Dimanche dernier, un collectif s’est constitué pour soutenir la maternité de l’Ospedale, basée à Porto-Vecchio. La cause de cet engagement : une menace de fermeture qui planerait sur ce service que beaucoup considèrent comme indispensable au territoire. Alors, « avant que l’Agence régionale de santé ne prenne une décision définitive, il vaut mieux se manifester ! », explique Marie Pasquini, sage-femme libérale, membre du comité de soutien. Le coeur du problème, c’est la faible activité du service de maternité (230 naissances en 2022), qui pousse l’ARS, garant financier de l’établissement, à chercher un nouveau modèle de fonctionnement.
« Au départ, ils parlaient de fermer purement et simplement la maternité », complète Marie-Francoise Papi, également engagée dans ce combat. « Maintenant, il est question de maintenir seulement un service de périnatalité à Porto-Vecchio. Mais ça ne résout pas le problème des accouchements. » C’est en effet la question de l’éloignement qui cristallise les tensions : en cas de clôture de la maternité de l’Ospedale, tout le Grand Sud corse se retrouverait alors démuni. « Sur le continent, la distance considérée comme lointaine pour accoucher, c’est 45 minutes. Mais s’il y a fermeture à Porto-Vecchio, les femmes enceintes devront faire 2h30, voire 3h de transport pour aller soit à Bastia, soit à Ajaccio. »
Dans un communiqué officiel paru le lundi 23 janvier, la Communauté de communes du Sud Corse a également rappelé sa position à ce sujet, demandant que « les nouvelles configurations envisagées par l'ARS soient clairement présentées, tant du point de vue des fonctions ou équipements que des financements à mobiliser. Celles-ci doivent être pleinement adaptées à la réalité de notre territoire rural, éloigné des hôpitaux de Bastia et d'Aiacciu, afin d'assurer qualité et fiabilité des soins dus aux habitants du Suttanacciu. »
« Au départ, ils parlaient de fermer purement et simplement la maternité », complète Marie-Francoise Papi, également engagée dans ce combat. « Maintenant, il est question de maintenir seulement un service de périnatalité à Porto-Vecchio. Mais ça ne résout pas le problème des accouchements. » C’est en effet la question de l’éloignement qui cristallise les tensions : en cas de clôture de la maternité de l’Ospedale, tout le Grand Sud corse se retrouverait alors démuni. « Sur le continent, la distance considérée comme lointaine pour accoucher, c’est 45 minutes. Mais s’il y a fermeture à Porto-Vecchio, les femmes enceintes devront faire 2h30, voire 3h de transport pour aller soit à Bastia, soit à Ajaccio. »
Dans un communiqué officiel paru le lundi 23 janvier, la Communauté de communes du Sud Corse a également rappelé sa position à ce sujet, demandant que « les nouvelles configurations envisagées par l'ARS soient clairement présentées, tant du point de vue des fonctions ou équipements que des financements à mobiliser. Celles-ci doivent être pleinement adaptées à la réalité de notre territoire rural, éloigné des hôpitaux de Bastia et d'Aiacciu, afin d'assurer qualité et fiabilité des soins dus aux habitants du Suttanacciu. »
« Déshabiller l’Extrême Sud, pour habiller d’autres hôpitaux »
En face, la directrice générale de l’Agence régionale de santé de Corse, Marie-Hélène Lecenne, réfute en partie les critiques. « Jamais l’ARS n’a envisagé de fermer la maternité », tranche-t-elle. « Nous cherchons une organisation qui tienne compte de la diminution du nombre d’accouchements par rapport aux nouvelles normes de qualité et de sécurité applicables aux maternités et de la rareté des ressources de pédiatres et de gynécologues obstétriciens. Le futur décret sur l’autorisation d’une activité de maternité qui n’est pas encore sorti va intégrer ce type de critères et il nous échoit d’anticiper sa mise en œuvre dans le cadre du nouveau schéma régional de santé 2023-2028. Il apparaît également important que la clinique s’inscrive dans les filières de périnatalité. »
Si l’ARS concentre autant l’attention du collectif de soutien, c’est parce que c’est elle qui gère le robinet financier de la clinique de l’Ospedale. « On avait obtenu il y a 25 ans que les urgences et la maternité aient un accord de service public. Donc c’est le ministère de la Santé, via l’ARS, qui compense le déficit de ces deux services », précise Marie-Françoise Papi, pas avare de critiques : « l’ARS a un budget global, et préfère déshabiller l’Extrême Sud, pour habiller d’autres hôpitaux, mais on ne va pas se laisser faire ».
Pour le moment, la solution n’est pas encore actée, et c’est justement pour cela que le collectif de soutien communique autant. En interne aussi, on attend le verdict. « Pour le moment, moi, je n’ai pas de nouvelles de l’ARS », répond simplement le docteur Rémy François, PDG de la clinique. « Un professeur d’obstétrique doit venir très bientôt, et donner son avis sur la question. C’est ça qui va déterminer la suite des choses, et c’est pour ça que l’ARS n’a pas encore bougé : on est tenus par l’avis de cet expert. » Marie-Hélène Lecenne, consciente de la grogne du personnel, ajoute que « cela fait deux ans qu’il travaille sur le sujet ». Et se projette : « l’expert revient en février ». La réponse n'est pas encore formulée, mais l'attente, elle, est bien là.
Si l’ARS concentre autant l’attention du collectif de soutien, c’est parce que c’est elle qui gère le robinet financier de la clinique de l’Ospedale. « On avait obtenu il y a 25 ans que les urgences et la maternité aient un accord de service public. Donc c’est le ministère de la Santé, via l’ARS, qui compense le déficit de ces deux services », précise Marie-Françoise Papi, pas avare de critiques : « l’ARS a un budget global, et préfère déshabiller l’Extrême Sud, pour habiller d’autres hôpitaux, mais on ne va pas se laisser faire ».
Pour le moment, la solution n’est pas encore actée, et c’est justement pour cela que le collectif de soutien communique autant. En interne aussi, on attend le verdict. « Pour le moment, moi, je n’ai pas de nouvelles de l’ARS », répond simplement le docteur Rémy François, PDG de la clinique. « Un professeur d’obstétrique doit venir très bientôt, et donner son avis sur la question. C’est ça qui va déterminer la suite des choses, et c’est pour ça que l’ARS n’a pas encore bougé : on est tenus par l’avis de cet expert. » Marie-Hélène Lecenne, consciente de la grogne du personnel, ajoute que « cela fait deux ans qu’il travaille sur le sujet ». Et se projette : « l’expert revient en février ». La réponse n'est pas encore formulée, mais l'attente, elle, est bien là.