En ce sombre dimanche de Mars, Julie est tombée sous les balles de 9 mm tirées par un assassin qui attend aujourd'hui d'être jugé pour cet acte dont on ne trouve pas de mots assez forts pour le qualifier.
Cet assassinat qui avait suscité l'émoi national est toujours présent dans les esprits.
Les parents et des enfants de Julie sont repartis à Vaires-sur-Marne d'où est originaire la famille de Julie, non pas pour oublier, mais pour aider Anthony et Luccas à se reconstruire et surtout se battre dans ce combat contre les violences conjugales.
Des violences conjugales qui ne cessent de faire des victimes. Souvenez-vous, Julie était la 30e. Le 12 août dernier, ses amies de la première heure étaient comme à chaque manifestation présentes à A Fiera di u Pane de Lumiu pour récolter des signatures et surtout perpétuer la mémoire de Julie. Ce jour là, un grand panneau annonçait que le nombre de victimes était de 85.
Aujourd'hui, quelques semaines après, ce chiffre a passé la barre effroyable des 100.
il y a moins de 24 heures une 101e victime est venue s'ajouter à cette liste de la honte.
Ce matin, sur les chaînes nationales, Julien Douib, papa de Julie et une des amies d'enfance de Julie se sont exprimées, avant que soit annoncé qu'ils seront reçus aujourd'hui à Matignon pour l'ouverture du grenelle contre les violences conjugales.
Le papa de Julie est revenu sur ce drame et sur ce qui a précédé, regrettant et dénonçant les manquements qui ont fait que l'on en arrive à l'irréparable.
Tout le monde a toujours en mémoire cette image lors de la marche silencieuse pour Julie en présence de plus de 3000 personnes, de ce père de famille dévasté, à genoux devant le portrait de sa fille Julie, front contre front murmurant ces quelques mots qui aujourd'hui prennent tous leurs sens: " ça va bouger pour toi Julie. On va se battre, justice sera faite". Tout le monde savait mais rien n'a été fait pour te protéger et te sauver " .
Ce combat, Julien veut le mener jusqu'au bout pour que au moins Julie ne soit pas morte pour rien.
D'autres mots de Julien prononcés ce jour-la résonnent tout autant:
"Elle est venue là il y a 13 ans et elle ne voulait pas envisager autre chose. Lorsqu'elle a été mise à la porte par son ex-concubin, elle a décidé de faire face, de se battre. Elle n'arrêtait pas de dire que sa vie était ici, pour elle mais aussi pour ses enfants. Ses enfants, c'était toute sa vie, c'était aussi pour eux qu'elle se battait. Nous lui avions dit de rentrer sur le continent, elle a toujours refusé.
La colère, oui je l'ai en moi. J'espère que la justice fera son travail pour que je puisse me libérer de ce poids. Depuis le mois d'octobre dernier, je suis souvent venu la voir. Elle ne voulait pas tout dire mais je savais. Il y a eu des menaces mais jamais je n'aurai pensé qu'il puisse en arriver là. Je pensais qu'au moins pour ses enfants, il saurait les protéger."
Enfin, Julien Douib sait qu'en Corse, il y a ses amies mais aussi d'autres personnes qui sont là, fidèles à la parole donnée qui sont là pour perpétuer la mémoire de cette personne adorable qu'était Julie, qui ne demandait qu'à vivre et élever ses enfants sur cette terre de Corse qu'elle portait dans son coeur.
L'appel des amies de Julie sur les réseaux sociaux
-Bracelet alertant automatiquement la police quand le conjoint menaçant est géolocalisé à proximité de la victime,