Le collectif national « Pour que vivent nos Langues » (PQVNL), dont fait partie la fédération Scola Corsa, appelle à une mobilisation nationale le samedi 1er juin pour la défense des langues régionales et réclamer des modifications constitutionnelles en faveur des langues régionales.. En Corse, c'est à l'appel de Scola Corsa, association de promotion de la langue corse qui dispose d’un réseau d’écoles associatives d’enseignement immersif sur le territoire insulaire, et qui fait partie de la fédération Eskolim, que deux rassemblements auront lieu à 11 heures devant les préfectures de Bastia et Ajaccio. "Scola Corsa est membre du collectif national ‘Pour que vivent nos Langues’, créé en 2019 en réaction à la réforme Blanquer qui a gravement impacté l'enseignement des langues régionales dans le système public", a rappelé Ghjiseppu Turchini, lors d’une conférence de presse à Bastia.
Le président de Scola Corsa a aussi évoqué l’importance de cette action en rappelant le contexte de sa mise en œuvre. "Les six grandes régions où est représenté le réseau d’écoles immersives Eskolim ont été constituées à la suite des événements liés à la loi Molac. Malgré une large majorité de votes en faveur de l’enseignement des langues régionales, le Conseil constitutionnel a rétorqué. Cette décision a suscité une mobilisation massive d’élus et de parlementaires de toutes les régions de France", a expliqué Turchini. " Il y a alors eu la création d’une commission par Jean Castex, alors Premier ministre, laquelle a rendu un rapport. Ce sont les préconisations de ce rapport qui encadre l’enseignement des langues régionales. Cependant, selon lui, "le premier Gouvernement qui souhaiterait s’appuyer sur l’avis du Conseil Constitutionnel viendrait remettre en cause ce cadre juridique, ce qui menace la pérennité de nos structures".
Critiquant la France pour être un "mauvais élève de l’Europe" en matière de protection des langues régionales, président de Scola Corsa, aussi porte parole du collectif a appelé à une "décrispation" des relations entre le gouvernement et les défenseurs des langues régionales. "Nous demandons la constitutionalisation de la langue corse. Les Corses montrent toujours leur attachement à leur langue lors des enquêtes d’opinion. Les Corses montrent toujours leur attachement à leur langue d’identité lors des enquêtes d’opinion. Aujourd’hui, il faut obtenir les moyens constitutionnels et juridiques pour faire vivre cette langue", a-t-il insisté.
Un appel à la mobilisation
L'état de santé de langues régionales dans le pays est jugé particulièrement urgente par ces militants linguistiques. "Les langues régionales sont en grand danger selon l’UNESCO. Sans un dispositif efficace, elles seront condamnées à très court terme", a martelé Turchini en soulignant que des modèles existent déjà et fonctionnent, mais nécessitent un cadre légal plus solide pour être réellement pérennisés. "Nous avons les recettes pour développer les langues régionales. Venez voir les enfants ainsi que les adultes parler corse. C’est miraculeux. Nous sommes persuadés que ces méthodes, si appliquées correctement, peuvent marcher."
La mobilisation de samedi vise à démontrer la volonté collective de préserver les langues régionales. "Notre désir est de faire vivre nos langues et notre peuple corse", a conclu Ghjaseppu Turchini, invitant la population à participer massivement aux rassemblements.
Les délégations seront reçues par les préfets de Bastia et d'Ajaccio pour exprimer directement leurs revendications et leurs attentes.