plus, Reconquête! n’a pas considéré qu’il y avait urgence. Reconquête! nous explique également que l’Europe est réformable de l’intérieur depuis le groupe ECR. Or, des amis de Mme Meloni ont déjà annoncé qu’ils soutiendraient Mme von der Leyen. Il n y aura rien de possible dans ce groupe conservateur quelque soit la qualité de certains de ses membres. Enfin, il y a une tonalité de la campagne qui ne nous convient plus. Lorsque Madame Trochu, sur la liste Reconquête! compare Monsieur Bellamy a un sachet de thé qui infuse dans une fosse septique, c’est qu’il y a une manière de faire et un état d’esprit qui ne convient plus.
- Quel score espérez-vous réaliser lors des élections européennes ?
- Le plus haut possible. À chaque fois que j’ai fait des pronostics, je me suis trompé donc je n’en fais plus. Nous sommes dans un contexte de sous-exposition médiatique qui est scandaleux.
- Y a-t-il des Corses sur votre liste électorale ?
- Il y a un Corse qui est un enseignant en Corse-du-Sud. Il s’agit de Jean-François Giffon-Scapula.
- Quelle place occupe la Corse dans votre campagne électorale et comment percevez-vous la position de la Corse au sein de l'Europe ?
- Je ne suis pas favorable à l’Europe des régions. Je suis favorable au respect des peuples, mais je crois à la puissance contrôlée des états. La Corse n’a pas de place spécifique dans notre projet européen pas plus que la Bretagne, le Pays basque ou la Franche Compté. En revanche, je connais la situation de la Corse, je vois bien où en sont les négociations avec le gouvernement, après que les gouvernements successifs notamment celui de Macron aient injurié les élus corses et les Corses eux-mêmes pendant longtemps; je vois avec satisfaction que les demandes adressées par Monsieur Simeoni depuis le début de son mandat ont été prises en compte. Je trouve cela normal que l’île connaissante un régime particulier sur un certain nombre de sujets comme le littoral, la gestion de l’eau, le traitement des déchets… Mais ce sont des sujets qui relèvent des relations entre l’État français et la Corse. L’Europe là-dedans n’a qu’un rôle d’appoint. Je comprends bien que la Corse a besoin d’investissements importants, notamment dans un certain nombre d’endroits comme dans les villages. Des fonds européens peuvent soutenir et développer ces investissements. Une fois élus au parlement européen nous porterons et aiderons les demandes des élus corses devant les instances européennes qui aideront les collectivités par le biais des financements qui sont destinés aux territoires.
- Quelle est votre opinion sur le projet de Macron d'accorder une plus grande autonomie à la Corse ?
- J’ai beaucoup d’estime pour le combat que mènent les Corses pour maintenir leur culture, leur identité et que l’âme corse survive et puisse se transmettre; je pense que le fait que l’autorité territoriale puisse avoir davantage de liberté de manœuvre me paraît normal, bien que je ne sois pas indépendantiste. J’aime trop la Corse pour la voir partir, en revanche il faut écouter la spécificité des gens qui habitent sur une grande île, avec des contraintes particulières, des populations locales qui doivent pouvoir rester habiter dans leur village d’origine, le fait de gérer des flux importants de touristes… Jusqu’ici l’état était inattentif à ce genre de demandes, mais j’ai salué comme un progrès l’accord qui a été signé récemment. Maintenant, il faut voir comment cela va se traduire, car avec ce gouvernement, depuis sept ans, on est habitués à ce que les paroles restent des paroles verbales comme disait Georges Marchais. Il sera intéressant de voir au moment des prochaines élections locales la traduction concrète de ces accords.