Gilles Simeoni, au bureau centralisateur de l'ancienne Mairie, place du marché.
Gilles Simeoni voulait arriver en tête au soir du 1er tour. C’est quasiment fait ! Le candidat d’Inseme per Bastia est, depuis les élections territoriales de 2010, porté par une vague qui grossit à chaque scrutin. Il a doublé en pourcentage et triplé en voix son score de 2008. Sur les 16868 électeurs bastiais qui ont voté au 1er tour, soit un taux de participation record de 79,34%, 5481 lui ont apporté leurs suffrages. Il arrive en tête dans 13 bureaux de vote sur 26, rafle la mise dans pratiquement tous les bureaux du centre-ville, confirmant une tendance lourde, et arrache même, en surprise, certains bureaux des quartiers Sud ! Avec de très bons scores totalement inattendus à Lupino : 40 voix d’avance au bureau 25 de l’Ecole Marie Reynoard, 30 voix d’avance au bureau 19 de l’Ecole maternelle Charles Andreï I ou 20 voix d’avance au bureau 17 de l’Ecole Joseph Calloni.
Le résultat exceptionnel d’Inseme
Plus symboliquement, il emporte largement le bureau 1 de l’Ancienne mairie, le bureau centralisateur où Jean Zuccarelli était arrivé en tête lors des législatives de 2012. Cette fois-ci, le leader nationaliste modéré totalise 120 votes contre 86 pour Jean Zuccarelli et 84 pour Jean-Louis Milani. « Ce soir, il est clair que quelque chose de fabuleux s’est passé ! Le résultat est exceptionnel parce que ce sont des voix de conviction ! La victoire est en marche. Nous allons la construire ensemble pour Bastia et pour tous les Bastiais », a, immédiatement, réagi Gilles Simeoni qui ne cachait pas sa joie à l’annonce des résultats. Des résultats qui confirment l’engouement autour de sa personne et de la démarche d’Inseme per Bastia. Il a déjà annoncé que, dès lundi matin, il allait s’atteler à rassembler autour de sa candidature l’ensemble de l’opposition à l’équipe sortante, sans aucune exclusive.
Une citadelle en difficulté
Face à la grande satisfaction du leader nationaliste modéré, le candidat de l’équipe sortante fait grise mine. Jean Zuccarelli sort, comme on pouvait s’y attendre, affaibli de ce 1er tour de scrutin. Avec seulement 5510 voix, il perd près de 1800 voix par rapport à la liste de son père en 2008 et recule pratiquement partout en centre ville. Même s’il rattrape son retard sur les quartiers Sud, - il avait, d’ailleurs, prévenu que son élection se jouerait là -, son électorat s’effrite. Jean Zuccarelli pâtit de la dissidence à gauche, mais pas seulement. Sa campagne outrancière contre Gilles Simeoni et les dérives verbales de son colistier Francis Riolacci ont laissé des traces dans l’opinion. Sa stratégie électorale fondée sur la peur n’a visiblement pas convaincu. Peut-être subit-il également les contrecoups de la politique gouvernementale ? Quoi qu’il en soit, la citadelle zuccarelliste, qui avait déjà été fortement ébranlée lors des législatives de 2012, est, aujourd’hui, assiégée et en grande difficulté. Son appel à un rassemblement à gauche s’est vu opposer une nouvelle et définitive fin de non-recevoir ! Jean Zuccarelli apparaît très isolé !
Le pari gagné de la dissidence
A l’inverse, la gauche dissidente gagne son pari. François Tatti, exclu avec fracas de son parti, mis au ban par la majorité sortante à laquelle il appartenait et que personne ne prenait véritablement au sérieux, réussit, lui aussi, en tandem avec la socialiste Emmanuelle de Gentili, une très belle élection. Parti de rien, il engrange 2482 voix et coupe l’herbe sous les pieds de son rival Jean Zuccarelli. Sa démarche de construction a porté ses fruits, il peut, désormais, raisonnablement incarner, comme il le souhaitait, la force montante de la gauche progressiste bastiaise. « C’est le début de la construction d’une démarche de gauche moderne à Bastia », s’exclame-t-il après avoir immédiatement réaffirmé sa rupture définitive avec l’héritier : « Jean Zuccarelli a perdu ! ». S’il entend peser de tout son poids sur le 2nd tour, l’ex-adjoint du maire sortant n’a, cependant, pas clairement exprimé ce qu’il allait faire : se maintenir pour une triangulaire ou s’allier à une coalition autour de Gilles Simeoni.
