Un moment salué comme il convient par les deux hommes devant ce "haut lieu de mémoire, d'histoire, berceau de la plaine orientale et de la Corse où tant de peuples se sont croisés et mixés" comme n'a pas manqué de le rappeler Joseph Castelli face au fort d'Aleria à l'heure des traditionnelles allocutions.
Mais avant de dévoiler en compagnie du préfet de Haute-Corse, notamment, la plaque qui orne désormais la maison Caminati, où Marie-Antoinette Poletti, présente à l'inauguration,a longtemps enseigné, Joseph Castelli a rappelé qu'il manquait une pierre au bel édifice du musée "riche d'objets dont certains sont très rares."
"Une exposition des pièces archéologiques va de pair avec un centre de conservation et d'études. C'est désormais mission accomplie" s'est félicité le président du conseil général.
Le centre, que les nombreux invités de la collectivité départementale ont eu l'occasion de visiter tout à loisir sous la conduite de Jean-Claude Ottaviani, conservateur du musée départemental d'Aleria, a pu être réalisé à partir du choix du ministère de la Culture et de la Communication de faire de la Corse une région pilote. " Alors quoi de plus naturel pour nous de nous engager aux côtés de l'Etat afin que ce nouveau type d'équipement culturel voie le jour ? s'est réjoui Joseph Castelli en saluant l'investissement de tous les acteurs qui a permis au projet d'aboutir et ayant une pensée pour Jean Leccia qui "y tenait tout particulièrement".
En écho Alain Rousseau a quant à lui a exprimé le souhait que ce nouvel équipement serve la recherche dans son ensemble mais aussi la Corse. "Qu'il puisse lui permettre de valoriser au regard du monde, en tout cas de la Nation, le poids important qu'elle occupe dans l'histoire de notre pays et notamment au travers la mise en valeur de ces éléments mobiliers qui pourront être travaillés ici et exposés dans d'autres lieux y compris sur le continent.
"Je souhaite aux gens qui vont travailler ici en fassent le meilleur usage et qu'ils participent au rayonnement du territoire."
Mais avant de dévoiler en compagnie du préfet de Haute-Corse, notamment, la plaque qui orne désormais la maison Caminati, où Marie-Antoinette Poletti, présente à l'inauguration,a longtemps enseigné, Joseph Castelli a rappelé qu'il manquait une pierre au bel édifice du musée "riche d'objets dont certains sont très rares."
"Une exposition des pièces archéologiques va de pair avec un centre de conservation et d'études. C'est désormais mission accomplie" s'est félicité le président du conseil général.
Le centre, que les nombreux invités de la collectivité départementale ont eu l'occasion de visiter tout à loisir sous la conduite de Jean-Claude Ottaviani, conservateur du musée départemental d'Aleria, a pu être réalisé à partir du choix du ministère de la Culture et de la Communication de faire de la Corse une région pilote. " Alors quoi de plus naturel pour nous de nous engager aux côtés de l'Etat afin que ce nouveau type d'équipement culturel voie le jour ? s'est réjoui Joseph Castelli en saluant l'investissement de tous les acteurs qui a permis au projet d'aboutir et ayant une pensée pour Jean Leccia qui "y tenait tout particulièrement".
En écho Alain Rousseau a quant à lui a exprimé le souhait que ce nouvel équipement serve la recherche dans son ensemble mais aussi la Corse. "Qu'il puisse lui permettre de valoriser au regard du monde, en tout cas de la Nation, le poids important qu'elle occupe dans l'histoire de notre pays et notamment au travers la mise en valeur de ces éléments mobiliers qui pourront être travaillés ici et exposés dans d'autres lieux y compris sur le continent.
"Je souhaite aux gens qui vont travailler ici en fassent le meilleur usage et qu'ils participent au rayonnement du territoire."
Jean-Claude Ottaviani : "L'avenir archéologique d'Aleria est particulièrement lourd et complexe"
Jean-Claude Ottaviani, conservateur en chef des musées départementaux de la Haute-Corse et notamment du musée d'Aleria
- Quel est l'intérêt d'ouvrir un centre d'études et de conservation ?
