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(Photo : Archives Michel Luccioni)
C’est un imposant dossier de 80 pages qui vise à porter « trente mesures pour une société corse libre, apaisée et démocratique ». Plus de deux ans après la première session de l’Assemblée de Corse consacrée au sujet, et suite au travail des ateliers qui avaient alors été mis en place et qui avaient notamment permis aux deux collectifs anti-mafia de formuler des propositions en la matière, le 27 février prochain l’Exécutif présentera à l’hémicycle son rapport afférent à la lutte contre les dérives mafieuses. Un document déjà en circulation, qui fait grincer des dents du côté du collectif Massimu Susini.
« Nous étions assez optimistes et on tombe de haut. C’est une très très grande déception », souffle son porte-parole, Jean-Toussaint Plasenzotti. « Ce rapport est très en-deçà du travail des ateliers, mais aussi de ce que nous avions envisagé après avoir rencontré le président de l’Exécutif à plusieurs reprises et l’avoir entendu nous dire que le rapport serait fidèle à ce que les ateliers préconisaient », appuie-t-il en taclant jusqu’au titre même du rapport : « On parle encore de dérives mafieuses, mais à un moment donné, à force de dériver un bateau s’échoue. À partir de combien de morts va-t-on commencer à parler de mafia ?! ».
Pis, pour celui qui a fondé le collectif suite à l’assassinat de son neveu en 2019, le rapport se cantonne à de « grandes déclarations d’intentions ». « Ce sont des choses qu’on ne veut plus entendre. Ça suffit désormais, on a déjà adhéré à de tels propos qui se sont avérés totalement stériles ! », tonne-t-il, « Ce rapport est totalement indigne du travail des ateliers, de l’engagement des collectifs et de l’attente des Corses. C’est extrêmement inquiétant. D’un côté on a un Exécutif qui dit prendre la mesure du danger, constater que la situation s’aggrave, et qui de l’autre produit un rapport qui n’est pas digne de cette situation. Cela nous fait nous poser des questions. Y a-t-il des pressions ? De la peur derrière ? ».
Le porte-parole du collectif Massimu Susini se veut notamment particulièrement critique quant au chapitre consacré à la lutte contre les stupéfiants et le label « a droga innò !» que l’Exécutif entend créer afin d’identifier les établissements recevant du public qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche au travers la signature d’une charte éthique. « Quand on voit des propositions pareilles, on a l’impression qu’on se moque de nous. C’est une farce morbide », grince-t-il.
Jean-Toussaint Plasenzotti regrette également que l’Exécutif se montre opposé à trois évolutions juridiques majeures que son collectif défend d’arrache-pied : la création d’un délit d’association mafieuse transposé du droit italien, la refonte du statut de repenti et la création d’un parquet national anti-criminalité organisée. « Bien sûr cela ne relève pas des compétences de la Collectivité de Corse, son avis n’est donc pas très important. Cependant, nous aurions aimé être soutenus par la collectivité dans la recherche de moyens juridiques supplémentaires par rapport au crime organisé. Malheureusement peut-être y a-t-il des réflexions corporatistes qui empêchent la jonction avec ce que souhaitent les Corses, à savoir se donner des moyens légaux pour lutter contre le crime organisé, qui lui est sans foi et sans loi », fustige-t-il.
Un chapitre a cependant réussi à convaincre le collectif : le volet consacré à l’éducation qui prévoit notamment une sensibilisation des plus jeunes à la légalité. L’objectif ici est ainsi de « former par l’éducation, la sensibilisation et la pédagogie, des citoyens libres, des hommes et des femmes capables d’identifier les risques de dérives, de comprendre les dangers et surtout en capacité de faire des choix ». « C’est la seule chose qui tienne la route dans ce rapport, le seul chapitre d’un bon niveau où on a des propositions concrètes », se félicite Jean-Toussaint Plasenzotti en notant toutefois : « Ce volet est très bien, mais le projet qui nous est proposé est issu certainement du travail des services de l’Éducation Nationale ».
« Nous étions assez optimistes et on tombe de haut. C’est une très très grande déception », souffle son porte-parole, Jean-Toussaint Plasenzotti. « Ce rapport est très en-deçà du travail des ateliers, mais aussi de ce que nous avions envisagé après avoir rencontré le président de l’Exécutif à plusieurs reprises et l’avoir entendu nous dire que le rapport serait fidèle à ce que les ateliers préconisaient », appuie-t-il en taclant jusqu’au titre même du rapport : « On parle encore de dérives mafieuses, mais à un moment donné, à force de dériver un bateau s’échoue. À partir de combien de morts va-t-on commencer à parler de mafia ?! ».
Pis, pour celui qui a fondé le collectif suite à l’assassinat de son neveu en 2019, le rapport se cantonne à de « grandes déclarations d’intentions ». « Ce sont des choses qu’on ne veut plus entendre. Ça suffit désormais, on a déjà adhéré à de tels propos qui se sont avérés totalement stériles ! », tonne-t-il, « Ce rapport est totalement indigne du travail des ateliers, de l’engagement des collectifs et de l’attente des Corses. C’est extrêmement inquiétant. D’un côté on a un Exécutif qui dit prendre la mesure du danger, constater que la situation s’aggrave, et qui de l’autre produit un rapport qui n’est pas digne de cette situation. Cela nous fait nous poser des questions. Y a-t-il des pressions ? De la peur derrière ? ».
Le porte-parole du collectif Massimu Susini se veut notamment particulièrement critique quant au chapitre consacré à la lutte contre les stupéfiants et le label « a droga innò !» que l’Exécutif entend créer afin d’identifier les établissements recevant du public qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche au travers la signature d’une charte éthique. « Quand on voit des propositions pareilles, on a l’impression qu’on se moque de nous. C’est une farce morbide », grince-t-il.
Jean-Toussaint Plasenzotti regrette également que l’Exécutif se montre opposé à trois évolutions juridiques majeures que son collectif défend d’arrache-pied : la création d’un délit d’association mafieuse transposé du droit italien, la refonte du statut de repenti et la création d’un parquet national anti-criminalité organisée. « Bien sûr cela ne relève pas des compétences de la Collectivité de Corse, son avis n’est donc pas très important. Cependant, nous aurions aimé être soutenus par la collectivité dans la recherche de moyens juridiques supplémentaires par rapport au crime organisé. Malheureusement peut-être y a-t-il des réflexions corporatistes qui empêchent la jonction avec ce que souhaitent les Corses, à savoir se donner des moyens légaux pour lutter contre le crime organisé, qui lui est sans foi et sans loi », fustige-t-il.
Un chapitre a cependant réussi à convaincre le collectif : le volet consacré à l’éducation qui prévoit notamment une sensibilisation des plus jeunes à la légalité. L’objectif ici est ainsi de « former par l’éducation, la sensibilisation et la pédagogie, des citoyens libres, des hommes et des femmes capables d’identifier les risques de dérives, de comprendre les dangers et surtout en capacité de faire des choix ». « C’est la seule chose qui tienne la route dans ce rapport, le seul chapitre d’un bon niveau où on a des propositions concrètes », se félicite Jean-Toussaint Plasenzotti en notant toutefois : « Ce volet est très bien, mais le projet qui nous est proposé est issu certainement du travail des services de l’Éducation Nationale ».