Les militants de Core in Fronte devant l'un des immeubles du projet immobilier qu'ils viennent de bomber.
« A Case per i Corsi. Un militariu in caserna, un Corsu in casa soia ». Deux phrases pour résumer la problématique dénoncée, samedi matin, à Lucciana par le mouvement indépendantiste Core in Fronte. Devant deux immeubles en construction de la résidence Lucia, située derrière la mairie dans ce qui est présenté comme le nouveau quartier résidentiel de Lucciana, une vingtaine de militants jouent les lanceurs d’alerte, comme ils le font systématiquement depuis quelques mois sur tous les projets immobiliers qu’ils jugent inappropriés ou indésirables pour la Corse. Dans leur ligne de mire, cette fois-ci, une promotion immobilière de la société d’aménagements SPLM située dans le Var.
Premier sujet de courroux : les militants se demandent pourquoi « une société créée et détenue à 98% par les communes du Var, de La Valette, de Hyères et de Toulon joue, aujourd’hui, un rôle d’aménageur et de promoteur sur les communes de Lucciana et de Calvi ». Et s’étonnent de la présence de promoteurs extérieurs, alors qu’existe en Corse l’AAUC (Agence d’aménagement durable, d’urbanisme et d’énergie de la Corse), établissement public dont c’est le rôle.
Une gendarmerie annexe
Deuxième sujet de courroux : selon Core in Fronte, la filiale Habitat de la Caisse des Dépôts et Consignations aurait acheté 48 des 76 logements du complexe immobilier « pour y concentrer des gendarmes ». Alors qu’en même temps, « 20 000 corses attendent et espèrent un logement décent. La crise du logement frappe durement notre île du fait de la spéculation, de l’absence de dispositifs publics de protection et de régulation, de la hausse des prix disproportionnée par rapport aux revenus des Corses et de l’absence de dispositif bancaire adapté. La Caisse des dépôts, qui, au quotidien, pille l’épargne des Corses, n’a pas vocation à engager plusieurs millions d’euros pour loger des gendarmes », déclare-t-il. Le mouvement indépendantiste, qui a bombé un mur d’un immeuble en travaux, stigmatise ce qu’il considère être « une caserne clandestine » et « refuse que le nouveau quartier devienne une gendarmerie annexe ». Il juge « impensable », au nom des notions élémentaires du mieux-vivre et de l’harmonie sociale, « d’immerger une caserne clandestine dans un éco-quartier qui se veut être le nouveau centre de vie de Lucciana ». D’autant assène-t-il que « l’armée possède le camp militaire de Borgo où elle a toutes les possibilités de construire et de se loger ».
Premier sujet de courroux : les militants se demandent pourquoi « une société créée et détenue à 98% par les communes du Var, de La Valette, de Hyères et de Toulon joue, aujourd’hui, un rôle d’aménageur et de promoteur sur les communes de Lucciana et de Calvi ». Et s’étonnent de la présence de promoteurs extérieurs, alors qu’existe en Corse l’AAUC (Agence d’aménagement durable, d’urbanisme et d’énergie de la Corse), établissement public dont c’est le rôle.
Une gendarmerie annexe
Deuxième sujet de courroux : selon Core in Fronte, la filiale Habitat de la Caisse des Dépôts et Consignations aurait acheté 48 des 76 logements du complexe immobilier « pour y concentrer des gendarmes ». Alors qu’en même temps, « 20 000 corses attendent et espèrent un logement décent. La crise du logement frappe durement notre île du fait de la spéculation, de l’absence de dispositifs publics de protection et de régulation, de la hausse des prix disproportionnée par rapport aux revenus des Corses et de l’absence de dispositif bancaire adapté. La Caisse des dépôts, qui, au quotidien, pille l’épargne des Corses, n’a pas vocation à engager plusieurs millions d’euros pour loger des gendarmes », déclare-t-il. Le mouvement indépendantiste, qui a bombé un mur d’un immeuble en travaux, stigmatise ce qu’il considère être « une caserne clandestine » et « refuse que le nouveau quartier devienne une gendarmerie annexe ». Il juge « impensable », au nom des notions élémentaires du mieux-vivre et de l’harmonie sociale, « d’immerger une caserne clandestine dans un éco-quartier qui se veut être le nouveau centre de vie de Lucciana ». D’autant assène-t-il que « l’armée possède le camp militaire de Borgo où elle a toutes les possibilités de construire et de se loger ».
Une opération en question
Core in Fronte appelle la Collectivité de Corse (CDC) à reprendre la main et à ne pas laisser à la SPLM « la possibilité de faire du développement urbain en Corse. C’est un non-sens ! ». Mais à exiger « un partenariat fiable » avec la Caisse des dépôts afin « d’offrir aux Corses une ligne budgétaire d’accession à la propriété. Il serait opportun de commencer par Lucciana et d’annuler les promesses de location à la gendarmerie… et de réengager cette opération immobilière déviante dans une option conforme aux attentes du peuple corse ». Et de préciser, par la voix de son leader, Paul-Félix Benedetti : « L’AAUC a été créée postérieurement à l’intrusion de la Semexval-SPLM (Société d’économie mixte pour l’expansion de la commune de La Valette) dans le rouage du développement insulaire avec des droits de concession. La SPLM a droit de concession exclusive sur Calvi avec droits de préemption sur les immeubles. Je dis : Stop ! ».
