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Paul-André Colombani, député sortant arrivé deuxième : "C'est d'abord une poussée importante du RN"


le Dimanche 30 Juin 2024 à 22:35

Dans la deuxième circonscription de la Corse du Sud, le député sortant Paul-André Colombani a obtenu 26,45 % des suffrages exprimés au soir du premier tour. Il se place en deuxième position, derrière François Filoni du Rassemblement national (35,10 %), contre lequel il sera opposé dimanche lors du deuxième tour.



Paul-André Colombani, dimanche soir à Porto-Vecchio, où il est arrivé en tête. Mais dans l'ensemble de la circonscription, il est devancé par François FIloni, du Rassemblement national.
Paul-André Colombani, dimanche soir à Porto-Vecchio, où il est arrivé en tête. Mais dans l'ensemble de la circonscription, il est devancé par François FIloni, du Rassemblement national.
- Paul-André Colombani, vous arrivez en deuxième position de ce premier tour, à près de 3 500 voix du candidat du Rassemblement national, François Filoni. Comment analysez-vous ce résultat ?
- Je ne dois pas être le seul, dans les 577 circonscriptions, à me retrouver dans cette configuration. Il y a eu une vague RN, annoncée par leurs scores aux élections européennes, et confirmée ce soir, de façon même un peu surprenante. En 2017, j’avais gagné l’élection à peu près dans cette configuration-là (face au député sortant Camille de Rocca Serra, NDLR) en sachant rassembler autour de moi. J’ai une semaine pour rassembler les gens de gauche, de la famille libérale, chez les nationalistes aussi… Des gens qui n’auront pas envie, dimanche prochain, de voir un député RN représenter la Corse à Paris.

- Vous étiez arrivé en tête du premier tour il y a deux ans lors des précédentes élections législatives. Est-ce que cette deuxième place aujourd’hui traduit un vote sanction des électeurs à votre encontre ?
- C’est une poussée importante du RN tout d’abord, qui fait une très belle élection. Nous, on maintient nos positions, on améliore même un petit peu notre nombre de voix en valeur absolue (Paul-André Colombani a obtenu 10 266 voix ce dimanche, contre 9 549 en 2022 ; de son côté, François Filoni du Rassemblement national  a gagné près de 10 000 voix, passant de 3788 voix à 13 620 en deux ans dans la circonscription, NDLR). Moi, je suis arrivé avec un bilan que je n’avais jamais eu jusqu’à présent. J’ai porté le projet d’un centre hospitalier universitaire qui a recueilli l’unanimité au sein de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. J’ai porté des actions importantes dans la lutte contre le crime organisé et dans la lutte contre la spéculation. J’ai accompagné le processus de Beauvau sur l’autonomie de la Corse. J’ai toujours été clair dans mon positionnement, dans l’opposition au président Macron. Aujourd’hui, il faut aller rechercher les gens de gauche et de droite qui, au pays de Jean Nicoli, n’ont pas envie d’envoyer un député Rassemblement national. Cette extrême-droite, partout où elle est arrivée au pouvoir, a rarement amené de la paix et de la prospérité.

- On a le sentiment que les enjeux politiques corses, notamment le processus pour l’autonomie, sont passés au second plan pour les électeurs. S’agit-il selon vous essentiellement d’un vote sanction à l’encontre d’Emmanuel Macron ?
- Depuis le début de cette campagne qui a été très courte, le débat s’est très vite polarisé entre Bardella ou Mélenchon. On a eu énormément de mal à se faire entendre. Je veux simplement rappeler aux électeurs de la circonscription que dimanche, ils n’élisent pas Bardella ou Mélenchon, ils élisent une voix de la Corse à Paris. Point.