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Secousse ressentie en Haute-Corse ce jeudi : la thèse du bolide avancée


MV le Jeudi 20 Juin 2024 à 21:16

Ce jeudi après-midi, un bruit assourdissant a été entendu sur la côte est de la Corse et une partie de la Toscane, provoquant des secousses ressenties par des centaines de personnes. Après de premières hypothèses écartées, les scientifiques italiens suggèrent qu'il pourrait s'agir d'une météorite entrant dans l'atmosphère terrestre



Photo Pixabay. Illustration
Photo Pixabay. Illustration
Ce n'était, à priori, ni un tremblement de terre, ni un avion franchissant le mur du son. Alors, quelle est l'origine du fort bruit qui a secoué la côte est de la Corse et une partie de la Toscane ce jeudi ?
Aux alentours de 16h30, des centaines de témoignages sur les réseaux sociaux rapportaient une secousse accompagnée d'un bruit assourdissant. Beaucoup ont indiqué avoir ressenti des vibrations dans leur maison, et des lycéens passant leur dernière épreuve écrite du Bac ont mentionné des "vitres qui tremblaient" à Bastia. Même à l'extérieur, le bruit a été perçu très fort, du Cap Corse jusqu'à la Plaine Orientale en passant par la Balagne.

Malgré l'ampleur de l'événement, aucune information officielle n'a été communiquée par le Bureau Central Sismologique Français (BCSF). L’hypothèse d’un tremblement de terre serait donc écartée, laissant place à d’autres explications. Selon plusieurs titres de presse italienne, notamment La Nazione, Il Tirreno et La Repubblica , Elba News, l'explication la plus plausible est celle d'un météorite entré en contact avec l’atmosphère au sud de Montecristo. "À 16h29 – selon le rapport avec les données recueillies par le Dr Andrea Fiaschi – la station sismo-acoustique installée au terrain de sport de Seccheto (Campo nell'Elba) a détecté un signal sismo-acoustique très puissant, une grande quantité d'énergie libérée dans l'atmosphère, provenant du sud de l'île de Montecristo". expliquent au quotidien italien les scientifiques de l'Institut géophysique toscan-Fondation Parsec, et l'Ingv (Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia) et l'Université de Florence : "La vitesse apparente est restée à peu près constante à environ 400 mètres par seconde pendant toute la durée du signal, puis a diminué, indiquant un éloignement de la source." rapporte le quotidien La Nazione. "D'après l’énergie libérée – explique Marco Morelli, responsable de l’Institut géophysique toscan – ainsi que l'altitude et la trajectoire, on peut supposer qu'il s'agissait d'un bolide. » Ce bolide n’a pas été vu « en raison de la brume causée par le sirocco, et de toute façon, avec la lumière du soleil, il est très difficile de voir ces corps astéroïdaux." précise le journal.

Le signal enregistré était dix fois plus fort que les événements précédemment détectés, au point de saturer les capteurs infrasoniques et de produire un signal sismique enregistré à la fois à l'Elbe et sur les stations du réseau national de l'Ingv jusqu'à la Vallée d'Aoste, relate le journal Il Tirreno.

L'hypothèse d'un tremblement de terre écartée
L'hypothèse d'un tremblement de terre est donc écartée, car les sismographes de l'Ingv ne l'ont pas détecté, tout comme celle d'un boom sonique, selon les sources de l'Armée de l'Air citées par le président de la Région, Toscane Eugenio Giani.

 

En effet, l’Ingv précise que les enregistrements de la station sismique de Cais (île de Capraia) montrent un signal clair, mais non sismique, indiquant une origine atmosphérique, mais"identifier l'origine exacte du signal n'est pas immédiat", précise l'Ingv. Les ondes ont montré une vitesse apparente bien inférieure à celle d'une onde se propageant dans la croûte terrestre, typique des événements atmosphériques où les ondes se déplacent à la vitesse du son, environ 340 m/s, comparé aux vitesses de plusieurs km/s dans les roches terrestres.

Ainsi, les scientifiques penchent pour l’hypothèse d’un bolide entièrement désintégré dans l'atmosphère, même si des fragments pourraient être tombés en mer.