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La justice accorde la semi-liberté à Alain Ferrandi


CNI avec AFP le Jeudi 23 Février 2023 à 11:26

Un quart de siècle après l'assassinat en Corse du préfet Claude Erignac, la justice a fait droit jeudi à la demande de semi-liberté d'Alain Ferrandi, comme elle l'avait fait il y a moins d'un mois pour l'autre membre encore en vie du commando, Pierre Alessandri.



La justice accorde la semi-liberté à Alain Ferrandi
Le tribunal d'application des peines antiterroriste (Tapat) a octroyé à Alain Ferrandi une mesure de semi-liberté d'une année probatoire à une libération conditionnelle pour une durée de dix ans. 

Cette mesure prendra effet "le 23 mars", a précisé l'avocate d'Alain Ferrandi, Me Françoise Davideau. "Il est évident que M. Ferrandi est soulagé par cette décision. Elle est parfaitement justifiée en faits et en droit. C'est un beau jour pour lui, pour les droits fondamentaux et un espoir de renouveau", a-t-elle déclaré.

Cette décision peut encore faire l'objet d'un appel suspensif du Parquet national antiterroriste (Pnat). Ce dernier, qui a 24 heures pour un appel qui suspendrait la mesure, n'a pas encore fait connaître sa position.

L'aménagement de peine accordé à Alain Ferrandi est en tous points similaire à celui octroyé le 31 janvier par la cour d'appel de Paris à Pierre Alessandri, également condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour son appartenance au commando Erignac, une mesure qui a dégelé les relations entre l'Etat et les élus corses.

Arrêtés en 1999, les deux hommes avaient été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils ont fini de purger les dix-huit ans de leur période de sûreté en 2017 et sont donc libérables depuis cette date. Ils avaient tous deux essuyé plusieurs refus de la justice de leur accorder une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire.
Aujourd'hui âgé de 62 ans, Alain Ferrandi a une promesse d'embauche en CDI pour travailler dans la journée chez un agrumiculteur de Castellare-di-Casinca, avant de rentrer dormir la nuit à la prison de Borgo.

De nombreuses réactions
Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a estimé auprès de l'AFP qu'"il n'y a pas d'autre chemin que celui d'une absence d'appel de la part du parquet national antiterroriste".

"La libération d'Alain Ferrandi, attendue depuis des années, est enfin réalité. C'est un acte de droit, de justice et de paix. Mais aussi un geste profondément politique, qui permet d'ouvrir en grand les portes de l'espoir", a tweeté de son côté Jean-Christophe Angelini, à la tête du Parti de la nation corse.

"Nous ne devrons jamais oublier l'assassinat du préfet Claude Erignac et les drames qu'il a engendrés mais il est temps de tourner la page et d'envisager l'avenir d'une Corse en paix avec elle-même", a également commenté le député (Horizons) de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli.