- Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à ces élections législatives ?
- Suite à cette dissolution surprise de l'Assemblée nationale et au contexte dans lequel ça s'est fait, il fallait absolument réagir. D’une part du fait du cycle de discussions qui a été engagé dans le cadre du processus de Beavau, et d’autre part au regard de la montée des extrêmes, et notamment de l'extrême droite, en Corse. À partir de là, il nous a semblé d'une importance vitale de porter une voix unie. Nous avons lancé un appel aux autres composantes du mouvement national, non pas pour faire une union de façade ou de posture, mais pour qu'il y ait une cohérence dans le message en ne présentant que des candidatures uniques. Malheureusement cet appel n’a pas été entendu pour des réalités que l'on connaît, notamment lié au divorce de Pè a Corsica et à quelques antagonismes. Il est quand même à préciser que pour notre part nous avions dit que nous respecterions toutes les tendances et les volontés des sortants de vouloir briguer à nouveau ce poste. Donc, il n'y avait aucun dégagisme, ni aucune volonté d'apparaître plus qu'une autre mouvance du nationalisme en général.
- Pour autant, dans votre circonscription, vous avez décidé de vous candidater, notamment face au député sortant Jean-Félix Acquaviva…
- Oui, mais par cohérence nationale. À partir du moment où nous avons décidé qu'il fallait absolument porter le message de la lutte de libération nationale par rapport aux enjeux, aux fléaux qui menacent la Corse et par rapport aux attentes des Corses, il fallait absolument déclarer des candidatures. Et il fallait que cela se fasse dans les quatre circonscriptions.
- Comment jugez-vous le bilan de Jean-Félix Acquaviva ?
- Jean-Félix Acquaviva est dans son rôle. C'est un des députés qui a un taux de présence des plus élevés, qui est cohérent avec son positionnement corse. Pour autant, cela reste un autonomiste. Notre courant est pour sa part en faveur de la reconnaissance du peuple corse et de son droit fondamental à l'autodétermination. Nous sommes des souverainistes et il fallait absolument, pour placer la barre toujours plus haut, que ce courant soit entendu lors de ces élections.
- Dans votre circonscription, en 2022, on se souvient que Lionel Mortini, qui représente lui aussi un courant du mouvement indépendantiste, avait recueilli 20% des suffrages. Ce dernier n'étant pas candidat cette fois-ci espérez-vous récupérer les voix de ces électeurs ?
- Ce n'est pas ainsi que l'on voit les choses. Nous, nous avançons avec un programme, avec des propositions fortes, dont on pense qu’elles répondent à l'attente des Corses et des nationalistes bien sûr. Dans cette manière de faire, nous espérons les convaincre. Il se trouve que Lionel Mortini, m'a apporté officiellement son soutien. Nous sommes heureux de ce soutien car cela prouve que nous sommes dans le fil historique de la lutte du peuple corse.
- Quelles sont vos thématiques de campagne ?
- Il a fallu établir des priorités. C’est, bien sûr, la continuité ou l'enclenchement d'un nouveau cycle de discussions pour une évolution statutaire de la Corse. Par ailleurs, il faut s’intéresser au fléau de la colonisation de peuplement, car on voit que la Corse n'est pas en capacité d'accueillir 5 000 nouveaux arrivants chaque année par manque d'infrastructures ou par déliquescence de son tissu économique. Pour précision, lorsque nous parlons de ces 5 000 arrivants que nous ne pouvons pas accueillir, il n'y a bien sûr pas de critère de sélection et surtout pas de critère ethnique. Et ensuite, il y a les grands thèmes que sont le social, le rural et la santé.
- L'une des priorités en Corse, vous l’avez évoqué en filigrane, est notamment l'accès au logement qui est de plus en plus difficile pour les Corses. Quelles mesures proposez-vous de mettre en place en la matière ?
- Nous restons sur l'obtention d'un statut de résident, qui pour nous, en tant que souverainiste, débouchera à terme sur une citoyenneté corse et donc sur un droit à la propriété.
- En matière sociale, quelles sont les mesures que vous proposez pour redonner du pouvoir d'achat aux Corses ?
- La grande souffrance des Corses, elle est là aujourd'hui. Nous allons exiger une commission d'enquête sur la réalité des prix et de la vie chère en Corse. En même temps, nous ferons également une demande de commission d'enquête sur la réalité des monopoles et des consortiums en Corse. Nous savons que tout est fortement lié. C'est vraiment la fin des monopoles et des consortiums qui pourront inverser cette courbe d'inflation, tant au niveau des prix de la grande distribution que des carburants. Nous sommes également pour la création d'une centrale d'achat de type Rungis pour la Corse.
- Vous êtes vous-même agriculteur, quelles actions en faveur de l’agriculture souhaitez-vous porter ?
