Une centaine de personnes s'est rassemblée ce mardi en fin de journée devant le commissariat de Bastia, à l'appel du mouvement indépendantiste Nazione, du PNC, et des syndicats étudiants Ghjuventù Indipendentista et Ghjuventù Paolina suite aux arrestations et au transfert vers Paris de deux militants nationalistes ce matin ainsi que l'audition de trois de leurs proches. Les deux interpellations effectuées par la police judiciaire et la Sous-direction antiterroriste (SDAT) ont eu lieu "dans le cadre d’une information judiciaire portant sur des faits qualifiés d'association de malfaiteurs terroriste, de fabrication d’engin explosif en relation avec une entreprise terroriste, et de destruction dangereuse en relation avec une entreprise terroriste", ont indiqué de sources judiciaire et proches du dossier. L'enquête porte sur la dégradation d'une villa inoccupée dans la nuit du 19 au 20 novembre 2022 à Santa-Maria di Lota.
« C’est une tentative d’intimidation »
Josepha Giacometti Piredda, en première ligne, a vivement dénoncé les arrestations musclées : « Notre volonté est de répondre à ces interpellations qui se sont déroulées de manière particulièrement violente ce matin. Il était de notre devoir d’être présent ce soir au côté de leur famille et de nos militants. » L'élue à l'Assemblée de Corse poursuit : « La concordance des temps semble laisser peu de place au hasard. Quelques heures à peine après la création du nouveau mouvement indépendantiste et quelques jours à peine avant l’arrivée du ministre Gérald Darmanin dans le cadre du pseudo-processus de Beauvau. On est dans un cycle qui laisse peu de place au hasard. » Elle ajoute : « Il y a eu des brutalités policières, des portes explosées alors même que les militants s’apprêtaient à les ouvrir, des bousculades, des jouets d’enfants jetés au sol. C’est une tentative d’intimidation et des pratiques qui sont malheureusement courantes et pour autant inacceptable. Nous sommes là pour le dire ce soir. Nous sommes là sereinement, mais aussi déterminées. »
Pierre Savelli, Lauda Guidicelli pour Femu a Corsica ainsi que Jean-Guy Talamoni, des membres du PNC, du STC et des syndicats étudiants ont aussi participé au rassemblement. Paul-Felix Benedetti de Core in fronte, également présent, a souligné le droit du peuple à revendiquer ses actions « Le peuple a le droit d’exister, de revendiquer. Il a le droit de légitimer des actions qui sont historiques. Le nier, comme le fait l’état depuis de nombreuses années, c’est chercher l’affrontement. »