- En raison du nombre de vestiges et d'objets que nous avons sur Aleria on ne pouvait plus travailler comme on le faisait il y a 30 ans. On fouillait, le musée les traitait, les inventoriait, les conservait. et selon leur degré d'intérêt ou de leur rareté les objets étaient placés dans les vitrines. Aujourd'hui c'est plus complexe tant sur le plan administratif que sur le plan scientifique. Sur ce plan il faut, en effet, intervenir dès la fouille. Il faut que les objets soient traités aussitôt. Le musée n'a pas les moyens et n'a pas vocation à appliquer ces mesures conservatoires. Le centre est donc un intermédiaire qui permet, entre le moment de la découverte et le moment de l'exposition dans une vitrine, de mener toutes les interventions possibles pour conserver l'objet. Le danger se situe au moment où on le sort du contexte dans lequel il avait fini par s'adapter. Là en quelques jours ou quelques années il peut se détruire. Dès lors il faut des interventions qui ne relèvent plus d'un musée. Il ne s'agit plus de les étudier, de le restaurer et de les protéger, il s'agit, aussi, de les étudier à fond avec des moyens techniques et scientifiques que l'on a aujourd'hui : rayons, infrarouges, prélèvements.
- Le centre est équipé pour faire tout ça ?
- Le centre est équipé en partie mais il a, de facto, puisque c'est un centre dans un contexte du "ministère de la Culture", toutes facilités pour être en contact avec des laboratoires ou des personnels scientifiques spécialisés.
- Vous avez déjà fait appel à eux ?
- Nous avons fait traiter des épées en fer qui datent du 5e siècle avant Jésus-Christ. C'était un bloc de rouille. Nous les avons fait traiter. On a vu à l'intérieur ce qu'il restait comme métal sain. On a vu la forme. Leur étude, par les rayons, a permis de savoir comment elles avaient été fabriquées, comment le métal avait été repoussé, de quel fer elles étaient composées, d'où venait ce faire. On sait tout ça aujourd'hui. Mais plus encore. On a même trouvé sur la poignée des restes fossilisés de bois - c'était du chêne - et enfin, sur le même côté des deux lames on a retrouvé du lin fossilisés, ce qui veut dire que ces épées ont été posées, à l'époque de leur enfouissement sur le linceul ou sur l'habit de l'individu. Et en analysant le lin fossilisé, on a pu établir comment il a été tissé, quel type de métier à tisser a été utilisé et, selon la technique, le jour où l'on en aura étudié un certain nombre, on pourra savoir d'où le vêtement provient et où il a été tissé.
- On pourrait presque reconstituer une scène ?
- Ce n'est pas impossible même s'il y aura toujours une part d'incertitude. Un peu comme dans la restitution d'une maison. Jusqu'au premier étage cela ne pose pas trop de problèmes. Après c'est plus délicat. Mais les mesures, les prélèvements et les analyses d'aujourd'hui sont multipliées par quatre par rapport à celles que l'on connaissaient ne fut-ce qu'il y a 10 ans.
- Aleria va encore évoluer ?
- La finalité hors les fouilles, hors le site protégé de 300 hectares - 4 seulement ont été fouillés - est de donner l'information au grand public à travers les publications bien sûr mais surtout la muséographie. Actuellement nous avons pour exposer le fort de Matra qui a, à peu près 500 m2 par niveaux - il en 2 - dont un est destiné aux réserves archéologiques et au personnel de l'administration du musée. Les réserves iront vers le centre qui vient d'ouvrir, cela fera de la place au Fort mais nous avons une autre maison qui n'est pas loin - la maison Rossi qui aura vocation - les travaux vont démarrer en 2015 - à accueillir le personnel. Dès lors le Fort de Matra sera totalement libre et pourra être consacré exclusivement à la muséographie. Cela suffira pour les vingt prochaines années mais comme l'avenir archéologique d'Aleria est particulièrement lourd et complexe il faudra penser au cours des quinze prochaines années, à aller au-delà du fort de Matra. Mais, c'est déjà prévu…
- Quel est l'intérêt d'ouvrir un centre d'études et de conservation ?
