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Législatives. Michel Castellani et Juliette Ponzevera ont lancé leur campagne


C.-V. M le Samedi 15 Juin 2024 à 14:14

Michel Castellani et Juliette Ponzevera, candidats à leur propre succession dans la première circonscription de la Haute-Corse ont lancé leur campagne ce samedi matin dans les jardins Nelson Mandela de Montesoru en présence de nombreux de leurs supporters au premier rang desquels, au-delà des maires de plusieurs communes de la périphérie bastiaise et du président de la communauté d'agglomération de Bastia, il y avait Gilles Simeoni, président du conseil exécutif.
Ce premier rassemblement a été l'occasion pour le député sortant de dresser le bilan de son action, de cibler ses adversaires et leurs arguments, et de dire ses espoirs pour les jours à venir.



- Quel est l'enjeu de cette nouvelle élection ?
- Nous sommes dans une période de bouleversement profond. La société française est extrêmement divisée, le monde aussi. Nous sommes en situation de guerre aussi. L'idée c'est d'avoir une réponse pertinente, de ne pas promettre n'importe quoi, de ne pas vouloir n'importe quoi.

- Il y a la situation de la Corse aussi ?
La défense de la Corse continue. Nous avons à défendre, nous, notre processus de reconnaissance de notre situation économique, sociale, culturelle, politique, et essayer de gérer du mieux que nous pouvons cette situation qui est objectivement mauvaise en Corse. Et ça, nous le faisons obstinément depuis des années.

- Vous ne serez pas seul à vouloir le faire ?
- Les électeurs auront à choisir entre beaucoup de candidats. Mais il y a une grosse différence entre mes concurrents et moi. Pour mes concurrents, ils auront à juger leurs promesses avec moi, ils doivent me juger à mes actes. Ce que j'ai fait sur le terrain, jour après jour, depuis 7 ans. Et ça, je pense que c'est une valeur qui est irremplaçable dans ma candidature. 


- Quel est votre sentiment sur la question migratoire, que vous venez d'évoquer dont des  candidats comme Nicolas Battini ont fait leur cheval de bataille?
- Je me suis exprimé bien des fois sur le sujet, quand nous avons débattu de la loi de migration à Paris. Nous avons deux principes qui doivent nous guider : humanisme, parce qu'on ne parle pas de marchandise, mais bien d'êtres humains, et prendre en compte les préoccupations économiques, parce que beaucoup, beaucoup de migrants sont indispensables à l'économie. Il y a aussi, un principe de réalité. Il faut évidemment maîtriser les flux, parce qu'ils sont puissants. Il faut lutter contre le communautarisme. Il faut que quand une OQTF (obligation de quitter le territoire français) est prononcée, qu'elle soit appliquée. Il faut, évidemment, une politique sécuritaire. Il faut à la fois les deux principes. Mais il ne faut surtout pas en faire une question idéologique. Et surtout, face à l'immigration, il ne suffit pas de hausser le ton et d'en faire simplement un objectif de campagne. Ce serait trop facile s'il suffisait de monter sur une table et de crier pour régler ce problème. 


-Vous avez été critique à l'égard de deux de vos concurrents (Nicolas Battini et Julien Morganti NDLR) : ce seront vos deux principaux adversaires dans cette élection ?
- Au plan personnel, j'en respecte tout au monde. Chacun a le droit absolu de présenter sa candidature et son programme. Moi, je dis simplement qu'il faut être clair. On ne peut pas être tout et le contraire. Moi, je constate que l'un a défendu les principes les plus durs du nationalisme. Et puis après, il est allé soutenir ceux qui sont le plus anticorses à Paris.. L'autre navigue d'un bout à l'autre de l'éventail politique. A chaque élection, on le retrouve dans un endroit différent. À l'Assemblée nationale, il faudra choisir un groupe. Et les électeurs ont le droit de savoir dans quel groupe va siéger la personne pour qui ils vont voter. C'est tout. Chez moi, ils le savent, c'est LIOT. C'est simple, c'est clair. 



- 15 jours de campagne, est-ce un avantage pour le député sortant ?
- Pour le député sortant que je suis, ce qui est un avantage c'est tout le travail que j'ai accompli tous les jours depuis 7 ans. Si j'avais été insuffisant, si je n'avais rien fait, ça, ça aurait été inquiétant. Mais les gens savent tous les dossiers que j'ai défendus. Un jour, l'hôpital, un jour, nos entreprises, un jour, un tel ou telle commune, un jour, la lutte contre l'incendie, un jour, les transporteurs, un jour, les buralistes. C'est quand même un investissement qui est obligé de payer. De plus, J'ai essayé de donner aussi une bonne image de la Corse et de ce que nous sommes. Je n'ai rien lâché sur le fond de la question Corse, jamais. Y compris sur les droits fondamentaux de notre peuple. Mais je l'ai dit avec pertinence, je l'ai dit sans hausser le ton, je l'ai dit avec pédagogie. 


- Avec la nouvelle Assemblée nationale qui se profile, quel sort pourrait être fait à la quête d'autonomie de la Corse ?
- Il faudra tirer le bilan au soir du 7 juillet. Quel que soit le contexte, et les forces en présence, nous nous aurons à faire de la pédagogie, à expliquer qu'on ne peut pas éluder la question corse, qui est sérieuse, qu'il y a ici une situation qui est grave. Et donc,  que nous devons essayer, enfin, de la traiter sur le fond. C'est bien ce qui a fait notre différence quand nous avons été élus à Paris, avec les élus traditionnels qui, eux, n'avaient jamais posé la question Corse sur le fond. Ils avaient été trop laxistes, et c'est pour ça que notre situation était si mauvaise. Je veux dire, si les élus, les grands élus de la Corse, avaient combattu au même niveau que nous l'avons fait, je pense que la situation serait quand même moins mauvaise qu'elle ne l'est actuellement.