- Quelle a été la genèse de ce film ?
- C'est un film qui m'a été proposé par Dominique Tiberi, productrice avec laquelle je travaille depuis déjà plusieurs années. On a fait quelques coproductions avec la télévision polonaise et d'autres productions avec les télévisions françaises. Dominique qui vit en Corse a déniché ce sujet sur les femmes polonaises qui travaillent comme auxiliaire de vie auprès de personnes en dépendance, de personnes âgées. Il faut savoir que ce projet a subi des modifications, il a évolué à un moment donné au moment de l'écriture. Je pensais d’ailleurs que ça deviendrait plutôt un film sur l'immigration polonaise en Corse, c'est-à-dire sur un champ thématique beaucoup plus vaste où aussi bien les femmes que les hommes seraient concernés. Et dans cet esprit, dans l'esprit du projet écrit, du scénario, j'ai tourné un nombre de situations très important. On a balayé toutes les régions de la Corse, les différents recoins de l’ile, à la recherche de Polonais, pas seulement de Polonaises.
- Un travail en immersion, donc...
- Oui, tout à fait, c'est notre méthode. Je ne me contente pas de tourner en une seule fois. Je ne me contente pas d'une rencontre parfois spontanée qui peut avoir beaucoup d'avantages. Je tiens à inscrire le projet dans le temps. Une condition qui revêt plusieurs aspects. Premièrement, c'est la condition, peut-être, de construire une confiance avec les personnes qu'on filme. C'est aussi une condition pour mieux comprendre les sujets, de ne pas rester à un degré de première lecture mais d'approfondir, toujours approfondir à travers plusieurs étapes de tournage. Par exemple, pour être plus concret, je suis venu ici en repérage. Je connais un peu la Corse, je connaissais bien sûr les Polonais et le phénomène d'immigration polonaise en France en général, mais pas en Corse.
Et après ce premier repérage le projet s'est resserré beaucoup plus, il est devenu beaucoup plus concret. J'ai procédé au premier tournage et après celui-ci j'ai monté. Puis il y a eu un 2ème tournage pour approfondir certaines questions qui sont apparues lors du premier repérage. Mais pendant les repérages, on a filmé aussi. Donc finalement il y a eu 3 étapes de tournage. Un travail qui a duré du mois de mai à fin novembre. Au fur et à mesure je montais le film, il avançait au niveau de la forme, au niveau de la justesse de propos que je recherchais. Les choses se sont précisées au fur à mesure.
- 52 minutes pour un tel sujet c’est peu, donc des choix à faire ?
- Je me suis aperçu en tournant que finalement je ne pourrais pas tout mettre dans le film. Il a fallu que je fasse des choix radicaux en raison de ce format de 52 mn pour la télévision. Il a fallu que je renonce à certains personnages qui étaient pourtant formidables, à certaines séquences, situations qui étaient extrêmement intéressantes. J'ai fini par comprendre que finalement ce qui était le plus parlant, c'était de recentrer le propos du film autour de la condition féminine.
- Quels sont vos projets ?
- Je vais encore travailler avec Stella Productions de Dominique Tiberi qui est une vraie productrice, une productrice comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Elle est dans l'esprit du cinéma de recherche, elle cherche à comprendre le projet, elle fait confiance au réalisateur et c’est très courageux en production. Ce film sur les Polonaises en Corse n'est pas notre premier film comme je vous l’ai dit et ce n'est pas non plus notre dernier film. On a ainsi actuellement en préparation deux projets. L'un sur un orientaliste islamologue français, Louis Massignon, un personnage majeur dans le paysage culturel et même politique diplomatique de la France, avec ses engagements vis-à-vis du monde islamo-arabe et sa connaissance de l'Orient. Il a été missionné souvent par le gouvernement français du temps du Général De Gaulle. L’autre projet, « Vers le lien de la paix », raconte en fresque historique l’histoire du dialogue avec l’Islam. Une histoire qui n’est pas uniquement celle du 20ème siècle, la plus connue, mais d’épisodes beaucoup plus anciens dans l’histoire comme par exemple celle du Pape Grégoire VII, d’Abel Kader au 19ème ou encore plus loin, l’épisode de St François d’Assise qui avait rencontré un sultan pendant les Croisades.
- C'est un film qui m'a été proposé par Dominique Tiberi, productrice avec laquelle je travaille depuis déjà plusieurs années. On a fait quelques coproductions avec la télévision polonaise et d'autres productions avec les télévisions françaises. Dominique qui vit en Corse a déniché ce sujet sur les femmes polonaises qui travaillent comme auxiliaire de vie auprès de personnes en dépendance, de personnes âgées. Il faut savoir que ce projet a subi des modifications, il a évolué à un moment donné au moment de l'écriture. Je pensais d’ailleurs que ça deviendrait plutôt un film sur l'immigration polonaise en Corse, c'est-à-dire sur un champ thématique beaucoup plus vaste où aussi bien les femmes que les hommes seraient concernés. Et dans cet esprit, dans l'esprit du projet écrit, du scénario, j'ai tourné un nombre de situations très important. On a balayé toutes les régions de la Corse, les différents recoins de l’ile, à la recherche de Polonais, pas seulement de Polonaises.
- Un travail en immersion, donc...
- Oui, tout à fait, c'est notre méthode. Je ne me contente pas de tourner en une seule fois. Je ne me contente pas d'une rencontre parfois spontanée qui peut avoir beaucoup d'avantages. Je tiens à inscrire le projet dans le temps. Une condition qui revêt plusieurs aspects. Premièrement, c'est la condition, peut-être, de construire une confiance avec les personnes qu'on filme. C'est aussi une condition pour mieux comprendre les sujets, de ne pas rester à un degré de première lecture mais d'approfondir, toujours approfondir à travers plusieurs étapes de tournage. Par exemple, pour être plus concret, je suis venu ici en repérage. Je connais un peu la Corse, je connaissais bien sûr les Polonais et le phénomène d'immigration polonaise en France en général, mais pas en Corse.
