La Ligue des Droits de l’Homme et l’association populaire des tunisiens de Corse ont tenu à faire part de leur analyse commune aux élus insulaires sur la question des récents évènements et des dérives racistes qu’ils craignent. C’est en effet une vive inquiétude qui anime le collectif qui se revendique uniquement citoyen. André Paccou, représentant la LDH, a expliqué que malheureusement la dégradation d’un lieu de prière musulman n’est pas un événement isolé. Il y a une dizaine de jours, une école du quartier des Salines à Ajaccio a été ciblée par un mouvement constitué sur les réseau sociaux. Il s’agissait pour le groupuscule d’empêcher des femmes musulmanes voilées de rentrer dans l’établissement pour y amener leurs enfants. Les forces de l’ordre ont été averties en amont et ont pu régler le problème avant qu’il y ait un incident.
« Il s’agit de provocation. Ces gens cherchent à faire envenimer une situation déjà tendue. Lorsqu’on voit les médias continentaux donner une mauvaise image du peuple corse avec des préjugés, il faut bien entendu y répondre mais on ne peut pas pour autant occulter qu’il y a des dérives réellement racistes et haineuses auxquelles il convient de faire barrage ».
Ainsi, la LDH et l’association des tunisiens ont rédigé une lettre ouverte aux élus locaux afin d’éveiller les consciences et d’ouvrir le débat.
« Mesdames et messieurs les élu(e)s,
Salles de prière profanées et saccagées, défoulements haineux sur le réseau social, manifestations anti-réfugiés et anti-immigrés, activisme d’extrême-droite… les agitations racistes et xénophobes ne cessent de se multiplier. La recherche de boucs-émissaires constitue un défi pour notre société, comme pour toutes les sociétés, confrontée au creusement des inégalités, à l’augmentation de la précarité et aux questionnements identitaires. Les extrêmes-droites exploitent ces ressentiments et ces inquiétudes, désignent des coupables et comptent tirer parti de ce contexte social fragilisé.
Une focalisation politico-médiatique sur ces agitations laisse penser que les Corses sont racistes. La Corse n’est pas raciste mais comme les autres sociétés européennes et au-delà, elle connaît des dérives. Les préjugés anticorses ne doivent pas servir de prétexte pour relativiser, voire nier, ce danger qui vise une partie de notre société. Dénoncer le racisme et la xénophobie, les combattre, c’est revendiquer l’attachement des Corses à la fraternité.
Face aux actes de barbarie commis au nom d’une idéologie haineuse et destructrice, les peurs et les colères sont des réactions normales. Leur exploitation à des fins de stigmatisation sont de la xénophobie et du racisme. Sachons nous protéger contre les rumeurs volontairement distillées et contre l’instrumentalisation de faits divers par les faiseurs de haine.
Pour notre part, nous ne confondons pas les rassemblements de protestation et de solidarité devant la préfecture d’Ajaccio en décembre 2015 et devant la préfecture de Bastia en août 2016 avec leurs débordements en expéditions punitives aux cris de « on est chez nous ». Ce jour-là, certains ont pu se tromper de colère mais ceux qui aujourd’hui revendiquent leur participation ou veulent provoquer d’autres réactions de ce type, ceux-là en appellent à faire justice soi-même et veulent sciemment tourner le dos à la fraternité.
Dans ce contexte, l’Etat semble impuissant. Il laisse perdurer l’impunité face à des actes révoltants. A ne pas vouloir jeter de l’huile sur le feu, il permet la récidive des actes xénophobes. Nous affirmons que la société corse est riche de la diversité des femmes et des hommes qui la composent, quelles que soient leurs origines ou leurs opinions. Notre avenir repose sur notre capacité à faire vivre cette diversité. La communauté de destin est la liberté donnée à chaque être humain qui réside durablement en Corse, quel que soit son lieu de naissance ou son lignage, de penser et de s’exprimer. Elle est la liberté de s’associer en partis, en syndicats, en associations culturelles, sportives, sociales ou civiques, cultuelles… selon des termes qui appartiennent aux citoyen(ne)s engagé(e)s dans ces démarches.
