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Nuits de la guitare de Patrimonio : Axel Bauer en guitariste éclairé


Philippe Jammes le Vendredi 22 Juillet 2022 à 18:31

Pour beaucoup de gens Axel Bauer est le matelot iconique de Cargo de nuit, chanson culte de 1984. Pour les plus connaisseurs c’est aussi un excellent guitariste. D’où sa place dans ces Nuits de la guitare de Patrimonio où, outre ses grands succès, il a présenté son dernier album Radio Londres. Avant son concert de ce vendredi soir, CNI l’a rencontré.



- Axel Bauer et la guitare ?
- J’avoue que je suis très content d’être à ce festival. Sans aucune prétention, je pense avoir ma place ici car la guitare est une passion pour moi. J’en joue depuis l’âge de 12 ans. Je suis d’une époque, les années 70 et 80, où la guitare tenait une grande place avec des guitaristes de talents comme Jimi Hendrix, Jimmy Page, Jeff Beck pour ne citer que ceux-là. Ces années là ont mis la guitare à l’honneur. Quand j’étais ado je voulais être guitare lead pour pouvoir faire des solos. J’ai travaillé pour cela. J’avais aussi besoin ça.

- Justement, en parlant de solo, il y en a un beau en hommage au chanteur Christophe…
- Ce n’était pas quelque chose de calculé. Je connaissais Christophe depuis les années 80 et on s’appelait souvent le soir et même à des heures très avancées de la nuit. On parlait de guitare. Il adorait Prince et me demandait des renseignements sur son matériel. On avait des discussions de passionnés. J’ai été très ému de sa disparition soudaine et j’ai voulu lui rendre hommage en chantant Les mots bleus. Et à la fin je fais un long solo de guitare mais ce n’était pas calculé. Je l’ai posté sur les réseaux sociaux à 3h du matin, l’heure où souvent il m’appelait.


- L’idée de votre nouvel album "Radio Londres" ?
- Elle a commencé lorsque mon père a réenregistré les messages qu’il lisait sur Radio Londres pendant la guerre. Il était un des speakers de cette radio. On l’avait choisi car sa voix était dans les médiums et elle passait au-dessus des brouillages des allemands. Mon père, comme ses copains de l’époque, ne parlait jamais de la guerre. Pour lui c’était du passé. A 90 ans il a écrit un livre qui m’a permis de le découvrir à 22 ans. Je lui ai alors proposé de faire une chanson en hommage à ces speakers de Radio Londres. J’ai demandé à Boris Bergman qui a notamment fait de nombreuses chansons pour Bashung de m’aider pour le texte. Boris Bergman a lui aussi un passé avec la résistance de par sa famille. Cette chanson est un symbole qui me rappelle mon père.


- Un album intimiste aussi qui parle de votre propre résistance à la maladie ?
- J’ai eu un cancer en 2017. J’ai pu être sauvé grâce à la chirurgie et je n’ai pas eu de traitement. Ce fut une grosse opération mais sans traitement lourd à la suite. Je voulais en parler pour prouver qu’on peut se sauver de cette maladie grâce à la prévention, grâce au dépistage. Je partage donc ce passage de ma vie dans la chanson C’est Malin. On se croit immortel, invincible et puis un jour, en sortant d’un scanner on vous annonce que vous avez une tumeur, ou 2. Mais on peut s’en sortir.


- Les projets ?
- Pour l’instant entre les clips, les concerts je n’ai guère de temps pour écouter les maquettes d’un prochain album. J’aurai plus de temps à la rentrée.  


- La Corse ?
- Je suis un habitué de Calvi depuis 40 ans. Je viens ici régulièrement et j’y ai de nombreux amis. C’est l’île de beauté avec des paysages magnifiques. Ici je me sens libre, moi qui vis à Paris. Je suis heureux de revoir mes amis, je retrouve des plaisirs simples comme les balades. Ici y a la mer, la montagne ! C’est magique. Et puis, j’ai aussi une petite affinité avec une certaine résistance !

Axel Bauer, un habitué de la Corse.
Axel Bauer, un habitué de la Corse.