La déception de la droite
Les autres candidats ne franchissent pas la barre des 10%. La déception est palpable chez Jean-Louis Milani qui, avec 1649 voix, ne fait pas le score espéré, malgré des résultats appréciables dans son canton. Le candidat de droite, amputé des 509 voix de Sylvain Fanti (3%), n’arrive pas à retrouver le niveau de Jean-Louis Albertini en 2008. « Je suis déçu à plusieurs égards, j’ai le sentiment de ne pas avoir bénéficier de tous les soutiens à droite », explique-t-il, même s’il se dit « optimiste » pour l’avenir. La droite bastiaise, en pleine reconstruction, peine à trouver les chemins de sa renaissance alors qu’elle triomphe ailleurs en Corse, parfois de manière inattendue comme à Porto-Vecchio ou même à Ajaccio où elle est bien positionnée pour le 2nd tour. Jean-Louis Milani a annoncé qu’il donnerait d’ici à mardi sa position pour le 2nd tour en accord avec ses colistiers, tout en précisant que la plupart d’entre eux, issus des jeunes générations, réclamaient le changement. Une façon déguisée d’exprimer un possible ralliement à Gilles Simeoni, la droite ayant exclu tout accord avec la gauche.
Les tractations du 2nd tour
De tous les candidats susceptibles de fusionner les listes, seul Eric Simoni a clairement énoncé sa position. Le candidat d’Un Alba nova per Bastia a su tirer son épingle du jeu en franchissant la barre des 5%, même si, avec 916 voix, il affiche un score inférieur à 2008. « Nous sommes heureux d’avoir rempli le contrat », estime-t-il, tout en appelant de ses vœux une large « pérestroïka » autour de Gilles Simeoni.
Pas sûr, cependant, que celle-ci soit du goût de la gauche dissidente et de la droite bastiaise qui font la fine bouche, au contraire de leurs consœurs qui, notamment dans le Sud de l’île, n’ont pas ce genre d’état d’âme ! Reste également à savoir comment se répartiront les 2,34% d’électeurs de Jean-François Baccarelli qui, traditionnellement, regagnent la gauche au 2nd tour. Les discussions et les tractations battront leur plein dans les deux jours à-venir. Les électeurs seront fixés au plus tard mardi soir, date limite du dépôt des listes.
N. M.
Le résultat exceptionnel d’Inseme
Plus symboliquement, il emporte largement le bureau 1 de l’Ancienne mairie, le bureau centralisateur où Jean Zuccarelli était arrivé en tête lors des législatives de 2012. Cette fois-ci, le leader nationaliste modéré totalise 120 votes contre 86 pour Jean Zuccarelli et 84 pour Jean-Louis Milani. « Ce soir, il est clair que quelque chose de fabuleux s’est passé ! Le résultat est exceptionnel parce que ce sont des voix de conviction ! La victoire est en marche. Nous allons la construire ensemble pour Bastia et pour tous les Bastiais », a, immédiatement, réagi Gilles Simeoni qui ne cachait pas sa joie à l’annonce des résultats. Des résultats qui confirment l’engouement autour de sa personne et de la démarche d’Inseme per Bastia. Il a déjà annoncé que, dès lundi matin, il allait s’atteler à rassembler autour de sa candidature l’ensemble de l’opposition à l’équipe sortante, sans aucune exclusive.
Une citadelle en difficulté
Face à la grande satisfaction du leader nationaliste modéré, le candidat de l’équipe sortante fait grise mine. Jean Zuccarelli sort, comme on pouvait s’y attendre, affaibli de ce 1er tour de scrutin. Avec seulement 5510 voix, il perd près de 1800 voix par rapport à la liste de son père en 2008 et recule pratiquement partout en centre ville. Même s’il rattrape son retard sur les quartiers Sud, - il avait, d’ailleurs, prévenu que son élection se jouerait là -, son électorat s’effrite. Jean Zuccarelli pâtit de la dissidence à gauche, mais pas seulement. Sa campagne outrancière contre Gilles Simeoni et les dérives verbales de son colistier Francis Riolacci ont laissé des traces dans l’opinion. Sa stratégie électorale fondée sur la peur n’a visiblement pas convaincu. Peut-être subit-il également les contrecoups de la politique gouvernementale ? Quoi qu’il en soit, la citadelle zuccarelliste, qui avait déjà été fortement ébranlée lors des législatives de 2012, est, aujourd’hui, assiégée et en grande difficulté. Son appel à un rassemblement à gauche s’est vu opposer une nouvelle et définitive fin de non-recevoir ! Jean Zuccarelli apparaît très isolé !