- En raison du nombre de vestiges et d'objets que nous avons sur Aleria on ne pouvait plus travailler comme on le faisait il y a 30 ans. On fouillait, le musée les traitait, les inventoriait, les conservait. et selon leur degré d'intérêt ou de leur rareté les objets étaient placés dans les vitrines. Aujourd'hui c'est plus complexe tant sur le plan administratif que sur le plan scientifique. Sur ce plan il faut, en effet, intervenir dès la fouille. Il faut que les objets soient traités aussitôt. Le musée n'a pas les moyens et n'a pas vocation à appliquer ces mesures conservatoires. Le centre est donc un intermédiaire qui permet, entre le moment de la découverte et le moment de l'exposition dans une vitrine, de mener toutes les interventions possibles pour conserver l'objet. Le danger se situe au moment où on le sort du contexte dans lequel il avait fini par s'adapter. Là en quelques jours ou quelques années il peut se détruire. Dès lors il faut des interventions qui ne relèvent plus d'un musée. Il ne s'agit plus de les étudier, de le restaurer et de les protéger, il s'agit, aussi, de les étudier à fond avec des moyens techniques et scientifiques que l'on a aujourd'hui : rayons, infrarouges, prélèvements.
- Le centre est équipé pour faire tout ça ?
- Le centre est équipé en partie mais il a, de facto, puisque c'est un centre dans un contexte du "ministère de la Culture", toutes facilités pour être en contact avec des laboratoires ou des personnels scientifiques spécialisés.
- Vous avez déjà fait appel à eux ?
- Nous avons fait traiter des épées en fer qui datent du 5e siècle avant Jésus-Christ. C'était un bloc de rouille. Nous les avons fait traiter. On a vu à l'intérieur ce qu'il restait comme métal sain. On a vu la forme. Leur étude, par les rayons, a permis de savoir comment elles avaient été fabriquées, comment le métal avait été repoussé, de quel fer elles étaient composées, d'où venait ce faire. On sait tout ça aujourd'hui. Mais plus encore. On a même trouvé sur la poignée des restes fossilisés de bois - c'était du chêne - et enfin, sur le même côté des deux lames on a retrouvé du lin fossilisés, ce qui veut dire que ces épées ont été posées, à l'époque de leur enfouissement sur le linceul ou sur l'habit de l'individu. Et en analysant le lin fossilisé, on a pu établir comment il a été tissé, quel type de métier à tisser a été utilisé et, selon la technique, le jour où l'on en aura étudié un certain nombre, on pourra savoir d'où le vêtement provient et où il a été tissé.
- On pourrait presque reconstituer une scène ?
- Ce n'est pas impossible même s'il y aura toujours une part d'incertitude. Un peu comme dans la restitution d'une maison. Jusqu'au premier étage cela ne pose pas trop de problèmes. Après c'est plus délicat. Mais les mesures, les prélèvements et les analyses d'aujourd'hui sont multipliées par quatre par rapport à celles que l'on connaissaient ne fut-ce qu'il y a 10 ans.
- Aleria va encore évoluer ?
- La finalité hors les fouilles, hors le site protégé de 300 hectares - 4 seulement ont été fouillés - est de donner l'information au grand public à travers les publications bien sûr mais surtout la muséographie. Actuellement nous avons pour exposer le fort de Matra qui a, à peu près 500 m2 par niveaux - il en 2 - dont un est destiné aux réserves archéologiques et au personnel de l'administration du musée. Les réserves iront vers le centre qui vient d'ouvrir, cela fera de la place au Fort mais nous avons une autre maison qui n'est pas loin - la maison Rossi qui aura vocation - les travaux vont démarrer en 2015 - à accueillir le personnel. Dès lors le Fort de Matra sera totalement libre et pourra être consacré exclusivement à la muséographie. Cela suffira pour les vingt prochaines années mais comme l'avenir archéologique d'Aleria est particulièrement lourd et complexe il faudra penser au cours des quinze prochaines années, à aller au-delà du fort de Matra. Mais, c'est déjà prévu…
Le Centre de Conservation et d’Etudes des collections archéologiques d’Aleria, est rattaché au musée départemental d’archéologie d’Aleria. Le Département par l'intermédiaire de la direction des interventions départementales en assure la gestion par convention avec les services de l’Etat. Il constitue une structure d’accueil et d’étude des collections exhumées dans l’ensemble de la Haute-Corse lors des opérations archéologiques préventives et programmées autorisées par le Service régional de l’Archéologie. Implanté dans la Maison Caminati d’Aléria, cette bâtisse qui était un ancien dépôt de fouilles de l’Etat a été acquise par le Département de la Haute-Corse qui a procédé à sa réhabilitation.