Depuis le début de la semaine, la Nouvelle-Calédonie est frappée de plein fouet par un déchaînement de violences extrêmes, alors que l’archipel n’avait pas connu un tel embrasement de plus de 30 ans. Une vague de tensions qui trouve son origine dans une réforme constitutionnelle ayant pour objectif d’élargir le corps électoral hérité notamment de l’accord de Nouméa, que 351 députés ont approuvé à l’Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi. Cette réforme - qui devra encore recueillir les trois cinquièmes des votes des parlementaires réunis au sein du Congrès – vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales auxquelles jusqu’à maintenant seuls les citoyens vivant en Nouvelle-Calédonie depuis avant 1998 ainsi que leurs descendants qui y vivent depuis plus de 10 ans sont autorisés à voter, alors qu’on estime qu’aujourd’hui plus d’un habitant sur cinq est arrivé dans l’archipel après l’accord de Nouméa. À travers cette réforme constitutionnelle, le Gouvernement entend donc gommer cette différenciation jugée « contraire aux principes démocratiques et aux valeurs de la République ». De quoi provoquer l’ire du camp indépendantiste pour qui cette modification constitutionnelle risque de « minoriser encore plus le peuple autochtone kanak ».
« Il faut retrouver le chemin du dialogue, de l’apaisement et de l’accord politique »
Depuis quelques heures, ce sont ainsi des scènes d’insurrection, d’incendies et de pillages qui se multiplient, notamment dans l’agglomération de Nouméa. Plusieurs morts (dont un gendarme) et de nombreux blessés sont déjà à recenser, ce qui a conduit le Gouvernement à déclencher l’état d’urgence ce mercredi. Des tensions face auxquelles le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, Laurent Marcangeli, ne cache pas son inquiétude. « C’est une situation de violence assez extrême qui semble difficilement maîtrisable à l’heure actuelle. On ne peut qu’être inquiet pour la sécurité publique et le maintien de l’ordre en Nouvelle-Calédonie, avec déjà des points de non-retour qui ont été franchis », souffle-t-il. Pour le président d’Horizons, cette réforme constitutionnelle est en outre justifiée. « Il y a des explications qui ont été données depuis longtemps sur la problématique du corps électoral. Si on fait les élections provinciales sans dégel du corps électoral, les élections seront annulées s’il y a un recours contre elles. C’est le Conseil d’État qui l’a dit », commente-t-il en ajoutant : « Qui plus est, on est tenu par des délais parce que les élections ont déjà été reportées et qu’on a jusqu’en 2025 pour qu’elles sont organisées. Le Président a été clair, il a dit qu’il voulait favoriser au maximum un accord local sachant que le corps électoral gelé ne peut pas être maintenu comme il l’est aujourd’hui. Je sais que les Kanaks et les partis indépendantistes ne l’entendent pas de cette oreille et je le comprends, mais il faut avoir une solution politique qui ne peut venir que de la représentation de la Nouvelle-Calédonie. Moi je fais confiance aux hommes et aux femmes de paix qui ne veulent pas que le processus initié il y a maintenant presque 40 ans soit voué à l’échec. Il faut retrouver le chemin du dialogue, de l’apaisement et de l’accord politique ».
En Corse, les nationalistes dénoncent « une accélération de la colonisation »
A contrario, en Corse, de nombreuses voix se sont élevées contre ce dégel du corps électoral. Vendredi dernier, un rassemblement était ainsi organisé à Bastia devant la préfecture en présence de militants de plusieurs partis nationalistes. Ces derniers ont également réagi sur les réseaux sociaux. Nazione a notamment affirmé son soutien envers « ceux qui souhaitent l’accession à la souveraineté légitime de Kanaky » alors que Core in Fronte a estimé : « Avec la volonté du dégel du corps électoral en Kanaky, l'État français veut entériner la colonisation de peuplement pour empêcher l'émancipation du peuple kanak et son droit à l’autodétermination et à l'indépendance ». De son côté, Femu a Corsica note qu’avec ce dégel électoral voulu par le Gouvernement, « ce sont 43 000 électeurs supplémentaires, installés sur cette terre depuis 10 ans, qui seront amenés à se prononcer sur l’avenir de la Kanaky ». « Issa situazione hè una negazione di u « Pattu di Nouméa » di u 1998 è un’accelerazione di a culunizazione francese in un paese à sculunizà ! », déplore encore le parti autonomiste.
Des conséquences sur le processus d’autonomie de la Corse ?
Face à la situation insurrectionnelle que traverse la Nouvelle-Calédonie, alors qu’il devait effectuer un déplacement dans l’île dans les prochains jours, le ministre de l’Intérieur a ajourné sa visite en Corse ce mercredi. Ces tensions pourraient-elles en outre avoir un impact sur le processus d’autonomie qui doit prochainement donner lieu lui aussi à une réforme constitutionnelle ? Pas selon Laurent Marcangeli. « On a toujours voulu décorréler les deux situations. On n’a pas voulu faire un Congrès où on parlerait de la Nouvelle-Calédonie et de la Corse en même temps pour justement ne pas avoir ce type de problème. L’histoire de la Nouvelle-Calédonie n’est pas celle de la Corse, la situation politique de la Nouvelle-Calédonie n’est pas celle de la Corse, les propositions concernant la Corse ne sont pas celles de la Nouvelle-Calédonie et la problématique politique n’est pas la même », martèle-t-il en insistant : « On a vraiment de grandes différences avec la Nouvelle-Calédonie. Je ne pense pas que ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie puisse faire échouer le processus corse. C’est à nous de faire en sorte que l’accord politique qui existe soit respecté par le Parlement. Le problème qui se pose en Nouvelle-Calédonie, c’est justement qu’il n’y a pas d’accord ».