Le pari gagné de la dissidence
A l’inverse, la gauche dissidente gagne son pari. François Tatti, exclu avec fracas de son parti, mis au ban par la majorité sortante à laquelle il appartenait et que personne ne prenait véritablement au sérieux, réussit, lui aussi, en tandem avec la socialiste Emmanuelle de Gentili, une très belle élection. Parti de rien, il engrange 2482 voix et coupe l’herbe sous les pieds de son rival Jean Zuccarelli. Sa démarche de construction a porté ses fruits, il peut, désormais, raisonnablement incarner, comme il le souhaitait, la force montante de la gauche progressiste bastiaise. « C’est le début de la construction d’une démarche de gauche moderne à Bastia », s’exclame-t-il après avoir immédiatement réaffirmé sa rupture définitive avec l’héritier : « Jean Zuccarelli a perdu ! ». S’il entend peser de tout son poids sur le 2nd tour, l’ex-adjoint du maire sortant n’a, cependant, pas clairement exprimé ce qu’il allait faire : se maintenir pour une triangulaire ou s’allier à une coalition autour de Gilles Simeoni.
La déception de la droite
Les autres candidats ne franchissent pas la barre des 10%. La déception est palpable chez Jean-Louis Milani qui, avec 1649 voix, ne fait pas le score espéré, malgré des résultats appréciables dans son canton. Le candidat de droite, amputé des 509 voix de Sylvain Fanti (3%), n’arrive pas à retrouver le niveau de Jean-Louis Albertini en 2008. « Je suis déçu à plusieurs égards, j’ai le sentiment de ne pas avoir bénéficier de tous les soutiens à droite », explique-t-il, même s’il se dit « optimiste » pour l’avenir. La droite bastiaise, en pleine reconstruction, peine à trouver les chemins de sa renaissance alors qu’elle triomphe ailleurs en Corse, parfois de manière inattendue comme à Porto-Vecchio ou même à Ajaccio où elle est bien positionnée pour le 2nd tour. Jean-Louis Milani a annoncé qu’il donnerait d’ici à mardi sa position pour le 2nd tour en accord avec ses colistiers, tout en précisant que la plupart d’entre eux, issus des jeunes générations, réclamaient le changement. Une façon déguisée d’exprimer un possible ralliement à Gilles Simeoni, la droite ayant exclu tout accord avec la gauche.
Les tractations du 2nd tour
De tous les candidats susceptibles de fusionner les listes, seul Eric Simoni a clairement énoncé sa position. Le candidat d’Un Alba nova per Bastia a su tirer son épingle du jeu en franchissant la barre des 5%, même si, avec 916 voix, il affiche un score inférieur à 2008. « Nous sommes heureux d’avoir rempli le contrat », estime-t-il, tout en appelant de ses vœux une large « pérestroïka » autour de Gilles Simeoni.
Pas sûr, cependant, que celle-ci soit du goût de la gauche dissidente et de la droite bastiaise qui font la fine bouche, au contraire de leurs consœurs qui, notamment dans le Sud de l’île, n’ont pas ce genre d’état d’âme ! Reste également à savoir comment se répartiront les 2,34% d’électeurs de Jean-François Baccarelli qui, traditionnellement, regagnent la gauche au 2nd tour. Les discussions et les tractations battront leur plein dans les deux jours à-venir. Les électeurs seront fixés au plus tard mardi soir, date limite du dépôt des listes.
