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Le MEDEF Corse a accueilli le vice-président national du mouvement


José Fanchi le Vendredi 13 Juin 2014 à 21:34

Le carnet de santé de la France et de ses entreprises est au plus mal. Le pays ne s’en sort pas et les dépenses publiques continuent de faire monter la fièvre qui entrave la compétitivité et le développement. Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président national du MEDEF n’y va pas avec le dos de la cuillère et pose la question suivante : « comment faire de la politique fiscale une arme au service de notre compétitivité ? »



Le MEDEF Corse a accueilli le vice-président national du mouvement

Les prélèvements obligatoires, la dette, les dépenses publiques, voilà des arguments qui font mal à entendre et qui plombent littéralement le pays souligne le MEDEF qui estime que la compétitivité et le développement des entreprises, tant sur le continent qu’en Corse marque le pas.


- Que faire ?

- « Relancer une dynamique de création d’emplois » répond Geoffroy Roux de Bézieux qui menait le débat aux côtés de Serge Santunione, président du MEDEF Corse, animé par notre confrère Roger Antech, directeur de la rédaction de Corse Matin.

Que faire sinon améliorer les marges des entreprises, appliquer une baisse massive des cotisations sociales et de la fiscalité. C’est en tout cas ce que préconise le MEDF : «Les entreprises françaises supportent 116 milliards, de plus en prélèvements obligatoires, que leurs homologues et concurrents outre-Rhin. A cela, il conviendra de lever les obstacles encore existants à la création d’emploi et de mettre fin à la problématique de la compétitivité des entreprises au cœur de l’action publique. Il est urgent que le gouvernement présente un plan de responsabilité ambitieux qui donne une trajectoire de baisse de la fiscalité des entreprises et du coût du travail avec des effets immédiats… »


Où l’on parle de dette et d’impôt !

- La fiscalité est aujourd’hui au cœur du débat. Est-elle réellement un enfer fiscal ?

- G. Roux de Bézieux : « Je crois que nous sommes arrivés au niveau de l’enfer, que ce soit pour les entreprises ou pour les ménages. On a bien vu avec tout le ras-le-bol fiscal qui existe aujourd’hui, un niveau de prélèvements le plus élevé d’Europe, un nombre de taxation qui atteint le maximum, il faut très vite baisser les impôts. Le gouvernement a certes commencé, mais cela est très insuffisant parce que trop lointain. Oui, c’est l’enfer fiscal…

 

Que faire pour en sortir ?

G.R. d M. :  « Il n’y a pas trente-six solutions, il faut baisser les dépenses publiques. Nous détenons le record d’Europe de ces dépenses. Notre pays vit à crédit depuis trente ans. C’est dur, c’est vrai, mais cela réclame des efforts de chacun. Notre pays vit de la dette d’un côté, de l’augmentation des impôts de l’autre, cela ne peut plus durer. »

 

- Le MEDEF en est conscient. Pourquoi les politiques ne le sont pas ?

- G.R. d M. : « Je crois qu’en réalité ils sont conscients, mais ils se heurtent à la difficulté électorale de baisser les dépenses car derrière chaque dépense, il y a des gens, des salaires, des investissements, des minimas sociaux. Réclamer des efforts c’est beaucoup plus difficile électoralement que d’augmenter les impôts… »

 

- Les entreprises ont aussi leur part de responsabilité dans la situation actuelle. Pour quelles raisons ?

- G.R. d M. : «Nous avons été sans doute complices de tout le système, parce que finalement la France est un pays qui vivait bien. Comme nous avons beaucoup d’amortisseurs, on a mis beaucoup de temps à se rendre compte de la gravité de la crise. Là, c’est manifeste pour la première fois, l’économie mondiale repart  et nous pas. Nos voisins proches, des pays dont on pensait qu’ils étaient plus mal logés que nous, comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal ; eux ont fait des efforts énormes et se retrouvent sur la ligne de départ. Pas nous ! »

 

- Quel regard portez-vous sur le tissu insulaire ?

- G.R. d M. : « J’ai un regard très positif, tout comme un MEDEF dynamique, avec des entrepreneurs très efficaces. J’ai visité aujourd’hui une entreprise fort intéressante, j’ai d’ailleurs pu me rendre compte d’une forte potentialité. Vivre en Corse c’est agréable, on peut donc attirer des talents mais il faut que les infrastructures fonctionnent et que surtout, il n’y ait pas de grèves à répétition. Le numérique permet tout cela. On peut travailler à distance… 

Propos recueillis par J.F.