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Législatives. Laurent Marcangeli : « J’ai le sentiment de participer à l’élection la plus décisive de ma vie »


le Mercredi 12 Juin 2024 à 07:30

Sans surprise, le député sortant de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud s’est déclaré candidat à sa propre succession ce mardi après-midi à Ajaccio. Comme en 2022, l’ex-maire d’Ajaccio pourra compter sur le soutien de son suppléant Xavier Lacombe pour ces élections législatives des 30 juin et 7 juillet. S’il se dit prêt à repartir pour un nouveau mandat afin de « faire plus et mieux », il pointe des menaces grandissantes pour notre modèle de démocratie et insiste sur la gravité du moment.



Le député sortant de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, a officialisé sa candidature aux législatives des 30 juin et 7 juillet, ce mardi après-midi à Ajaccio, aux côtés de son suppléant, Xavier Lacombe.
Le député sortant de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, a officialisé sa candidature aux législatives des 30 juin et 7 juillet, ce mardi après-midi à Ajaccio, aux côtés de son suppléant, Xavier Lacombe.
Ton grave et visage fermé, ce mardi après-midi à Ajaccio, Laurent Marcangeli, le député sortant de la 1èrecirconscription de Corse-du-Sud et désormais ex-président du groupe Horizons, a annoncé sa candidature à sa propre succession après la dissolution de l’Assemblée Nationale dimanche soir par Emmanuel Macron. Pour cette campagne éclair de ces élections législatives anticipées, Laurent Marcangeli veut rester dans la continuité de sa candidature de 2022 : un même binôme - Xavier Lacombe -, une même affiche, un même slogan - « la Corse unie » -, et surtout des « valeurs qui (l)’amènent à être candidat à (sa) réélection avec détermination ». Mais un point diffère toutefois avec la précédente campagne : « Je serai candidat Horizons, et non plus de la majorité présidentielle », indique-t-il en justifiant : « La majorité présidentielle à laquelle j’ai appartenu a pris fin dimanche. Il nous appartient à tous d’aller en chercher une nouvelle qui devra aller au-delà des partis Renaissance, Horizons et Modem qui l’ont formée jusqu’à présent ». S’il insiste avant tout sur la nécessité de rassembler largement pour combattre la montée du Rassemblement National, il égratigne au passage quelque peu la macronie. 
 
« Beaucoup de gens vont mal, ici comme ailleurs. J’en ai conscience », pose-t-il, « Je demeure un élu attaché à sa population, proche d’elle, conscient de ce que les femmes et les hommes qui sont autour de moi vivent au quotidien. Il y a beaucoup de souffrance, beaucoup de misère, beaucoup d’incompréhension et beaucoup de colère. Tout n’a pas été fait et tout n’a pas été bien fait ». En corollaire, il assure ne pas se présenter devant les électeurs « avec le visage de l’autosatisfaction et d’une certaine forme de prétention » et affirme être conscient « qu’il faut faire plus, qu’il faut faire mieux ». Il souligne toutefois avoir été un « député présent » qui « n’a pas attendu les élections pour retourner sur le terrain ». Un point sur lequel il ne se prive pas d’un tacle à ses anciens alliés. « Trop de nos concitoyens se sentent parfois délaissés et ressentent un manque de considération vis-à-vis d’eux. Cela a été une des failles de cette majorité à laquelle j’ai appartenu. Dans cette majorité, certains ont manqué de cet attrait et de cet intérêt pour l’autre. Cela explique beaucoup de choses aujourd’hui », estime-t-il.
 
« Je maintiendrai le cap que j’ai fixé il y a deux ans »
 
En parallèle, Laurent Marcangeli entend défendre le bilan de ces deux années de mandat, en évoquant les principaux dossiers qu’il a porté, à l’instar de sa proposition de loi pour créer une majorité numérique. « J’ai fait de mon mieux pendant deux ans. Je pense avoir fait entendre la voix de la Corse. Je pense que le fait d’avoir été président d’un groupe parlementaire a été utile à la Corse », pointe-t-il par ailleurs en rappelant notamment avoir co-signé et soutenu la proposition de loi de Paul-André Colombani relative à la création d’un CHU sur l’île, qui devait être portée dans l’hémicycle cette semaine. Un texte que le député sortant ne veut pas voir tomber aux oubliettes. « Vous pouvez compter sur moi pour continuer de porter ce combat », promet-il. Évoquant également son action dans le cadre des discussions relatives au l’évolution du statut de la Corse, Laurent Marcangeli garantit également qu’il continuera à œuvrer pour que ce chantier institutionnel puisse aboutir. « Quel que soit l’issue du scrutin, il faudra que la Corse soit respectée par le Gouvernement quel qu’il soit. Et quelle que soit la place qui sera la mienne, dans la majorité ou dans l’opposition, je maintiendrai le cap que j’ai fixé il y a de cela deux ans », pose-t-il en appuyant : « Le projet qui a été lancé par ce Gouvernement ne devra pas être balayé d’un revers de main par le futur Gouvernement, quelle que soit sa coloration politique ». 
 
 
« Le modèle de démocratie dans lequel nous sommes est en danger »
 
Mais si la Corse reste « l’histoire de (sa) vie », Laurent Marcangeli souhaite également repositionner les enjeux de ces élections législatives des 30 juin et 7 juillet dans un cadre plus large. « Le monde dans lequel nous vivons est un monde dangereux, en mutation, pas seulement environnementale ou écologique, mais aussi géostratégique. La guerre est de retour en Europe. Elle est également en Méditerranée, au Proche-Orient, et suscite beaucoup d’excès. Et puis, le modèle de démocratie dans lequel nous sommes est en danger. Il est pris en étau entre deux mâchoires qui veulent l’écraser », indique-t-il en nommant deux menaces. « La première, c’est celle des fondamentalismes religieux. C’est le terrorisme islamiste, et c’est la volonté d’établir des modèles de type charia partout dans le monde. Il y a aujourd’hui dans notre pays un problème de non adaptation d’un certain nombre de nos concitoyens issus de l’immigration, qui ne prônent pas des valeurs compatibles avec la République. C’est un enjeu fondamental pour l’avenir de notre démocratie et de notre société que de combattre les idées fondamentalistes liées à l’extrémisme religieux que certains pratiquent au sein de l’islam en France. C’est un enjeu de société que je veux mettre au cœur de mon engagement parlementaire », explique-t-il en confiant être lassé que ce sujet reste tabou et soit laissé au seul argumentaire de l’extrême droite, dont il rappelle avoir toujours combattu les idées. 
 
« Dans le même temps, des puissances étrangères veulent déstabiliser notre modèle de société à travers la remise en question de notre appareil démocratique. Il suffit d’aller sur les réseaux sociaux pour voir toutes les fake news, toute la manipulation de masse, toute la remise en question de notre modèle de société, de nos libertés », reprend-il en résumant : « Cela fait 15 ans que je bataille dans les différentes élections, j’ai le sentiment de participer à l’élection la plus décisive de toute ma vie eût égard au moment d’histoire que nous sommes en train de vivre ».