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L’EHPAD de Porto-Vecchio se modernise enfin, pour le bien-être de ses résidents


le Mercredi 25 Septembre 2024 à 18:44

Vieillot, austère, peu fonctionnel… Jusqu’en juin dernier, l’EHPAD de Porto-Vecchio n’était pas à la hauteur de la mission de service public qui lui a été confiée. La faute à un équipement dans son jus que son propriétaire - la ville de Porto-Vecchio – est en train de faire rentrer progressivement dans le XXIe siècle. Démarrée en 2021, l’indispensable réhabilitation de l’établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes doit s’achever au deuxième trimestre 2025. Mais depuis juin, les résidents ont déjà pu s’installer dans une première aile rénovée, spacieuse et confortable.



Une chambre de l'EHPAD, aujourd'hui rénovée.
Une chambre de l'EHPAD, aujourd'hui rénovée.
Il cabotine un peu, Henri, quand on lui demande s’il se sent bien dans l’aile Est qui vient d’être réhabilitée : « Je me sens bien partout, moi ! », répond, malicieux, le résident de l’EHPAD porto-vecchiais. Pourtant, entre l’ancien EHPAD (1) et le nouveau, c’est le jour et la nuit : l’isolation a été refaite, la climatisation installée. Dans chacune des chambres, des rails ont été posés au plafond pour que les résidents puissent être soulevés facilement de leurs lits. Au quotidien, les aides-soignants utilisaient des verticalisateurs pour cette prise en charge. « Mais ça pouvait leur faire mal au dos, confie le directeur de l’EHPAD, Nicolas Ballarin. Avec ces rails mobiles, ça limite les efforts physiques du personnel et à terme, ça permettra de réduire le nombre d’accidents du travail. » Aussi, l’espace cuisine qui coupait en deux la superficie de chaque chambre a été démoli. « Les résidents n’avaient pas besoin de cuisine dans leur chambre, explique le directeur. En plus c’était dangereux, on avait débranché toutes les gazinières. » Cet espace cuisine, encastré derrière une colonne de placo, a été abattu, ce qui ouvre désormais complètement l’espace de vie et facilite la mobilité des résidents dans les chambres. Laurent, technicien hospitalier, apprécie : « Aujourd’hui, c’est Byzance. Il y a un confort qui est fantastique. »
 

Dans les anciennes chambres, la cuisine coupait la pièce en deux, réduisant la superficie et compliquant la mobilité des résidents.
Dans les anciennes chambres, la cuisine coupait la pièce en deux, réduisant la superficie et compliquant la mobilité des résidents.
Dans la salle de bain, le bac à douche a été remplacé par une douche à l’italienne et la paroi murale qui séparait les WC du reste de la pièce a été abattue, pour un accès simplifié (et aux normes PMR). « Tout est bien, sauf la salle de bains, tient à souligner Josette, une résidente. Quand on prend notre douche, ça met de l’eau partout. » C’est le principal reproche que les résidents pointent, tout comme le personnel qui doit passer derrière pour nettoyer : la douche à l’italienne n’est pas suffisamment pentue pour retenir l’eau. Emmanuelle Giraschi, l’adjointe au maire en charge de la santé, en convient : « Ca va être résolu, on va mettre quelque chose qui évitera que l’eau s’écoule dans la chambre. » Un défaut de conception qui ne se retrouvera pas dans l’aile Ouest, assure-t-elle.

En effet, le 24 juin, les résidents de l’EHPAD porto-vecchiais ont déménagé d’une aile à une autre. Et c’est aujourd’hui dans l’aile Ouest de l’établissement que se sont engagés, début septembre, les mêmes travaux de mise en sécurité et de rénovation énergétique. Ils devraient s’achever au deuxième trimestre de l’année prochaine. Au final, la capacité d’accueil s’élèvera à 56 lits, contre 42 avant travaux. Un gain de 14 lits rendu possible par le déplacement de la buanderie ou des parties techniques, qui disposent désormais de leurs propres locaux indépendants, construits à côté du bâtiment principal. Cette capacité d’accueil accrue permettra de répondre à la demande, qui est importante, confirme Nicolas Ballarin : « J’ai déjà dix demandes sur liste d’attente. Et on a aussi transféré des résidents dans l’EHPAD de Bonifacio le temps des travaux. » Effectivement, pour libérer les chambres en vue du chantier, il a fallu limiter à 28 le nombre de résidents. Ce qui engendre de fait un déficit financier annuel que le directeur chiffre « à 750 000 euros en moyenne ». L’augmentation de la capacité d’accueil doit permettre, à terme, de résorber ce déficit : "Et on a passé une nouvelle convention décennale avec la municipalité, précise le directeur. Elle s'est engagée à ne pas augmenter le loyer pendant dix ans."

Le directeur Nicolas Ballarin montre l'endroit où sera construire la passerelle qui reliera les deux ailes de l'EHPAD, à l'étage.
Le directeur Nicolas Ballarin montre l'endroit où sera construire la passerelle qui reliera les deux ailes de l'EHPAD, à l'étage.
Durant la dernière tranche des travaux, une passerelle va être construite pour relier, à l’étage, les ailes Est et Ouest. De même qu’un ascenseur suffisamment grand pour  pouvoir transporter les résidents sur un brancard. Des manques qui compliquaient, au quotidien, le travail du personnel soignant. Dans la grande pièce de vie commune, des parois ont été désamiantées et les petites fenêtres ont été remplacées par de grandes baies vitrées, beaucoup plus généreuses en lumière. A l’extérieur, le terrain vague inexploité, qui se trouve à proximité de la chapelle, a été défriché et terrassé. « On voudrait en faire un lieu festif, détaille Emmanuelle Giraschi. Il pourrait accueillir des communions ou des anniversaires », avec des espaces de jeux pour les (arrière) petits-enfants des résidents. « On a aussi un projet de cinéma en plein air, reprend l’élue. Pour que ce lieu de vie ne soit pas identifié comme un mouroir. »

1. La réhabilitation de l’EHPAD de Porto-Vecchio, dont la gestion revient à l’hôpital de Bonifacio, a été lancée en 2021 pour une fin de travaux espérée initialement en juin 2023. Un retard que le directeur Nicolas Ballarin explique par « un manque de coordination dans les travaux ». Le projet se monte à plus de 5 millions d’euros : 46,02 % du financement provient de fonds européens, 35,16 % de la Ville de Porto-Vecchio, 12,75 % de l’Agence régionale de santé, 4,34 % de fonds Etat-DETR et 1,73 % d’EDF Agir plus.