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L’Assemblée nationale adopte la proposition de loi en faveur de la création d’un CHU en Corse


le Mardi 3 Décembre 2024 à 18:05

La proposition de loi portée par Paul-André Colombani, le député de 2ème circonscription de Corse-du-Sud, visant à demander la création d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en Corse a été adoptée à l’unanimité ce mardi. Le texte co-signé par l’ensemble des députés de l’île permet de se rapprocher de la concrétisation de cette revendication portée de longue date



(Photo d'illustration - Crédit : Assemblée Nationale)
(Photo d'illustration - Crédit : Assemblée Nationale)
 
C’est une avancée majeure pour le système de santé corse. La proposition de loi de Paul-André Colombani, le député de 2ème circonscription de Corse-du-Sud, visant à demander la création d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en Corse a été adoptée par l’Assemblée nationale ce mardi.
 
L’aboutissement d’une revendication de longue date pour l’île qui est aujourd’hui la seule région de France à ne pas être dotée d’un tel équipement, contraignant des dizaines de milliers de Corse à devoir se rendre chaque année sur le continent pour raison médicale. « Le texte que je présente aujourd’hui touche à un sujet d’une importance absolue : la capacité des Corses à se soigner dignement chez eux », a ainsi souligné le député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud lors de la présentation de sa proposition de loi devant l’hémicycle du Palais Bourbon. 
 
« Les CHU sont aussi vieux que la Vème République et sont depuis 1958 les fleurons de la recherche médicale, et les piliers de notre système de santé. Pendant ces décennies, la Corse a été tenue à l’écart de ce formidable progrès dans l’accès à un droit fondamental : celui de la santé. L’objet de cette proposition de loi est donc très simple : la réparation d’une injustice, d’une rupture d’égalité dont la Corse souffre, grande oubliée de cette répartition territoriale », a-t-il rappelé en notant que si la demande de création d’un CHU en Corse est portée de longue date par la famille nationaliste, elle fait aujourd’hui l’objet d’un « consensus total entre la population, les associations, l’université, les professionnels de santé et les élus de l’île ». Relavant dans ce droit fil que les artisans de ce projet de loi ont été nombreux, il a tenu à saluer « la pugnacité du Dr Benedetti, fondateur du collectif pour un CHU en Corse » qui agit en ce sens depuis de nombreuses années. Sur le plan politique, le texte avait également reçu le soutien de l’ensemble des députés de l’île, Laurent Marcangeli, Michel Castellani, et François-Xavier Ceccoli, ayant tous cosigné la proposition de loi. 
 
« Il est grand temps de mettre fin à cette anomalie qui n’a que trop duré. Derrière la revendication populaire et politique, il existe une réalité concrète. L’absence de CHU emporte de lourdes conséquences », a encore insisté Paul-André Colombani en insistant notamment sur le fait qu’outre les déplacements médicaux sur le continent, « l’absence d’un CHU représente un frein indéniable à l’attractivité médicale de l’île ». « Cela se traduit par une dégradation de la démographie médicale et une difficulté structurelle à attirer les internes pour renouveler les générations », a-t-il déroulé. « Les carences de l’action étatique sont colmatées depuis 15 ans par l’engagement des associations bénévoles Inseme et la Marie-Do qui effectuent un travail remarquable pour venir en aide aux patients et à leurs familles », a-t-il par ailleurs tenu à mettre en exergue en citant une formule de la présidente de l’association la Marie-Do : « Mais la solidarité ne peut pas remplacer durablement l’action politique ».
 
Dans la foulée, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel, a convenu que la création d’un CHU sur l’île est « une attente légitime des Corses ». Avant que les députés n’adoptent la proposition de loi de Paul-André Colombani à l’unanimité quelques minutes plus tard. 
 
Pour être effective, la proposition de loi devra désormais être adoptée par le Sénat. Une navette parlementaire qui se fera dans un contexte politique particulier, le Gouvernement risquant de tomber dans les prochaines heures du fait de dépôt de motions de censure par les députés de la gauche et du Rassemblement National ce mercredi.