Et après ce premier repérage le projet s'est resserré beaucoup plus, il est devenu beaucoup plus concret. J'ai procédé au premier tournage et après celui-ci j'ai monté. Puis il y a eu un 2ème tournage pour approfondir certaines questions qui sont apparues lors du premier repérage. Mais pendant les repérages, on a filmé aussi. Donc finalement il y a eu 3 étapes de tournage. Un travail qui a duré du mois de mai à fin novembre. Au fur et à mesure je montais le film, il avançait au niveau de la forme, au niveau de la justesse de propos que je recherchais. Les choses se sont précisées au fur à mesure.
- 52 minutes pour un tel sujet c’est peu, donc des choix à faire ?
- Je me suis aperçu en tournant que finalement je ne pourrais pas tout mettre dans le film. Il a fallu que je fasse des choix radicaux en raison de ce format de 52 mn pour la télévision. Il a fallu que je renonce à certains personnages qui étaient pourtant formidables, à certaines séquences, situations qui étaient extrêmement intéressantes. J'ai fini par comprendre que finalement ce qui était le plus parlant, c'était de recentrer le propos du film autour de la condition féminine.
- Quels sont vos projets ?
- Je vais encore travailler avec Stella Productions de Dominique Tiberi qui est une vraie productrice, une productrice comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Elle est dans l'esprit du cinéma de recherche, elle cherche à comprendre le projet, elle fait confiance au réalisateur et c’est très courageux en production. Ce film sur les Polonaises en Corse n'est pas notre premier film comme je vous l’ai dit et ce n'est pas non plus notre dernier film. On a ainsi actuellement en préparation deux projets. L'un sur un orientaliste islamologue français, Louis Massignon, un personnage majeur dans le paysage culturel et même politique diplomatique de la France, avec ses engagements vis-à-vis du monde islamo-arabe et sa connaissance de l'Orient. Il a été missionné souvent par le gouvernement français du temps du Général De Gaulle. L’autre projet, « Vers le lien de la paix », raconte en fresque historique l’histoire du dialogue avec l’Islam. Une histoire qui n’est pas uniquement celle du 20ème siècle, la plus connue, mais d’épisodes beaucoup plus anciens dans l’histoire comme par exemple celle du Pape Grégoire VII, d’Abel Kader au 19ème ou encore plus loin, l’épisode de St François d’Assise qui avait rencontré un sultan pendant les Croisades.
Qui est Grzegorz Tomczak ?
Grzegorz Tomczak, cinéaste franco-polonais, est diplômé de l'Ecole de Cinéma de Lodz. Installé à Blois, il a écrit et réalisé depuis trente ans de nombreux documentaires dont plusieurs primés lors de festivals internationaux (1ère Biennale des Films sur l’Art au Centre Pompidou à Paris, 6ème Festival des Films sur l’Art à Montréal, 16ème Festival de Zakopane en Pologne, 14ème Festival de Création Télévisuelle Interreligieuse à Helsinki…). C’est à la demande de la productrice Dominique Tiberi qu’il a réalisé ce documentaire de 52 mn sur les Polonaises vivant en Corse.
D’après le recensement de l’INSEE, 5000 personnes débarquent en Corse chaque année dans l’intention de s’y installer. Parmi ces nouveaux arrivants, de nombreuses Polonaises, pour qui la Corse représente une terre promise, objet de fantasmes et d’espoirs. La plupart d’entre elles sont employées comme Aides à domicile auprès de personnes âgées. D’autres, guidées par un goût d’aventure, espèrent y trouver une réalité plus enthousiasmante, tranchant avec la grisaille de l’Europe post-communiste. Elles quittent l’île après quelques mois ou quelques années. D’autres s’y installent, épousent un Corse, fondent une famille. Ce passionnant documentaire Grzegorz Tomczak est composé d’histoires de vie, racontées avec lyrisme et humour.
Grzegorz Tomczak, cinéaste franco-polonais, est diplômé de l'Ecole de Cinéma de Lodz. Installé à Blois, il a écrit et réalisé depuis trente ans de nombreux documentaires dont plusieurs primés lors de festivals internationaux (1ère Biennale des Films sur l’Art au Centre Pompidou à Paris, 6ème Festival des Films sur l’Art à Montréal, 16ème Festival de Zakopane en Pologne, 14ème Festival de Création Télévisuelle Interreligieuse à Helsinki…). C’est à la demande de la productrice Dominique Tiberi qu’il a réalisé ce documentaire de 52 mn sur les Polonaises vivant en Corse.
D’après le recensement de l’INSEE, 5000 personnes débarquent en Corse chaque année dans l’intention de s’y installer. Parmi ces nouveaux arrivants, de nombreuses Polonaises, pour qui la Corse représente une terre promise, objet de fantasmes et d’espoirs. La plupart d’entre elles sont employées comme Aides à domicile auprès de personnes âgées. D’autres, guidées par un goût d’aventure, espèrent y trouver une réalité plus enthousiasmante, tranchant avec la grisaille de l’Europe post-communiste. Elles quittent l’île après quelques mois ou quelques années. D’autres s’y installent, épousent un Corse, fondent une famille. Ce passionnant documentaire Grzegorz Tomczak est composé d’histoires de vie, racontées avec lyrisme et humour.