La communauté de destin, c’est la possibilité donnée à chaque génération, dans sa nouvelle diversité, de revisiter ce que lui a légué la génération précédente. C’est aussi la responsabilité donnée à la génération présente et à leurs élus de transmettre une société fraternelle et paisible à ceux qui, demain auront cette même responsabilité. »
« Il s’agit de provocation. Ces gens cherchent à faire envenimer une situation déjà tendue. Lorsqu’on voit les médias continentaux donner une mauvaise image du peuple corse avec des préjugés, il faut bien entendu y répondre mais on ne peut pas pour autant occulter qu’il y a des dérives réellement racistes et haineuses auxquelles il convient de faire barrage ».
Ainsi, la LDH et l’association des tunisiens ont rédigé une lettre ouverte aux élus locaux afin d’éveiller les consciences et d’ouvrir le débat.
« Mesdames et messieurs les élu(e)s,
Salles de prière profanées et saccagées, défoulements haineux sur le réseau social, manifestations anti-réfugiés et anti-immigrés, activisme d’extrême-droite… les agitations racistes et xénophobes ne cessent de se multiplier. La recherche de boucs-émissaires constitue un défi pour notre société, comme pour toutes les sociétés, confrontée au creusement des inégalités, à l’augmentation de la précarité et aux questionnements identitaires. Les extrêmes-droites exploitent ces ressentiments et ces inquiétudes, désignent des coupables et comptent tirer parti de ce contexte social fragilisé.
Une focalisation politico-médiatique sur ces agitations laisse penser que les Corses sont racistes. La Corse n’est pas raciste mais comme les autres sociétés européennes et au-delà, elle connaît des dérives. Les préjugés anticorses ne doivent pas servir de prétexte pour relativiser, voire nier, ce danger qui vise une partie de notre société. Dénoncer le racisme et la xénophobie, les combattre, c’est revendiquer l’attachement des Corses à la fraternité.
Face aux actes de barbarie commis au nom d’une idéologie haineuse et destructrice, les peurs et les colères sont des réactions normales. Leur exploitation à des fins de stigmatisation sont de la xénophobie et du racisme. Sachons nous protéger contre les rumeurs volontairement distillées et contre l’instrumentalisation de faits divers par les faiseurs de haine.
Pour notre part, nous ne confondons pas les rassemblements de protestation et de solidarité devant la préfecture d’Ajaccio en décembre 2015 et devant la préfecture de Bastia en août 2016 avec leurs débordements en expéditions punitives aux cris de « on est chez nous ». Ce jour-là, certains ont pu se tromper de colère mais ceux qui aujourd’hui revendiquent leur participation ou veulent provoquer d’autres réactions de ce type, ceux-là en appellent à faire justice soi-même et veulent sciemment tourner le dos à la fraternité.
Dans ce contexte, l’Etat semble impuissant. Il laisse perdurer l’impunité face à des actes révoltants. A ne pas vouloir jeter de l’huile sur le feu, il permet la récidive des actes xénophobes. Nous affirmons que la société corse est riche de la diversité des femmes et des hommes qui la composent, quelles que soient leurs origines ou leurs opinions. Notre avenir repose sur notre capacité à faire vivre cette diversité. La communauté de destin est la liberté donnée à chaque être humain qui réside durablement en Corse, quel que soit son lieu de naissance ou son lignage, de penser et de s’exprimer. Elle est la liberté de s’associer en partis, en syndicats, en associations culturelles, sportives, sociales ou civiques, cultuelles… selon des termes qui appartiennent aux citoyen(ne)s engagé(e)s dans ces démarches.
La communauté de destin, c’est la possibilité donnée à chaque génération, dans sa nouvelle diversité, de revisiter ce que lui a légué la génération précédente. C’est aussi la responsabilité donnée à la génération présente et à leurs élus de transmettre une société fraternelle et paisible à ceux qui, demain auront cette même responsabilité. »