Le CORA est une instance opérationnelle, émanation du conseil départemental de prévention de la délinquance, qui se veut un lieu d'échange et de partage d'informations entre le préfet, assisté des principaux chefs de services concernés, le procureur de la république, le recteur d'académie ou le DASEN et les élus des collectivités territoriales ainsi que diverses associations.
La lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été déclarée grande cause nationale en 2015 et elle entend sanctionner chaque acte raciste ou antisémite et à en protéger les victimes, à former les citoyens par l'éducation et la culture, à protéger les utilisateurs d'internet de la propagation de la haine et à mobiliser la société entière. A ce titre ont été mis en place dans chaque département, un CORA.
Celui de la Haute-Corse a été installé le 28 juillet 2016. 4 axes prioritaires ont été définis : la lutte contre la haine sur internet, l’éducation contre les préjugés et les stéréotypes, l’accompagnement des victimes, l’investissement de nouveaux champs de mobilisation.
Celui de la Haute-Corse a été installé le 28 juillet 2016. 4 axes prioritaires ont été définis : la lutte contre la haine sur internet, l’éducation contre les préjugés et les stéréotypes, l’accompagnement des victimes, l’investissement de nouveaux champs de mobilisation.
Lors de cette réunion, le préfet, président du CORA, la procureure de la République, vice-présidente et Christian Mendive, vice-président, ont dressé le bilan de l’année 2018 et lancé appels à projets locaux pour l’année 2019
Sur l’année 2018, on constate un nombre relativement faible d’infractions, 29 (dont 65% relèvent d’injures anti-maghrébines), mais une réalité plus contrastée. « Si on relève 29 infractions, il y en a beaucoup plus car certaines sont masquées par une qualification autre » souligne la procureure Caroline Tharot. « Par exemple, lorsque qu’on constate des tags sur des murs, publics ou privés, le critère -dégradation de biens - peut primer, alors qu’il peut y avoir un caractère raciste à ces tags ».
Par ailleurs, « si toutes les plaintes donnent lieu à des enquêtes, toutes les enquêtes ne donnent pas lieu à des poursuites » précise Caroline Tharot et sur ces 29 infractions, certaines enquêtes sont toujours en cours.
La procureure Caroline Tharot soulignait aussi la difficulté éprouvée par certaines victimes à porter plainte, soit par crainte de représailles, soit par honte. Pour lutter contre cette peur, les plaintes peuvent être aujourd’hui déposées en ligne grâce à Internet.
Internet, justement. CORA note une recrudescence de racisme et de discrimination sur la toile et notamment sur les réseaux sociaux. Pour lutter contre cela, existent des cellules de veille mises en place par la police et la gendarmerie. Et la procureure de Bastia de citer cet internaute qui avait proféré des paroles racistes sur les réseaux sociaux avant le match de football SCB – Noisy le Grand. « La personne a été identifiée et entendue par les services de police. Elle fera l’objet d’une procédure judiciaire. Mais ce que je souhaite aujourd’hui c’est que l’on soit plus dans la prévention que dans la répression ».
Cette prévention passe notamment par l’éducation nationale et à ce titre de nombreuses actions sont organisées dans les établissements scolaires de l’académie de Corse.
En 2018, 2 actions ont été effectuées, financées dans le cadre de l’appel à projet DILCRA ( Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l’antisémitisme. L’une a été portée par le CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse) avec des affiches contre le racisme et l’antisémitisme, l’autre par l’association Ava Basta, avec une cellule de veille « I Paceri »
• 4 actions ont réalisées dans les domaines de la sécurité :
- Campagne d’affichage nationale (incitation des victimes à déposer plainte) –
- Promotion des procédures de saisines du délégué du défenseur des droits
- Valorisation de l’action de l’aide aux victimes portée par le CRIJ
- Effacement des tags en lien avec services du procureur et des mairies.
• 3 actions portées principalement par l’éducation nationale et la DDCSPP
- Actions conduites en milieu scolaire sont bien institutionnalisées et insérées dans les programmes scolaires (actions de prévention, visites ou actions autour des lieux de mémoire, commémorations …)
- Interventions principalement dans le domaine du sport grâce à un référent jeunesse et sport
« Pour 2019, en réponse à des appels à projets, 6 ont été enregistrés » souligne de son coté le préfet de la Haute-Corse. « 4 sont portés par Avà Basta, un autre porté par le collège de St Florent et intitulé « Les tambours de la paix » et un autre dénommé « Tunisiens de Corse » qui se concrétisera par un film ».
Mais des actions seront aussi initiées par la ville de Bastia en partenariat avec le SDIS et l’Education Nationale. Ainsi pour la 3ème année, des collégiens seront volontaires pour effectuer une formation tous les mercredis, dans le cadre des « Cadets de la République ». Autre action prévue, dans le sport celle-là et en rapport avec les JO 2024 : « Génération 2024 ».
CNI a recueilli les réactions et impressions de Gérard Gavory, préfet de la Haute-Corse, Caroline Tharot, procureure de Bastia et Christian Mendive, DASEN…