Polémique sur des droits
La SPLM, ex Semexval, avait déjà fait polémique en 2012 avec un projet immobilier dans la pinède de Calvi. Le projet fut dénoncé par l’association U Levante et le Collectif citoyen de Calvi contre la spéculation et pour le droit au logement comme situé dans un espace encore naturel et théoriquement inconstructible. « Pertinemment, on peut s’interroger sur les objectifs de cette société d’économie mixte dont, par nature, la majorité des capitaux est détenue par les collectivités locales… Jusqu’où la commune de la Valette a-t-elle l’intention de s’étendre ? », s’étonnait, à l’époque, U Levante, devant la multiplication des projets de cette société à Calvi et à Furiani. Pour Paul-Félix Benedetti, il n’y a pas à tergiverser : « Il faut reprendre ces droits de concession. L’AAUC a un statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), ce qui lui donne un rôle de bâtisseur, de promoteur et de planificateur avec la possibilité de faire des choix stratégiques qui vont dans le sens du PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) et de la volonté collective des Corses. Ces choix, ce n’est pas faire un immeuble qui est une caserne cachée ! »
Loger les Corses
Pour le leader de Core in Fronte, « la SPLM n’a rien à faire en Corse ! La CDC doit la forcer à se désengager et créer les outils de développement adaptés à notre développement et à nos besoins ». Il pointe l'urbanisme débridé et l'accroissement urbain disproportionné des grosses communes péri-urbaines. « La plaine a été construite de manière anarchique. Elle est devenue le lieu de promotions immobilières qui n’ont pas l’objectif stratégique de satisfaire aux besoins de la population corse. 55% des Corses ne sont propriétaires de rien, et sont en location. 30% des Corses ont droit à des logements d’accès aidés à la propriété parce qu’ils ont des revenus inadaptés aux coûts généraux des loyers ou de l’accession. Si la Caisse des dépôts peut mettre 10 millions € pour acheter des logements pour les gendarmes, elle peut mettre 10 millions € pour, que sur le secteur de Marana-Borgu-Lucciana-Vescovato, des jeunes puissent faire un prêt d’accession à la propriété. Nous avons la chance que le crédit bancaire à long terme soit à 1,5%. C’est le moment de créer des programmes adaptés et de loger les Corses ! ».
N.M.
Core in Fronte appelle la Collectivité de Corse (CDC) à reprendre la main et à ne pas laisser à la SPLM « la possibilité de faire du développement urbain en Corse. C’est un non-sens ! ». Mais à exiger « un partenariat fiable » avec la Caisse des dépôts afin « d’offrir aux Corses une ligne budgétaire d’accession à la propriété. Il serait opportun de commencer par Lucciana et d’annuler les promesses de location à la gendarmerie… et de réengager cette opération immobilière déviante dans une option conforme aux attentes du peuple corse ». Et de préciser, par la voix de son leader, Paul-Félix Benedetti : « L’AAUC a été créée postérieurement à l’intrusion de la Semexval-SPLM (Société d’économie mixte pour l’expansion de la commune de La Valette) dans le rouage du développement insulaire avec des droits de concession. La SPLM a droit de concession exclusive sur Calvi avec droits de préemption sur les immeubles. Je dis : Stop ! ».
Polémique sur des droits
La SPLM, ex Semexval, avait déjà fait polémique en 2012 avec un projet immobilier dans la pinède de Calvi. Le projet fut dénoncé par l’association U Levante et le Collectif citoyen de Calvi contre la spéculation et pour le droit au logement comme situé dans un espace encore naturel et théoriquement inconstructible. « Pertinemment, on peut s’interroger sur les objectifs de cette société d’économie mixte dont, par nature, la majorité des capitaux est détenue par les collectivités locales… Jusqu’où la commune de la Valette a-t-elle l’intention de s’étendre ? », s’étonnait, à l’époque, U Levante, devant la multiplication des projets de cette société à Calvi et à Furiani. Pour Paul-Félix Benedetti, il n’y a pas à tergiverser : « Il faut reprendre ces droits de concession. L’AAUC a un statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), ce qui lui donne un rôle de bâtisseur, de promoteur et de planificateur avec la possibilité de faire des choix stratégiques qui vont dans le sens du PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) et de la volonté collective des Corses. Ces choix, ce n’est pas faire un immeuble qui est une caserne cachée ! »
Loger les Corses
Pour le leader de Core in Fronte, « la SPLM n’a rien à faire en Corse ! La CDC doit la forcer à se désengager et créer les outils de développement adaptés à notre développement et à nos besoins ». Il pointe l'urbanisme débridé et l'accroissement urbain disproportionné des grosses communes péri-urbaines. « La plaine a été construite de manière anarchique. Elle est devenue le lieu de promotions immobilières qui n’ont pas l’objectif stratégique de satisfaire aux besoins de la population corse. 55% des Corses ne sont propriétaires de rien, et sont en location. 30% des Corses ont droit à des logements d’accès aidés à la propriété parce qu’ils ont des revenus inadaptés aux coûts généraux des loyers ou de l’accession. Si la Caisse des dépôts peut mettre 10 millions € pour acheter des logements pour les gendarmes, elle peut mettre 10 millions € pour, que sur le secteur de Marana-Borgu-Lucciana-Vescovato, des jeunes puissent faire un prêt d’accession à la propriété. Nous avons la chance que le crédit bancaire à long terme soit à 1,5%. C’est le moment de créer des programmes adaptés et de loger les Corses ! ».
N.M.