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Législatives. Jean-Charles Orsucci : "Je souhaitais aussi renvoyer l'ascenseur à Jean-Christophe Angelini"


le Lundi 8 Juillet 2024 à 11:23

Au soir du premier tour, le maire (Renaissance) de Bonifacio Jean-Charles Orsucci avait accusé le coup de voir le Rassemblement national en tête dans sa commune. Parti de constat, il a apporté son soutien indéfectible à Paul-André Colombani (PNC-Avanzemu) pour ce 2e tour contre le RN François Filoni. Et faisait part, dimanche soir, de sa satisfaction d'avoir pu lui faire barrage. Tout en ayant "renvoyé l'ascenseur" au maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini, qui avait soutenu sa candidature aux élections européennes.



Jean-Charles Orsucci (à gauche) a fêté la victoire de Paul-André Colombani à Porto-Vecchio, aux côtés de Jean-Christophe Angelini.
Jean-Charles Orsucci (à gauche) a fêté la victoire de Paul-André Colombani à Porto-Vecchio, aux côtés de Jean-Christophe Angelini.
Vous avez soutenu la candidature de Paul-André Colombani pour faire barrage au Rassemblement national. Le soulagement prédomine ?
C’est une vraie satisfaction. L’enjeu dépassait un choix de niveau économique sur l’impôt, sur telle ou telle mesure ou mesurette. On était face à un choix de société et Paul-André Colombani incarnait cette société dans laquelle moi je veux vivre. C’est une société qui recherche la paix, une société tolérante, une société où on ne stigmatise pas l’autre. Et notre circonscription ne pouvait pas renvoyer à Paris quelqu’un qui aurait eu l’étiquette du Rassemblement national, à l’opposé de ce pourquoi je me bats à titre personnel. Ce dont je suis fier, c’est que dans ma commune de Bonifacio, j’espérais que l’on puisse mettre Paul-André Colombani en tête, mais je ne pensais pas qu’on pourrait le faire à ce niveau-là (Paul-André Colombani a recueilli 60,8% des suffrages exprimés à Bonifacio). Je me félicite que l’ensemble de la commune de Bonifacio ait bien pris conscience que l’enjeu était important. Je me suis engagé sur ce second tour des élections législatives comme je ne le faisais plus depuis longtemps pour moi-même. 

A Bonifacio, au soir du premier tour, c’est François Filoni qui était arrivé en tête (avec 36,10% des voix, contre 24,66% pour Paul-André Colombani). Qu’avez-vous dit aux Bonifaciens pour les convaincre d’inverser la tendance ?
On essaie d’abord de convaincre ceux qui ont voté pour d’autres candidats au premier tour, mais dont on pense qu’ils sont animés des mêmes volontés de construire cette société de paix. Et puis on cherche à identifier les gens qui n’ont pas voté au premier tour. On leur explique que l’enjeu est national, régional mais aussi territorial car je rappelle que Paul-André Colombani est une personne de notre territoire (de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio). Je souhaitais aussi renvoyer l’ascenseur à Jean-Christophe Angelini, qui avait fait preuve de courage au moment des élections européennes en faisant clairement campagne pour la liste de Valérie Hayer, qui avait permis au Rassemblement national de faire dix points de moins à Porto-Vecchio.

Au niveau national, votre parti, Renaissance, est arrivé deuxième en nombre de députés élus à l’Assemblée, derrière le Nouveau Front populaire mais devant le Rassemblement national. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Ca m’inspire que la politique, ça amène souvent à la paranoïa, voire des fois à l’idée que l’on peut douter fortement. Il m’est arrivé aussi de douter du président de la République. Ce soir, je me pose quand même la question de savoir s’il n’a pas bien fait finalement de dissoudre cette assemblée. Ce que j’observe aujourd’hui, c’est que la gauche est en tête, Renaissance est second, ce qui est une vraie belle surprise, et surtout le Rassemblement national n’est que troisième. Moi qui suis un social-démocrate, j’espère que le bloc central trouvera les députés nécessaires à faire émerger un premier ministre qui pourra permettre de porter des réformes dans ce pays pour faire diminuer les extrêmes, et notamment le Rassemblement national.