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Législatives : les Corses ont commencé à voter pour un scrutin historique


La rédaction le Dimanche 30 Juin 2024 à 08:01

Le bureaux de vote ont ouvert à 8 heures en Corse comme dans le reste du pays ce dimanche 30 juin, pour le premier tour des élections législatives 2024. 244 942 électeurs insulaires sont appelés aux urnes



Photo d'illustration. Paule Santoni
Photo d'illustration. Paule Santoni
Trois semaines après les élections européennes, 49,5 millions de Français dont 244 942 électeurs corses sont de nouveau appelés aux urnes. Ces élections législatives anticipées sont la conséquence de la dissolution de l'Assemblée nationale, déclenchée par Emmanuel Macron le 9 juin. A l'issue de ce scrutin, 577 députés, 4 en Corse, entreront au Palais-Bourbon et dessineront le nouveau visage politique du pays. Leur rôle est fondamental: voter la loi, ratifier des trai-tes, contrôler l'exécutif, interroger le gouvernement, valider un certain nombre de nominations cles et lancer des commissions d'enquête. Le vote a lieu par circonscription.

En Corse, 31 candidats ont décidé de briguer un mandat de député, répartis dans les 4 circonscriptions suivantes.

Première circonscription de Corse-du-Sud 
Didier Quilichini (Extreme Gauche – Lutte Ouvrière) 
Lisandru Luciani (Mossa Palatina) 
Marc-Antoine Leroy (PCF – Front Populaire) 
Jean-François Luciani (Partitu di a Nazione Corsa) 
Romain Colonna (Femu a Corsica) 
Emmanuelle Dominici (Core in Fronte) 
Laurent Marcangeli (Horizons), député sortant 
Ariane Quarena (Rassemblement National) 

Deuxième circonscription de Corse-du-Sud 
Paul-André Colombani (Partitu di a Nazione Corsa), député sortant 
Jean-Baptiste Luccioni (Parti Socialiste – Front Populaire) 
Michel Chiocca (Mossa Palatina) 
Jean-Baptiste Cucchi (Core in Fronte) 
François Filoni (Rassemblement National) 
Valérie Bozzi (Divers Droite)

Première circonscription de Haute-Corse 
Julien Morganti (Divers Droite) 
Michel Castellani (Femu a Corsica), député sortant 
Batti Lucciardi (Core in Fronte) 
Sacha Bastelica (La France Insoumise -Nouveau Front Populaire) 
Alexis Fernandez (Souverainiste) 
Jean-François Paoli (Parti Radical) 
Jean-Michel Lamberti (Reconquête) 
Jean-Michel Marchal (Rassemblement National) 
Nicolas Battini (Mossa Palatina) 
Olivier Josue (Lutte Ouvrière)

Deuxième circonscription de Haute-Corse 
Marie-Louise Mariani (Mouvement souverainiste Suvranu) 
Jean-Félix Acquaviva (Femu a Corsica), député sortant 
François-Xavier Ceccoli (Divers Droite) 
Viviane Rongione (Lutte Ouvrière) 
Jean-Antoine Giacomi (Forza Nova) 
Sylvie Jouart-Fernandez (Rassemblement National) 
Antoine Carli (Core in Fronte) 
Hélène Sanchez (Les Verts - Nouveau Front Populaire) 



Objectif 12,5 %
Les bureaux de vote ouvrent ce dimanche à 8 heures et ferment à 18 heures. Pour accéder au second tour du dimanche 7 juillet, les candidats doivent obtenir au moins 12,5 % des voix des électeurs inscrits dans leur circonscription. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat suivant avec le plus grand nombre de suffrages peut se maintenir. En l'absence de candidats remplissant cette condition, seuls les deux candidats en tête peuvent se présenter au second tour. Le code électoral stipule également que des candidats peuvent être élus dès le premier tour s'ils obtiennent plus de 50 % des suffrages exprimés et franchissent le seuil de 25 % des électeurs inscrits.

Quelle participation ?
Outre l’enjeu politique, les regards seront également portés ce dimanche soir sur la participation. Selon les instituts de sondages, une forte participation est attendue. Près de deux électeurs sur trois prévoient d'aller voter, contre moins d'un sur deux aux législatives de 2022, un nombre record de procurations (2 millions) ont été enregistrées dans les préfectures. Au total, la participation attendue, pulvérisant à coup sûr les maigres 47,5 % de 2022, devrait flirter avec les deux tiers des inscrits l'psosMais la poussée du nombre de votants fait mécaniquement baisser le seuil à partir duquel un prétendant peut se maintenir. Les sondeurs estiment qu'au niveau national, il pourrait y avoir plus de 200 triangulaires. Autre conséquence prévisible: « Il y aura certainement des élus dès le premier tour », à un niveau « qu'on n'avait pas connu depuis longtemps », prédit le directeur général délégué d'Ipsos, Brice Teinturier. 


Comment avait voté la Corse en 2022 ?

43 candidats étaient en lice, répartis sur les 4 circonscriptions de l'île. A l'issue du premier tour huit candidats étaient restés en lice 

Première circonscription de Corse-du-Sud
Laurent MARCANGELI (Ensemble - Renaissance) : 33,70 %
Romain COLONNA (Femu a Corsica) : 17,48 %

Deuxième circonscription de Corse-du-Sud
Paul-André COLOMBANI (PNC) : 37,24 %
Valérie BOZZI (DVD) : 27,62 %

Première circonscription de Haute-Corse
Michel CASTELLANI (Femu a Corsica) : 33,77 %
Julien MORGANTI (DVC) : 13,61 %

Deuxième circonscription de Haute-Corse
Jean-Felix ACQUAVIVA (Femu a Corsica) : 33,46 %
François-Xavier CECCOLI (DVD) : 29,06 %

L'abstention avait été 55,8 % 
 

Au second tour les résultats ont révélé une nette avance des nationalistes. Ceux-ci ont rassemblé 54,28 % des suffrages, ce qui leur a permis de décrocher trois sièges au sein de l'Assemblée nationale. En revanche, les candidats de la Divers droite, malgré leurs 26,41 % des voix, n'ont pas réussi à remporter de circonscription. Le mouvement Ensemble, a obtenu 11,57 % des votes et a gagné un siège (Laurent Marcangeli). Enfin, les candidats Divers centre ont totalisé 7,73 % des suffrages, sans toutefois obtenir de représentation parlementaire.

L'abstention
En Corse, pour les législatives de 2022, sur les 243 529 électeurs inscrits, le taux d'abstention avait atteint 54,49 %, avec 132 696 inscrits n'ayant pas voté. La participation avait été de 45,51 %, soit 110 833 électeurs. Parmi les votes, 4 292 bulletins blancs ont été comptabilisés, représentant 1,76 % des inscrits et 3,87 % des votants.

9,3 % des électeurs avaient recours au vote par procuration pour exprimer leur voix. À égalité avec l’Île-de-France, l'ile de Beauté avait été ainsi la région française où la part de mandants est la plus élevée (6,7 % en France métropolitaine). Contrairement aux autres régions du continent, les électeurs recourent davantage aux procurations lors des législatives que lors des présidentielles, signe là encore d’un intérêt plus marqué pour les enjeux locaux.
On ne connaît pas encore les chiffres des procurations en Corse pour ces législatives 2024.