N. M.
Réactions des principaux candidats
Gilles Simeoni : « La dynamique de victoire est irréversible »
« Ce résultat exceptionnel en pourcentage et en voix est une immense satisfaction collective. Mes premiers remerciements vont, bien sûr, aux électeurs qui nous ont fait confiance, ensuite aux colistiers et aux militants qui ont construit, par leur travail, ce résultat sans précédent. Nous vivons la fin d’un système qui est, lors de cette élection, incarné par Jean Zuccarelli et Francis Riolacci. Nous sommes, donc, a tocca tocca, à 29 voix. Nous considérons que nous sommes en tête de ce 1er tour. Cela nous donne des responsabilités immenses. Tous les résultats démontrent que la dynamique de victoire est en marche et que la volonté de changement à Bastia est très largement majoritaire. »
La stratégie de 2nd tour ?
« En ma qualité de chef de liste arrivé en tête au soir du 1er tour, il est de ma responsabilité de construire une alternative la plus large possible. Je lance un appel à tous les autres candidats. Je vais tous les rencontrer sans exclure personne parce que lorsqu’on cherche à dialoguer et à construire, on ne commence pas par des exclusives ou des oublis. Je suis très confiant parce que le changement est très attendu par les Bastiais. La dynamique de victoire est, aujourd’hui, irréversible. »
Jean Zuccarelli : « Ce 1er tour de scrutin nous a donné la légitimité pour rassembler les forces de gauche »
« C’est une satisfaction. Les électeurs ont parlé clairement. Je les remercie de nous avoir, dès ce 1er tour, placé en tête. Si on additionne les forces se réclamant du bilan de la majorité municipale, elles sont majoritaires. Il y a une dynamique autour de ce bilan qui a été largement approuvé. »
La stratégie de 2nd tour ?
« Je considère que ce 1er tour de scrutin nous a donné la légitimité du suffrage universel pour rassembler toutes les forces de gauche, de progrès et, au-delà, toutes celles qui partagent les valeurs républicaines, autour de notre liste. Nous renouvelons notre appel à toutes ces listes pour continuer dans la voie du progrès et de la modernisation et pour faire échec à l’entreprise nationaliste de Mr. Simeoni.
François Tatti : « Cette élection, Jean Zuccarelli l’a désormais perdue ! »
« C’est une grande satisfaction. Nous sommes partis de très loin dans une démarche de construction qui prend tout son sens aujourd’hui. Il m’appartient de remercier les électeurs qui se sont reconnus dans notre démarche et qui nous ont fait l’honneur de voter pour nous. C’est le début de la construction d’une démarche moderne de gauche à Bastia qui permettra de porter ses fruits dans l’avenir. Une page s’est tournée. Nous allons travailler pour écrire une page nouvelle. Dimanche prochain, nous pensons participer à la construction de cette victoire. »
La stratégie de 2nd tour ?
« Une somme d’erreurs a été faite. On a choisi le fils du maire sortant selon une pratique qui montre ses limites aujourd’hui. On a refusé une compétition loyale dans le cadre d’une primaire citoyenne. C’est une 2ème erreur. Qui plus est, on a tenté de réduire notre démarche à celle de la dissidence en essayant de me marginaliser politiquement. A l’évidence, ça n’a pas marché ! On ne peut pas dire que ce 1er tour est une primaire car, dans une primaire loyale, je l’aurais clairement emporté. Le PRG a choisi de faire concourir le fils du maire sortant, c’est son problème ! Je n’appartiens plus à ce parti et je ne souhaite pas poursuivre de participation politique à ce travail. Les choix politiques stratégiques néfastes de cette majorité municipale se sont retournés contre eux et les ont éloignés de la population. Cette élection, Jean Zuccarelli l’a désormais perdue ! Je ne veux pas recoller des morceaux qui ne sont plus recollables et qui seraient incompris par la population. Nous allons, d’une manière ou d’une autre, travailler pour construire une démarche dans laquelle les Bastiais se reconnaîtront. Nous voulons incarner le changement auxquels ils aspirent. D’ores et déjà, j’appelle les électeurs de gauche et les Républicains à nous rejoindre au 2nd tour. Nous voulons construire l’avenir avec les forces dans lesquelles nous nous reconnaissons avec nos valeurs, nos principes et les projets que nous pouvons construire »
Jean-Louis Milani : « Mes jeunes colistiers ont soif de changement »
« Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas déçu ! Je le suis à plusieurs égards. On n’a pas su, dans notre camp, éviter une division. S’il n’y avait pas eu cette division, on aurait fait un meilleur score qu’en 2008. Il faut en prendre acte. Les résultats ne correspondent pas au travail fourni par mes colistiers. Nous avons, enfin, le sentiment de n’avoir pas reçu toute l’aide escomptée dans cette élection. Je voudrais néanmoins remercier les 1649 électeurs qui ont voté notre liste ».