- L’une des priorités, c'est la lutte contre tous ces PLU qui permettent le mitage et qui détruisent le peu d'espace agricole qui reste. Ces espaces doivent être préservés pour l'agriculture qui doit elle-même être aidée. Il faut une aide à la production accompagnée d'une protection des espaces agricoles avec la définition d'un tourisme maîtrisé et tourné vers l'agriculture. La France a énormément de retard sur cela, alors qu’en parallèle, depuis des années, la Toscane, a fait l'agri-tourisme une priorité, à tel point que dans certaines de ses micro-régions, même une partie du service public s'articule autour de l'organisation agricole. Le blocage des prix de l'alimentation agricole reste aussi une priorité.
- En matière de santé, on sait que la création d'un CHU est une vieille revendication du courant nationaliste. Si vous êtes élu, est-ce un combat que vous poursuivrez, en vous appuyant notamment sur la proposition de loi de Paul-André Colombani qui n’a pas pu aboutir du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale ?
- La création d’un CHU est effectivement une vieille revendication nationaliste et une revendication portée par Core in Fronte depuis sa création. Donc bien sûr, nous souscrivons complètement à demande de création d’un CHU qui doit être multi-sites et qui doit être accompagnée de la création d'un nouveau centre hospitalier sur Bastia, à l'instar de ce qui s'est fait sur Ajaccio. Afin de lutter contre les déserts médicaux, il convient aussi d’agir en matière d 'incitation et d'aide à l'installation pour les jeunes médecins et pour tous les services qui tournent autour du médical, voire même de l'accompagnement à la personne ou du social regroupés dans des pôles médicaux ou des maisons de santé.
- Comment imaginez-vous poursuivre le processus d'autonomie ?
- Malheureusement, nous sommes à la merci de ce qui va se passer le 7 juillet au soir. Le processus est malmené en ce moment, ses jours semblent être comptés. Quoi qu'il en soit, nous ferons tout et nous pèserons de tout notre poids pour que soit les discussions continuent, soit que s’ouvre un autre cycle de discussion.
- Si, d'aventure, vous n'étiez pas présent au second tour, pourriez-vous être amené à soutenir Jean-Félix Acquaviva ?
- Il est difficile pour nous de parler du second tour tant que le premier n'est pas passé, par cohérence et par respect de nos électeurs que nous démarchons tous les jours et que nous cherchons à convaincre. Nous nous refusons pour l'instant à avoir ce genre de réflexion que nous aurons en temps voulu. Selon les résultats, il y aura une prise de position et elle sera évidemment politique et collective.
- Suite à cette dissolution surprise de l'Assemblée nationale et au contexte dans lequel ça s'est fait, il fallait absolument réagir. D’une part du fait du cycle de discussions qui a été engagé dans le cadre du processus de Beavau, et d’autre part au regard de la montée des extrêmes, et notamment de l'extrême droite, en Corse. À partir de là, il nous a semblé d'une importance vitale de porter une voix unie. Nous avons lancé un appel aux autres composantes du mouvement national, non pas pour faire une union de façade ou de posture, mais pour qu'il y ait une cohérence dans le message en ne présentant que des candidatures uniques. Malheureusement cet appel n’a pas été entendu pour des réalités que l'on connaît, notamment lié au divorce de Pè a Corsica et à quelques antagonismes. Il est quand même à préciser que pour notre part nous avions dit que nous respecterions toutes les tendances et les volontés des sortants de vouloir briguer à nouveau ce poste. Donc, il n'y avait aucun dégagisme, ni aucune volonté d'apparaître plus qu'une autre mouvance du nationalisme en général.
- Pour autant, dans votre circonscription, vous avez décidé de vous candidater, notamment face au député sortant Jean-Félix Acquaviva…
- Oui, mais par cohérence nationale. À partir du moment où nous avons décidé qu'il fallait absolument porter le message de la lutte de libération nationale par rapport aux enjeux, aux fléaux qui menacent la Corse et par rapport aux attentes des Corses, il fallait absolument déclarer des candidatures. Et il fallait que cela se fasse dans les quatre circonscriptions.
- Comment jugez-vous le bilan de Jean-Félix Acquaviva ?
- Jean-Félix Acquaviva est dans son rôle. C'est un des députés qui a un taux de présence des plus élevés, qui est cohérent avec son positionnement corse. Pour autant, cela reste un autonomiste. Notre courant est pour sa part en faveur de la reconnaissance du peuple corse et de son droit fondamental à l'autodétermination. Nous sommes des souverainistes et il fallait absolument, pour placer la barre toujours plus haut, que ce courant soit entendu lors de ces élections.
- Dans votre circonscription, en 2022, on se souvient que Lionel Mortini, qui représente lui aussi un courant du mouvement indépendantiste, avait recueilli 20% des suffrages. Ce dernier n'étant pas candidat cette fois-ci espérez-vous récupérer les voix de ces électeurs ?
