- Contrairement à ce que l’on peut penser, nous prenons tout le monde en charge, du bébé jusqu’à la personne âgée, pour toutes les pathologies, sauf celles relatives à la psychiatrie. L’erreur commune vient du fait que l’on nous confonde souvent avec les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), qui sont des services d’aides à la personne.
Pour comprendre notre fonctionnement, il faut prendre la question à l’envers: un enfant ou un jeune est-il obligé de rester à l’hôpital s’il est possible de le soigner chez lui? Nous sommes dans une région accidentogène, avec des personnes qui peuvent souffrir de multiples fractures à la suite d’un accident. Pour ces personnes, s’il n’y a pas besoin d’intervention spécifique comme une chirurgie par exemple, il est totalement faisable qu’elles rentrent chez elles et bénéficient d’une HAD. De même, si vous avez une infection et que vous avez besoin d’antibiotiques en intraveineux, vous n’allez pas rester à l’hôpital pour ça, vous serez bien mieux chez vous à faire vos perfusions d’antibiotiques, ce qui vous permettra de faire autre chose à côté. Il faut voir la HAD de Corse comme une structure hospitalière à part entière: l’organisation est la même, l’offre et la qualité de soin sont identiques, et nous suivons les mêmes textes réglementaires. La seule différence, c’est que les chambres sont au domicile des particuliers.
- Quelles sont les principales missions réalisées par la HAD de Corse?
- Les trois modes de prises en charge que nous réalisons le plus souvent sont les soins palliatifs, les pansements complexes et les perfusions intraveineuses. Mais nous ne faisons pas que cela puisque nous couvrons 29 modes de prises en charge, qui vont de l’assistance respiratoire à la rééducation orthopédique en passant par la prise en charge de nouveaux-nés.
En HAD, le cœur du système, c’est la coordination. Nous organisons et coordonnons un volume très important d’intervenants. Pour cela, nous sommes aidés de sept infirmières coordinatrices et trois médecins praticiens. Ce sont eux qui nous aident dans l’organisation des prises en charge, et nous travaillons exclusivement avec des agents paramédicaux libéraux, que ce soient des infirmières, des kinésithérapeutes, des psychologues, des orthophonistes ou autre. Notre force, c’est aussi de pouvoir couvrir des territoires très étendus, notamment dans le rural, où se nichent les déserts médicaux. Cela n’est pas un frein pour nous puisque nous pouvons quand même apporter cette offre de soins.
- Comment faire pour bénéficier d’une hospitalisation à domicile ?
- L’hospitalisation à domicile ne peut se faire qu’avec une prescription médicale faite par le médecin traitant ou le médecin hospitalier. Le médecin se rend compte que l’état d’un de ses patients se dégrade et fait appel à nous si cela rentre dans nos cordes. Une fois la prescription est faite et que le patient donne son accord, les équipes d’infirmières coordinatrices et l’assistante sociale se rendent chez le patient pour évaluer son environnement avant d’organiser toute la prise en charge à domicile avec les différents acteurs qui se succéderont au chevet du patient. Comme à l’hôpital, nos équipes sont joignables 24h sur 24 et 7 jours sur 7, et dans tous les cas, l’hospitalisation à domicile peut aller d’un jour à plusieurs mois, il n’y a pas de durée spécifique.
D’ailleurs, l’hospitalisation à domicile joue un rôle important dans l’organisation sanitaire du territoire. Quand les patients sont chez eux, cela améliore leur qualité de vie. Or, on sait que le mental joue pour 50% sur la guérison. Notre but, c’est donc de diriger vers l’hôpital les gens qui en ont vraiment besoin. Enfin, rappelons qu’à domicile, le risque de maladies nosocomiales est bien inférieur à celui de l’hôpital et qu’en plus, la HAD est moins chère qu’une hospitalisation classique.