La stratégie de 2nd tour ?
« Je ne suis pas qualifié pour le 2nd tour. Laissez-moi digérer le fait d’être arrivé à Rome sans voir le pape ! Il faut au préalable que nous analysions les résultats et qu’il y ait une consultation de mes colistiers. Nous prendrons une position collégiale, les électeurs seront fixés avant mardi soir. »
Eric Simoni : « Nous pouvons faire tomber une citadelle du système »
« Nous sommes heureux d’avoir rempli le contrat puisque nous avons passé la barre des 5% qui nous permet de fusionner et qui rend notre mouvement incontournable dans le cadre de cette élection. Je voudrais, avant tout, dédié ce succès à la mémoire de mon ami Pilou Penciolelli qui manque à beaucoup aujourd’hui. Nous savons qu’il aurait été très heureux que nous passions cette barre symbolique, c’est donc à lui que nous pensons en premier lieu. Je voudrais également remercier tous les électeurs qui ont porté leurs suffrages sur notre liste et qui ont bien compris le message et les enjeux, y compris pour le mouvement national ».
La stratégie de 2nd tour ?
« Nous avons été très clair depuis le 1er tour. Nous avons été les seuls à indiquer de manière très claire ce que nous comptions faire pour le 2nd tour. Ce que nous avons prédit, arrive. La victoire est à portée de main. Nous pouvons faire tomber une citadelle du système grâce aux forces conjuguées des deux courants du nationalisme et avec, bien entendu, une ouverture sur d’autres forces. Nous pensons que les convergences à privilégier sont, bien sûr, les convergences naturelles entre Nationalistes, mais nous ne pratiquons aucune exclusive envers qui que ce soit. Les gens, qui veulent participer à cette pérestroïka bastiaise, seront les bienvenus. »
Propos recueillis par Nicole MARI
Gilles Simeoni : « La dynamique de victoire est irréversible »
« Ce résultat exceptionnel en pourcentage et en voix est une immense satisfaction collective. Mes premiers remerciements vont, bien sûr, aux électeurs qui nous ont fait confiance, ensuite aux colistiers et aux militants qui ont construit, par leur travail, ce résultat sans précédent. Nous vivons la fin d’un système qui est, lors de cette élection, incarné par Jean Zuccarelli et Francis Riolacci. Nous sommes, donc, a tocca tocca, à 29 voix. Nous considérons que nous sommes en tête de ce 1er tour. Cela nous donne des responsabilités immenses. Tous les résultats démontrent que la dynamique de victoire est en marche et que la volonté de changement à Bastia est très largement majoritaire. »
La stratégie de 2nd tour ?
« En ma qualité de chef de liste arrivé en tête au soir du 1er tour, il est de ma responsabilité de construire une alternative la plus large possible. Je lance un appel à tous les autres candidats. Je vais tous les rencontrer sans exclure personne parce que lorsqu’on cherche à dialoguer et à construire, on ne commence pas par des exclusives ou des oublis. Je suis très confiant parce que le changement est très attendu par les Bastiais. La dynamique de victoire est, aujourd’hui, irréversible. »
Jean Zuccarelli : « Ce 1er tour de scrutin nous a donné la légitimité pour rassembler les forces de gauche »
« C’est une satisfaction. Les électeurs ont parlé clairement. Je les remercie de nous avoir, dès ce 1er tour, placé en tête. Si on additionne les forces se réclamant du bilan de la majorité municipale, elles sont majoritaires. Il y a une dynamique autour de ce bilan qui a été largement approuvé. »
La stratégie de 2nd tour ?
« Je considère que ce 1er tour de scrutin nous a donné la légitimité du suffrage universel pour rassembler toutes les forces de gauche, de progrès et, au-delà, toutes celles qui partagent les valeurs républicaines, autour de notre liste. Nous renouvelons notre appel à toutes ces listes pour continuer dans la voie du progrès et de la modernisation et pour faire échec à l’entreprise nationaliste de Mr. Simeoni.
