Ces élections ont été une catastrophe rarement atteinte pour la gauche. De nombreuses villes passent à droite dont Ajaccio et Bastia. Quelques-unes tombent dans l’escarcelle du parti de la haine et du racisme. L’abstention atteint un niveau sans précédent sous la cinquième république, soit 38,50%. Si on ajoute environ 15% de non-inscrits sur les listes électorales, cela veut dire que plus de la moitié des Français en âge de voter a refusé de s’exprimer. C’est inquiétant pour le devenir de la démocratie dans le pays et cela pose le problème de la légitimité des nouveaux élus, dans de nombreuses villes, en particulier dans les grandes, où l’abstention dépasse les 50%. Exemple de Marseille.
Le Front de gauche n’échappe pas à la tourmente, même s’il parvient à limiter la casse. Les raisons de la défaite électorale sont connues ou méritent d’être explicités.
La politique d’austérité au ban des accusés
La politique d’austérité menée par François Hollande et son gouvernement a été durement sanctionnée. Une politique contraire aux intérêts de la grande majorité des Français, soumise aux diktats de la Troïka et des marchés financiers. Cette politique tourne le dos aux vraies valeurs de la gauche et aux engagements pris par le candidat socialiste pendant la campagne des présidentielles. Le changement de gouvernement et la nomination de Manuel Valls, comme premier ministre, n’est pas faite pour nous rassurer. Il est clair que le cap n’a pas été mis à gauche.
D’autres raisons peuvent être évoquées, notamment la stratégie à géométrie variable que certains au Front de gauche ont cru devoir développer. Cette stratégie a brouillé le message et éloigné vraisemblablement de nombreux électeurs qui
avaient contribué à créer la dynamique des présidentielles. On ne peut pas critiquer la politique gouvernementale au plan national et s’allier au plan local avec des représentants du Parti socialiste ou de ses alliés. Résultat : le Front de gauche
a manqué de lisibilité et de crédibilité et n’a profité aucunement de la perte de confiance des gouvernants.
L’unité dans la diversité
Doit-on pour autant se résigner – d’aucuns le souhaiteraient et l’encourageraient - et rentrer dans le rang ou encore renoncer à la lutte pour de vrais changements ? Pour le Parti de gauche et Manca alternativa/Ensemble, il n’en est nullement question.
L’heure est au sursaut, à la remobilisation. Il faut regagner la confiance de ces millions de Français qui ont rejoint le camp des abstentionnistes ou qui se sont égarés dans les bras de la famille des Le Pen. Le premier objectif à court terme, c’est
de ressouder le Front de gauche qui a été malmené au cours de la dernière période, tout en veillant à respecter l’ensemble de ses composantes. Il ne saurait y avoir en son sein un quelconque élément hégémonique. L’unité dans la diversité doit être la règle absolue. Les deux organisations proposent donc au Parti communiste en Corse de se rencontrer rapidement et de surmonter les divergences qui peuvent encore exister. Plusieurs échéances seront des opportunités à saisir : la marche contre l’austérité du 12 avril, à Paris et les élections européennes du 25 mai ainsi que les
cantonales et territoriales qui arriveront dans la foulée.