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Législatives. Dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, la vague RN met Laurent Marcangeli en ballotage défavorable


le Lundi 1 Juillet 2024 à 09:22

Grosse surprise dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud. Comme dans l'ensemble des circonscriptions de l'île, le Rassemblement National se qualifie pour le second tour des élections législatives ce dimanche soir. Ariane Quarena, la représentante du parti à la flamme, finit ainsi la course avec 31,2% des suffrages exprimés et une centaine de voix de plus que le député sortant, Laurent Marcangeli (30,7%). La forte participation (64,4%) dans la circonscription n'a par ailleurs pas profité à Romain Colonna, candidat de Femu a Corsica, qui avait échoué au deuxième tour en 2022 face à Laurent Marcangeli, et qui n'obtient cette fois pas suffisamment de voix pour se maintenir.



Les deux candidats
Les deux candidats
Coup dur pour Laurent Marcangeli. Ce dimanche, après l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives, le député sortant de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud est en ballotage défavorable face à la candidate du Rassemblement National (RN), Ariane Quarena : la représentante du parti à la flamme enregistre en effet 31,2% des suffrages exprimés, soit 10 376 voix, tandis que l’ex-président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale n’obtient pour sa part que 30,7% des votes, soit 10 210 voix. Des résultats qui ont provoqué une immense surprise dans la circonscription, alors qu'aux législatives de 2022 la candidate du RN, Nathaly Antona, avait seulement remporté 3003 voix, soit 12,6% des suffrages. 
 
Si lors des élections européennes du 9 juin, le RN avait enregistré 45% des suffrages à Ajaccio, Laurent Marcangeli y devance cette fois Ariane Quarena de 825 voix. L’ex-maire de la cité impériale l’emporte ainsi dans quasiment tous les bureaux de vote, sauf dans les quartiers populaires du Loretto, de Saint-Jean, des Padule, des Cannes, de Bodiccione et de Mezzavia où le RN fait une percée importante. En revanche, dans le périurbain ajaccien c’est un carton plein pour RN. À Appietto, le score de sa candidate s’établit ainsi par exemple à 43% (contre 27,7% pour Laurent Marcangeli), il est de 36,5% à Bastelicaccia (contre 28,2% pour Laurent Marcangeli), de 38,6% à Alata (contre 24,8% pour Laurent Marcangeli) et même de 45% à Sarrola-Carcopino (contre 21,9% pour Laurent Marcangeli) et de 44,5% à Tavaco (contre 27,1% pour Laurent Marcangeli). Dans le secteur, l'une des seules commune qui résiste à cette déferlante est Peri, dont le maire, Xavier Lacombe, est le suppléant de Laurent Marcangeli, et où ce dernier enregistre 41,8% des suffrages, contre 34,6% pour Ariane Quarena. 
 
« Les Corses ont compris l’enjeu de ces élections »
 
Inconnue de la politique et récemment installée en Corse, la représentante du parti de Marine Le Pen avoue sans détour que les électeurs ont voté pour l’étiquette RN plus que pour sa personne. « Je suis heureuse de voir que les Corses ont compris l’enjeu de ces élections qui sont nationales et qui consistent à élire un nouveau Premier Ministre et un nouveau Gouvernement », confiait-elle en début de soirée, alors que les membres la délégation régionale du RN apprenaient atteindre le deuxième tour de ce scrutin dans l’ensemble des circonscriptions de l’île. Une première fois dans l’histoire. Mais un résultat qui n’a pas étonné Laurent Marcangeli. « Depuis des mois, on voit une montée très puissante du RN dans le pays tout entier », a-t-il constaté en pointant une « vague très puissante qui déferle sur le pays tout entier ». « Ce vote est un signal qui nous est donné », a-t-il constaté tout en soulignant que « rien n’est joué » pour le second tour. 
 
Pour Laurent Marcangeli, il s’agira en effet désormais de savoir sur quel report de voix il pourra compter pour dimanche prochain pour tenter de battre son adversaire. Premier à se positionner, sur le plateau de France 3 Corse Via Stella, le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, lui a d’ores et déjà apporté son soutien, alors que le grand perdant de ce premier tour est d’ailleurs le candidat de Femu a Corsica, Romain Colonna. Challenger coriace de l’ex-maire d’Ajaccio en 2022, le représentant de la majorité territoriale qui espérait cette fois l’emporter, paye la dispersion des voix entre les différents courants nationalistes. Loin derrière Ariane Quarena et Laurent Marcangeli, il ne rassemble en effet que 5 601 voix, soit 16,8%. « Il y a une poussée du RN telle qu’on ne l’avait jamais connu en Corse pour des scrutins qui ne sont pas européens ou français. C’est un fait extrêmement marquant », a-t-il commenté dans la soirée tout en constant qu’en 2 ans sa candidature a connu « une progression en voix importante, mais pas suffisante pour (le) maintenir au second tour ». Dans cette circonscription où l’on comptait le plus de candidats du mouvement national, Emmanuelle Dominici de Core in Fronte enregistre 1533 voix (soit 4,6% des suffrages) et Jean-François Luciani d’Avanzemu 1077 voix (soit 3,2% des suffrages). L’un comme l’autre n’ont pour l’heure pas donné de consigne de vote pour le second tour, alors que pour la première fois depuis 2017 aucun membre de la famille nationaliste ne sera en course pour le 2ème tour dans cette circonscription. 
 
Une participation record
 
De son côté, le Nouveau Front Populaire peine à séduire les électeurs de la circonscription, et le candidat de cette alliance des partis de gauche, Marc-Antoine Leroy, finit avec seulement 3126 voix (soit 9,4% des inscrits). Pour sa part, le jeune mouvement identitaire Mossa Palatina qui se présentait pour la première fois à une élection creuse son trou et son candidat Lisandru Luciani récolte 1202 voix soit 3,6% des suffrages. Enfin, le candidat de Lutte Ouvrière, Didier Quilichini, obtient 130 voix soit 0,3% des votes.
 
Enfin, autre grande surprise de ce premier tour, la participation est en très forte hausse. Au point que toute la journée, des files d’attente rarement vues ont été observées dans les bureaux de vote d’Ajaccio et traduisaient forcément quelque chose de nouveau. En tout, ce sont finalement 33 839 votants sur 52 489 inscrits qui se sont déplacés dans les urnes, donnant lieu à un taux de participation de 64,4%. Un score que l’on n’avait plus connu depuis les élections législatives de 1993. Preuve du caractère historique de cette élection.