François Tatti : « Cette élection, Jean Zuccarelli l’a désormais perdue ! »
« C’est une grande satisfaction. Nous sommes partis de très loin dans une démarche de construction qui prend tout son sens aujourd’hui. Il m’appartient de remercier les électeurs qui se sont reconnus dans notre démarche et qui nous ont fait l’honneur de voter pour nous. C’est le début de la construction d’une démarche moderne de gauche à Bastia qui permettra de porter ses fruits dans l’avenir. Une page s’est tournée. Nous allons travailler pour écrire une page nouvelle. Dimanche prochain, nous pensons participer à la construction de cette victoire. »
La stratégie de 2nd tour ?
« Une somme d’erreurs a été faite. On a choisi le fils du maire sortant selon une pratique qui montre ses limites aujourd’hui. On a refusé une compétition loyale dans le cadre d’une primaire citoyenne. C’est une 2ème erreur. Qui plus est, on a tenté de réduire notre démarche à celle de la dissidence en essayant de me marginaliser politiquement. A l’évidence, ça n’a pas marché ! On ne peut pas dire que ce 1er tour est une primaire car, dans une primaire loyale, je l’aurais clairement emporté. Le PRG a choisi de faire concourir le fils du maire sortant, c’est son problème ! Je n’appartiens plus à ce parti et je ne souhaite pas poursuivre de participation politique à ce travail. Les choix politiques stratégiques néfastes de cette majorité municipale se sont retournés contre eux et les ont éloignés de la population. Cette élection, Jean Zuccarelli l’a désormais perdue ! Je ne veux pas recoller des morceaux qui ne sont plus recollables et qui seraient incompris par la population. Nous allons, d’une manière ou d’une autre, travailler pour construire une démarche dans laquelle les Bastiais se reconnaîtront. Nous voulons incarner le changement auxquels ils aspirent. D’ores et déjà, j’appelle les électeurs de gauche et les Républicains à nous rejoindre au 2nd tour. Nous voulons construire l’avenir avec les forces dans lesquelles nous nous reconnaissons avec nos valeurs, nos principes et les projets que nous pouvons construire »
Jean-Louis Milani : « Mes jeunes colistiers ont soif de changement »
« Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas déçu ! Je le suis à plusieurs égards. On n’a pas su, dans notre camp, éviter une division. S’il n’y avait pas eu cette division, on aurait fait un meilleur score qu’en 2008. Il faut en prendre acte. Les résultats ne correspondent pas au travail fourni par mes colistiers. Nous avons, enfin, le sentiment de n’avoir pas reçu toute l’aide escomptée dans cette élection. Je voudrais néanmoins remercier les 1649 électeurs qui ont voté notre liste ».
La stratégie de 2nd tour ?
« Je ne suis pas qualifié pour le 2nd tour. Laissez-moi digérer le fait d’être arrivé à Rome sans voir le pape ! Il faut au préalable que nous analysions les résultats et qu’il y ait une consultation de mes colistiers. Nous prendrons une position collégiale, les électeurs seront fixés avant mardi soir. »
Eric Simoni : « Nous pouvons faire tomber une citadelle du système »
« Nous sommes heureux d’avoir rempli le contrat puisque nous avons passé la barre des 5% qui nous permet de fusionner et qui rend notre mouvement incontournable dans le cadre de cette élection. Je voudrais, avant tout, dédié ce succès à la mémoire de mon ami Pilou Penciolelli qui manque à beaucoup aujourd’hui. Nous savons qu’il aurait été très heureux que nous passions cette barre symbolique, c’est donc à lui que nous pensons en premier lieu. Je voudrais également remercier tous les électeurs qui ont porté leurs suffrages sur notre liste et qui ont bien compris le message et les enjeux, y compris pour le mouvement national ».
La stratégie de 2nd tour ?
« Nous avons été très clair depuis le 1er tour. Nous avons été les seuls à indiquer de manière très claire ce que nous comptions faire pour le 2nd tour. Ce que nous avons prédit, arrive. La victoire est à portée de main. Nous pouvons faire tomber une citadelle du système grâce aux forces conjuguées des deux courants du nationalisme et avec, bien entendu, une ouverture sur d’autres forces. Nous pensons que les convergences à privilégier sont, bien sûr, les convergences naturelles entre Nationalistes, mais nous ne pratiquons aucune exclusive envers qui que ce soit. Les gens, qui veulent participer à cette pérestroïka bastiaise, seront les bienvenus. »
Propos recueillis par Nicole MARI