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Le préfet de Corse trace les priorités de l’État sur l’île pour 2025


le Mardi 28 Janvier 2025 à 18:31

Ce mardi matin, lors d'un moment d'échanges avec la presse insulaire dans les salons du Palais Lantivy à Ajaccio, Jérôme Filippini a fait un premier bilan de ses premiers mois en tant que préfet de Corse, tout en traçant le cap pour la suite.



(Photo : Paule Santoni)
(Photo : Paule Santoni)
C’est un point d’étape, un peu plus de trois mois après sa prise de fonctions en tant que préfet de Corse et préfet de Corse-du-Sud. Jérôme Filippini rencontrait la presse insulaire ce mardi matin dans les salons du palais Lantivy de Corse à Ajaccio, afin de faire un tour d’horizon de ce qu’il a pu constater lors de ses premiers pas dans l’île et de tracer ses grandes priorités. 
 
À cette occasion, il a tout d’abord tenu à réaffirmer le rôle capital du contrôle de légalité, constatant qu’il est un soutien essentiel aux élus locaux. « Nous avons en Corse la chance d’avoir gardé des moyens de contrôle importants, à la fois en termes de légalité sur les actes des communes, mais aussi en matière de contrôle d’urbanisme puisqu’il y a des difficultés et des pressions fortes compte tenu de la valeur des terrains. Nous avons les moyens pour agir et cela fait partie des priorités que je donne aux services pour l’année 2025 », a-t-il souligné.
 
Alors que le bilan de l’action de l’État en Corse pour l’année 2024 sera présenté dans les prochaines semaines, en matière de criminalité, le préfet a d’ores et déjà tenu à pointer une action résolue contre la délinquance du quotidien « qui reste encore sur des taux assez faibles en termes d’atteintes aux biens ou de violences sur les personnes » sur l’île, tout en relevant un paradoxe. « Il y a aussi un phénomène, qui n’est pas propre à la Corse mais qui y est très développé, de criminalité organisée, avec de la délinquance économique et financière et des violences que l’on a pu constater encore ces derniers temps. Sur ces différents segments à la fois du haut du spectre et du bas du spectre, l’État agit de façon résolue », a-t-il affirmé. 
 
Par ailleurs, Jérôme Filippini a regretté une omniprésence des armes à feu en Corse, avec « 350 armes pour 1000 habitants », soit « trois fois plus qu’en moyenne nationale ». « On peut imaginer qu’il y ait des aspects culturels à cela, mais rien ne justifie que l’on ait autant d’armes à proximité. Quand un conflit de voisinage ou une difficulté personnelle intervient, si l’on a une arme cela peut vite tourner au drame. On l’a vu encore récemment », a-t-il déploré en annonçant : « Avec le préfet de Haute-Corse nous allons relancer une campagne pour déposer les armes. Nous le ferons dans les premiers mois de l’année et on le refera sans doute régulièrement. Je ne me fais pas d’illusion sur le fait que tout le monde vienne rendre ses armes, mais je pense que moins la Corse aura d’armes, mieux elle se portera ». 
 
Dans un autre registre, il a mis en exergue la nécessité de renforcer les liens avec la Collectivité de Corse. « Sur le développement du territoire, on ne peut pas faire les choses séparément. Ce n’est pas possible. On ne peut pas travailler chacun dans son coin. On est obligé de très bien travailler ensemble, sinon l’intérêt des Corses n’est pas bien servi et ce point de vue, les premiers échanges que j’ai eu avec le président de l’Exécutif et la présidente de l’Assemblée sont très positifs », a-t-il dévoilé. Dans ce droit fil, il a largement évoqué les crédits qui restent à allouer dans le cadre du Programme de Transformation et d’Investissements pour la Corse (PTIC) qui prévoyait de dédier 500 millions d’euros au territoire jusqu’en 2027. « Toutes les régions n’ont pas la chance d’avoir de la part de l’État un investissement pareil. C’est quelque chose de très positif », a-t-il insisté. « La moitié de ces crédits ont été programmés pour faire des investissements structurants sur Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio et tout le territoire de l’île. En revanche ce qui est vrai, c’est que l’on devrait pouvoir mieux travailler avec la Collectivité de Corse pour programmer ensemble l’effort que nous faisons, parce que cela n’a pas été tellement le cas dans le passé. J’en ai parlé avec le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni qui est d’accord avec cela. L’État continuera de décider ce qu’il fait des crédits du PTIC. La Collectivité de Corse de son côté continuera de décider ce qu’elle fait des crédits qui lui sont propres, mais on peut sans doute programmer cela ensemble de façon plus intelligente à l’avenir », a-t-il encore glissé en posant également un enjeu autour d’une meilleure utilisation des crédits européens, dont une partie est aujourd’hui perdue par absence de projets.