Voilà bien longtemps qu’un rapport n’avait pas alimenté autant les débats au conseil municipal de Porto-Vecchio. Souvent sur la même longueur d’ondes, élus de la majorité et de l’opposition ont cette fois achoppé sur une délibération en apparence anodine : la modification des tarifs des stages et animations sportives proposés durant les vacances scolaires. Ces activités n’ont rien à voir avec le centre de loisirs, même si elles se déroulent au même moment. La particularité de ces stages, c’est de faire découvrir aux enfants de 8 à 15 ans des disciplines plus confidentielles, telles que le badminton, le hockey, le beach rugby ou l’ultimate. Au programme également, des expériences nature (randonnée, course d’orientation, accro-branches, VTT, voile, plongée).
Jusqu’à maintenant, il y avait un tarif unique : 20€ le stage hebdomadaire multisports. Mais la majorité municipale, sous l’impulsion de l’adjointe aux sports, Véronique Filippi, a souhaité revoir les modalités d’inscription, pour plus de souplesse et d’équité sociale. Désormais, c’est le quotient familial (QF), calculé suivant les revenus d’un foyer, qui déterminera le barème tarifaire. Les familles au QF le plus bas devront débourser 15€ pour un stage, puis ça évoluera par palier (18€, 20€, 23€… jusqu’à 40€ pour les QF les plus hauts).
"Mauvais message envoyé"
Ce n’est pas la prise en compte des quotients familiaux qui pose problème à Jean-Michel Sauli, bien au contraire, c’est le deuxième critère qui a fait bondir l’élu d’opposition : la différence de prix, au moment de l’inscription, entre les Porto-Vecchiais et les non Porto-Vecchiais. Pour ces derniers, une hausse de 50 % sera appliquée. « J’ai cru à une erreur en lisant le rapport, s’est étranglé Jean-Michel Sauli. Ce n’est pas normal que les gens de Sotta, Figari ou Lecci n’aient pas droit aux mêmes tarifs que les Porto-Vecchiais... » Dans les rangs de l’opposition, on approuve, à l’image de Florence Valli, qui y voit « un mauvais message envoyé. On parle de pas grand-chose financièrement. C’est politique. Pour moi, il n’y a pas de différence entre ma fille qui vit à Sotta et moi qui suis à Porto-Vecchio. »
« On a baissé les tarifs », leur a répondu Véronique Filippi. C’est vrai pour les QF les plus bas, mais pas pour les autres, et seulement pour les habitants de Porto-Vecchio. Précisons que pour plus de souplesse, la mairie donne désormais la possibilité d’inscrire son enfant à la demi-journée, ce qui revient moins cher, évidemment. Mais selon Véronique Filippi, les non Porto-Vecchiais inscrits à ces stages « ne sont pas nombreux. Et on les accepte quand il reste de la place, la priorité a toujours été donnée aux Porto-Vecchiais, et ce sera encore le cas demain. »
Microcosme
Quelques euros de différence selon que l’on réside, ou non, à Porto-Vecchio, d’aucuns pourraient trouver ce débat - qui a duré plus d’une demi-heure - futile. Mais derrière cela, il y a un microcosme à part. Bon nombre de Porto-Vecchiais ne vivent pas « en ville », mais dans les villages alentours. Que ces villages appartiennent ou non administrativement à la commune de Porto-Vecchio, cela n’a que peu d’importance : la micro-région se vit d’abord à l’échelle intercommunale. Un sentiment renforcé depuis quelques années par la réalité du marché immobilier dans l’Extrême-Sud : on choisit de moins en moins sa commune de résidence, on choisit une opportunité d’installation.
Mais in fine, quand il s’agit de payer ses impôts, chacun le fait dans sa commune de résidence. C’est ce qu’a voulu faire remarquer le premier adjoint, Michel Giraschi : « Il y a un tarif avantageux pour les Porto-Vecchiais, parce qu’ils assument fiscalement cet effort financier. » « On créé un investissement avec des prestataires de service, poursuit Nathalie Apostolatos, l’adjointe au patrimoine bâti. C’est une charge communale, il est donc normal de privilégier les enfants de la commune. » Car sinon, « c’est la porte ouverte à plein de choses, s’insurge Véronique Filippi. L’abonnement pour le stationnement aussi, alors, il faudrait l’étendre à l’échelle intercommunale... »
"Je suis tout à fait disposé à changer"
Plutôt d’accord avec son groupe d’opposition, l’ancien maire Georges Mela a rappelé aux élus de la majorité que « la communauté de communes s’est créée en 2014 avec une contribution collective sur les équipements sportifs », même si dans les faits seuls le stade Claude-Papi à Porto-Vecchio et le stade de Lecci relèvent de la gestion intercommunale. Jean-Christophe Angelini le reconnaît volontiers : « Il y a deux débats. Le premier, sur le financement des infrastructures sportives, par la communauté de communes. Le second sur le financement des activités sportives, qui relève de la compétence communale. » Le maire de Porto-Vecchio a finalement proposé d’adopter le rapport, mais « on en évaluera les impacts lors du débat d’orientations budgétaires. Si en cours d’année, les autres communes nous en font grief, on avisera. Je suis tout à fait disposé à changer », a-t-il conclu dans une volonté de consensus.