« Il faut retrouver le chemin du dialogue, de l’apaisement et de l’accord politique »
Depuis quelques heures, ce sont ainsi des scènes d’insurrection, d’incendies et de pillages qui se multiplient, notamment dans l’agglomération de Nouméa. Plusieurs morts (dont un gendarme) et de nombreux blessés sont déjà à recenser, ce qui a conduit le Gouvernement à déclencher l’état d’urgence ce mercredi. Des tensions face auxquelles le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, Laurent Marcangeli, ne cache pas son inquiétude. « C’est une situation de violence assez extrême qui semble difficilement maîtrisable à l’heure actuelle. On ne peut qu’être inquiet pour la sécurité publique et le maintien de l’ordre en Nouvelle-Calédonie, avec déjà des points de non-retour qui ont été franchis », souffle-t-il. Pour le président d’Horizons, cette réforme constitutionnelle est en outre justifiée. « Il y a des explications qui ont été données depuis longtemps sur la problématique du corps électoral. Si on fait les élections provinciales sans dégel du corps électoral, les élections seront annulées s’il y a un recours contre elles. C’est le Conseil d’État qui l’a dit », commente-t-il en ajoutant : « Qui plus est, on est tenu par des délais parce que les élections ont déjà été reportées et qu’on a jusqu’en 2025 pour qu’elles sont organisées. Le Président a été clair, il a dit qu’il voulait favoriser au maximum un accord local sachant que le corps électoral gelé ne peut pas être maintenu comme il l’est aujourd’hui. Je sais que les Kanaks et les partis indépendantistes ne l’entendent pas de cette oreille et je le comprends, mais il faut avoir une solution politique qui ne peut venir que de la représentation de la Nouvelle-Calédonie. Moi je fais confiance aux hommes et aux femmes de paix qui ne veulent pas que le processus initié il y a maintenant presque 40 ans soit voué à l’échec. Il faut retrouver le chemin du dialogue, de l’apaisement et de l’accord politique ».
En Corse, les nationalistes dénoncent « une accélération de la colonisation »
A contrario, en Corse, de nombreuses voix se sont élevées contre ce dégel du corps électoral. Vendredi dernier, un rassemblement était ainsi organisé à Bastia devant la préfecture en présence de militants de plusieurs partis nationalistes. Ces derniers ont également réagi sur les réseaux sociaux. Nazione a notamment affirmé son soutien envers « ceux qui souhaitent l’accession à la souveraineté légitime de Kanaky » alors que Core in Fronte a estimé : « Avec la volonté du dégel du corps électoral en Kanaky, l'État français veut entériner la colonisation de peuplement pour empêcher l'émancipation du peuple kanak et son droit à l’autodétermination et à l'indépendance ». De son côté, Femu a Corsica note qu’avec ce dégel électoral voulu par le Gouvernement, « ce sont 43 000 électeurs supplémentaires, installés sur cette terre depuis 10 ans, qui seront amenés à se prononcer sur l’avenir de la Kanaky ». « Issa situazione hè una negazione di u « Pattu di Nouméa » di u 1998 è un’accelerazione di a culunizazione francese in un paese à sculunizà ! », déplore encore le parti autonomiste.
Des conséquences sur le processus d’autonomie de la Corse ?
Face à la situation insurrectionnelle que traverse la Nouvelle-Calédonie, alors qu’il devait effectuer un déplacement dans l’île dans les prochains jours, le ministre de l’Intérieur a ajourné sa visite en Corse ce mercredi. Ces tensions pourraient-elles en outre avoir un impact sur le processus d’autonomie qui doit prochainement donner lieu lui aussi à une réforme constitutionnelle ? Pas selon Laurent Marcangeli. « On a toujours voulu décorréler les deux situations. On n’a pas voulu faire un Congrès où on parlerait de la Nouvelle-Calédonie et de la Corse en même temps pour justement ne pas avoir ce type de problème. L’histoire de la Nouvelle-Calédonie n’est pas celle de la Corse, la situation politique de la Nouvelle-Calédonie n’est pas celle de la Corse, les propositions concernant la Corse ne sont pas celles de la Nouvelle-Calédonie et la problématique politique n’est pas la même », martèle-t-il en insistant : « On a vraiment de grandes différences avec la Nouvelle-Calédonie. Je ne pense pas que ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie puisse faire échouer le processus corse. C’est à nous de faire en sorte que l’accord politique qui existe soit respecté par le Parlement. Le problème qui se pose en Nouvelle-Calédonie, c’est justement qu’il n’y a pas d’accord ».