Le premier recours, déposé au fond, vise à obtenir l’annulation pure et simple du permis de construire délivré par la mairie de Monte. Le second, un référé suspension, sera examiné dès le 16 avril prochain, et demande la suspension immédiate des travaux dans l’attente d’un jugement sur le fond.
Les opposants dénoncent le lancement des travaux sans attendre l’expiration des délais de recours. D’importants moyens de chantier ont été mobilisés dès l’obtention du permis, pour une installation que les requérants jugent "disproportionnée, coûteuse et mal située."
Selon les requérants, le site choisi se trouve en zone naturelle de culture (ZNC) et en espace stratégique agricole (ESA), à proximité du fleuve Golu. "Ces terrains sont classés comme parmi les plus riches en potentiel agricole", et sont donc, en principe, inconstructibles. Selon les associations, l’artificialisation de ces terres irait à l’encontre des principes de protection des sols et de souveraineté alimentaire.
La nature du projet soulève des inquiétudes
Au-delà des enjeux fonciers, c’est également la nature du projet qui soulève des inquiétudes. Une part importante des déchets qui y seraient traités – pourtant recyclables – serait transformée en combustibles solides de récupération (CSR), destinés à alimenter des incinérateurs. Les biodéchets, quant à eux, ne pourraient pas être valorisés en compost en raison de leur contamination, et seraient enfouis.
Les associations estiment que ce projet va à l’encontre des objectifs de réduction, de tri et de valorisation matière des déchets, alimentant une logique de production massive plutôt que de prévention.
Elles pointent enfin une possible dérive financière, s’interrogeant sur les motivations réelles derrière l’implantation de ce centre :
"La manne financière que représente ce projet pour quelques groupes privés justifie-t-elle que le SYVADEC et le Maire de Monte bafouent les principes de l’urbanisme et de la protection de l’environnement ?", s’interrogent les requérants.
Ils appellent à un sursaut des autorités :
"Nous en appelons à la responsabilité de l’État, principal financeur du projet, et à celle des élus du SYVADEC, pour qu’ils suspendent immédiatement les travaux en attendant une décision sereine du tribunal administratif."