- Ce n'est pas ainsi que l'on voit les choses. Nous, nous avançons avec un programme, avec des propositions fortes, dont on pense qu’elles répondent à l'attente des Corses et des nationalistes bien sûr. Dans cette manière de faire, nous espérons les convaincre. Il se trouve que Lionel Mortini, m'a apporté officiellement son soutien. Nous sommes heureux de ce soutien car cela prouve que nous sommes dans le fil historique de la lutte du peuple corse.
- Quelles sont vos thématiques de campagne ?
- Il a fallu établir des priorités. C’est, bien sûr, la continuité ou l'enclenchement d'un nouveau cycle de discussions pour une évolution statutaire de la Corse. Par ailleurs, il faut s’intéresser au fléau de la colonisation de peuplement, car on voit que la Corse n'est pas en capacité d'accueillir 5 000 nouveaux arrivants chaque année par manque d'infrastructures ou par déliquescence de son tissu économique. Pour précision, lorsque nous parlons de ces 5 000 arrivants que nous ne pouvons pas accueillir, il n'y a bien sûr pas de critère de sélection et surtout pas de critère ethnique. Et ensuite, il y a les grands thèmes que sont le social, le rural et la santé.
- L'une des priorités en Corse, vous l’avez évoqué en filigrane, est notamment l'accès au logement qui est de plus en plus difficile pour les Corses. Quelles mesures proposez-vous de mettre en place en la matière ?
- Nous restons sur l'obtention d'un statut de résident, qui pour nous, en tant que souverainiste, débouchera à terme sur une citoyenneté corse et donc sur un droit à la propriété.
- En matière sociale, quelles sont les mesures que vous proposez pour redonner du pouvoir d'achat aux Corses ?
- La grande souffrance des Corses, elle est là aujourd'hui. Nous allons exiger une commission d'enquête sur la réalité des prix et de la vie chère en Corse. En même temps, nous ferons également une demande de commission d'enquête sur la réalité des monopoles et des consortiums en Corse. Nous savons que tout est fortement lié. C'est vraiment la fin des monopoles et des consortiums qui pourront inverser cette courbe d'inflation, tant au niveau des prix de la grande distribution que des carburants. Nous sommes également pour la création d'une centrale d'achat de type Rungis pour la Corse.
- Vous êtes vous-même agriculteur, quelles actions en faveur de l’agriculture souhaitez-vous porter ?
- L’une des priorités, c'est la lutte contre tous ces PLU qui permettent le mitage et qui détruisent le peu d'espace agricole qui reste. Ces espaces doivent être préservés pour l'agriculture qui doit elle-même être aidée. Il faut une aide à la production accompagnée d'une protection des espaces agricoles avec la définition d'un tourisme maîtrisé et tourné vers l'agriculture. La France a énormément de retard sur cela, alors qu’en parallèle, depuis des années, la Toscane, a fait l'agri-tourisme une priorité, à tel point que dans certaines de ses micro-régions, même une partie du service public s'articule autour de l'organisation agricole. Le blocage des prix de l'alimentation agricole reste aussi une priorité.
- En matière de santé, on sait que la création d'un CHU est une vieille revendication du courant nationaliste. Si vous êtes élu, est-ce un combat que vous poursuivrez, en vous appuyant notamment sur la proposition de loi de Paul-André Colombani qui n’a pas pu aboutir du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale ?
- La création d’un CHU est effectivement une vieille revendication nationaliste et une revendication portée par Core in Fronte depuis sa création. Donc bien sûr, nous souscrivons complètement à demande de création d’un CHU qui doit être multi-sites et qui doit être accompagnée de la création d'un nouveau centre hospitalier sur Bastia, à l'instar de ce qui s'est fait sur Ajaccio. Afin de lutter contre les déserts médicaux, il convient aussi d’agir en matière d 'incitation et d'aide à l'installation pour les jeunes médecins et pour tous les services qui tournent autour du médical, voire même de l'accompagnement à la personne ou du social regroupés dans des pôles médicaux ou des maisons de santé.
- Comment imaginez-vous poursuivre le processus d'autonomie ?
- Malheureusement, nous sommes à la merci de ce qui va se passer le 7 juillet au soir. Le processus est malmené en ce moment, ses jours semblent être comptés. Quoi qu'il en soit, nous ferons tout et nous pèserons de tout notre poids pour que soit les discussions continuent, soit que s’ouvre un autre cycle de discussion.
- Si, d'aventure, vous n'étiez pas présent au second tour, pourriez-vous être amené à soutenir Jean-Félix Acquaviva ?
- Il est difficile pour nous de parler du second tour tant que le premier n'est pas passé, par cohérence et par respect de nos électeurs que nous démarchons tous les jours et que nous cherchons à convaincre. Nous nous refusons pour l'instant à avoir ce genre de réflexion que nous aurons en temps voulu. Selon les résultats, il y aura une prise de position et elle sera évidemment politique et collective.