Jusqu’à maintenant, il y avait un tarif unique : 20€ le stage hebdomadaire multisports. Mais la majorité municipale, sous l’impulsion de l’adjointe aux sports, Véronique Filippi, a souhaité revoir les modalités d’inscription, pour plus de souplesse et d’équité sociale. Désormais, c’est le quotient familial (QF), calculé suivant les revenus d’un foyer, qui déterminera le barème tarifaire. Les familles au QF le plus bas devront débourser 15€ pour un stage, puis ça évoluera par palier (18€, 20€, 23€… jusqu’à 40€ pour les QF les plus hauts).
"Mauvais message envoyé"
Ce n’est pas la prise en compte des quotients familiaux qui pose problème à Jean-Michel Sauli, bien au contraire, c’est le deuxième critère qui a fait bondir l’élu d’opposition : la différence de prix, au moment de l’inscription, entre les Porto-Vecchiais et les non Porto-Vecchiais. Pour ces derniers, une hausse de 50 % sera appliquée. « J’ai cru à une erreur en lisant le rapport, s’est étranglé Jean-Michel Sauli. Ce n’est pas normal que les gens de Sotta, Figari ou Lecci n’aient pas droit aux mêmes tarifs que les Porto-Vecchiais... » Dans les rangs de l’opposition, on approuve, à l’image de Florence Valli, qui y voit « un mauvais message envoyé. On parle de pas grand-chose financièrement. C’est politique. Pour moi, il n’y a pas de différence entre ma fille qui vit à Sotta et moi qui suis à Porto-Vecchio. »
« On a baissé les tarifs », leur a répondu Véronique Filippi. C’est vrai pour les QF les plus bas, mais pas pour les autres, et seulement pour les habitants de Porto-Vecchio. Précisons que pour plus de souplesse, la mairie donne désormais la possibilité d’inscrire son enfant à la demi-journée, ce qui revient moins cher, évidemment. Mais selon Véronique Filippi, les non Porto-Vecchiais inscrits à ces stages « ne sont pas nombreux. Et on les accepte quand il reste de la place, la priorité a toujours été donnée aux Porto-Vecchiais, et ce sera encore le cas demain. »
Microcosme
Quelques euros de différence selon que l’on réside, ou non, à Porto-Vecchio, d’aucuns pourraient trouver ce débat - qui a duré plus d’une demi-heure - futile. Mais derrière cela, il y a un microcosme à part. Bon nombre de Porto-Vecchiais ne vivent pas « en ville », mais dans les villages alentours. Que ces villages appartiennent ou non administrativement à la commune de Porto-Vecchio, cela n’a que peu d’importance : la micro-région se vit d’abord à l’échelle intercommunale. Un sentiment renforcé depuis quelques années par la réalité du marché immobilier dans l’Extrême-Sud : on choisit de moins en moins sa commune de résidence, on choisit une opportunité d’installation.
Mais in fine, quand il s’agit de payer ses impôts, chacun le fait dans sa commune de résidence. C’est ce qu’a voulu faire remarquer le premier adjoint, Michel Giraschi : « Il y a un tarif avantageux pour les Porto-Vecchiais, parce qu’ils assument fiscalement cet effort financier. » « On créé un investissement avec des prestataires de service, poursuit Nathalie Apostolatos, l’adjointe au patrimoine bâti. C’est une charge communale, il est donc normal de privilégier les enfants de la commune. » Car sinon, « c’est la porte ouverte à plein de choses, s’insurge Véronique Filippi. L’abonnement pour le stationnement aussi, alors, il faudrait l’étendre à l’échelle intercommunale... »
"Je suis tout à fait disposé à changer"
Plutôt d’accord avec son groupe d’opposition, l’ancien maire Georges Mela a rappelé aux élus de la majorité que « la communauté de communes s’est créée en 2014 avec une contribution collective sur les équipements sportifs », même si dans les faits seuls le stade Claude-Papi à Porto-Vecchio et le stade de Lecci relèvent de la gestion intercommunale. Jean-Christophe Angelini le reconnaît volontiers : « Il y a deux débats. Le premier, sur le financement des infrastructures sportives, par la communauté de communes. Le second sur le financement des activités sportives, qui relève de la compétence communale. » Le maire de Porto-Vecchio a finalement proposé d’adopter le rapport, mais « on en évaluera les impacts lors du débat d’orientations budgétaires. Si en cours d’année, les autres communes nous en font grief, on avisera. Je suis tout à fait disposé à changer », a-t-il conclu dans une volonté de consensus.