Selon Le Larousse en ligne, "racaille", nom féminin, signifie : « populace méprisable ou catégorie de personnes considérées comme viles. » Ce terme vient de l'ancien normand "rasquer", du latin populaire "rasicare", racler, ou encore du latin classique "radere", gratter. Il existe plusieurs synonymes : bas-fonds - canaille - crapule - filou - fripouille (familier) - gredin - lie ou encore vermine (littéraire).
Racailles Fora
C'est, en tout cas, contre ce "type" de population que plus de 500 personnes se sont rassemblées, ce samedi après-midi, sur le City-stade de Paese Novu pour dénoncer l'agression de Raphaël à Furiani. Les forces de l'ordre sont présentes, les manifestants aussi. Aux alentours de 13 h 30, tous stationnent encore sur les trottoirs de la Route royale à proximité du stade. Si le noir est de rigueur, de la tête au pied, aucun dress code n’a été envisagé et le port du jogging est même toléré.
Un peu avant 14 heures, Guillaume, frère aîné de Raphaël, prend la parole et sonne la charge : « Direction le stade », lance-t-il à la foule après avoir décliné son identité. Une fois rassemblés, c'est à nouveau lui qui s'exprime, mais, cette fois, micro en main : « Merci pour la sono, je n'avais rien prévu, c'est l'association Palatinu qui a pensé à tout. » Il commence par remercier toutes ces personnes qui ont fait le déplacement « tous ceux qui nous soutiennent, tous ceux qui sont là de matière amicale. La famille aussi. » Il poursuit : « Je suis ici parce que je représente ma famille, celle de Raphaël, mon frère, choqué de ce qui lui est arrivé. Il a dû rester à la maison, entouré de mes parents qui sont effondrés. Au-delà des blessures physiques, mon frère, qui est étudiant au lycée n'a toujours pas repris les cours. Il est, lui aussi, effondré de ce qui est arrivé. C'est un jeune normal, introverti. » Guillaume est visiblement ému : « Nous ne sommes pas à l'origine de ce rassemblement. Ça nous touche encore plus. On a pu lire tout et n'importe quoi sur les réseaux sociaux et dans certains médias qui se reconnaîtront. Ils n'ont pas pris la peine de se renseigner sur les faits et sur le profil des individus concernés par cette affaire. Pas tous. » Le jeune homme insiste ensuite : « Nous ne sommes engagés dans aucun milieu politique. Nous œuvrons dans les domaines sportifs, sociaux ou artistiques sans distinction ethnique, religieuse et politique. Nous sommes néanmoins très sensibles à tous les responsables politiques qui ont pris la peine de nous appeler et qui sont aujourd'hui à nos côtés. » Ce dernier regrette pourtant les commentaires qui ont fleuri à l'annonce de ce rassemblement « populaire et spontané ». « Il a été qualifié de fasciste et d'autres noms d'oiseaux », se désole Guillaume. « J'espère de tout cœur que ces gens-là n'auront jamais à subir ce que mon petit frère a subi. » Il revient ensuite sur la chronologie des faits. L'histoire commence dans un cinéma au printemps dernier. Les fameux individus, aujourd'hui placés sous contrôle judiciaire (lire ici), font interrompre une séance à force de cris et de jets de pop-corn. « Un manque de respect évident. Mon frère leur a demandé d'arrêter. Six mois plus tard, les mêmes le retrouvent et l'agressent dans un fast-food de Montesoro. Il a réussi à s'échapper. Dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont retrouvé mon frère pour en découdre à nouveau. Ils étaient nombreux, il n'a pas pu s'enfuir cette fois. Je le répète, pour certains journalistes : ce n'était pas une rixe ni un rendez-vous programmé ! » s'emporte Guillaume. Le public gronde : « C'est un guet-apens, oui ! » Le frère aîné reprend : « Nous ne stigmatisons pas les habitants du quartier qui subissent également la pression de ces individus. Nous appelons au calme. Toute incitation à la haine nous serait très défavorable pour la suite des événements. » La phrase est prononcée deux fois comme pour mieux insister sur ce point. Il rappelle alors la date de l'audience publique, le 12 février : « Ce jour-là, nous comptons aussi sur votre soutien. Pour que ça n'arrive plus à personne. Il faut que ça s'arrête. On ne se sent plus en sécurité chez nous, dans notre ville. À Bastia ou à Furiani. » Longuement applaudi, le jeune homme finit par laisser la place à Nicolas Battini de l'association Palatinu.
Racailles Fora
C'est, en tout cas, contre ce "type" de population que plus de 500 personnes se sont rassemblées, ce samedi après-midi, sur le City-stade de Paese Novu pour dénoncer l'agression de Raphaël à Furiani. Les forces de l'ordre sont présentes, les manifestants aussi. Aux alentours de 13 h 30, tous stationnent encore sur les trottoirs de la Route royale à proximité du stade. Si le noir est de rigueur, de la tête au pied, aucun dress code n’a été envisagé et le port du jogging est même toléré.
Un peu avant 14 heures, Guillaume, frère aîné de Raphaël, prend la parole et sonne la charge : « Direction le stade », lance-t-il à la foule après avoir décliné son identité. Une fois rassemblés, c'est à nouveau lui qui s'exprime, mais, cette fois, micro en main : « Merci pour la sono, je n'avais rien prévu, c'est l'association Palatinu qui a pensé à tout. » Il commence par remercier toutes ces personnes qui ont fait le déplacement « tous ceux qui nous soutiennent, tous ceux qui sont là de matière amicale. La famille aussi. » Il poursuit : « Je suis ici parce que je représente ma famille, celle de Raphaël, mon frère, choqué de ce qui lui est arrivé. Il a dû rester à la maison, entouré de mes parents qui sont effondrés. Au-delà des blessures physiques, mon frère, qui est étudiant au lycée n'a toujours pas repris les cours. Il est, lui aussi, effondré de ce qui est arrivé. C'est un jeune normal, introverti. » Guillaume est visiblement ému : « Nous ne sommes pas à l'origine de ce rassemblement. Ça nous touche encore plus. On a pu lire tout et n'importe quoi sur les réseaux sociaux et dans certains médias qui se reconnaîtront. Ils n'ont pas pris la peine de se renseigner sur les faits et sur le profil des individus concernés par cette affaire. Pas tous. » Le jeune homme insiste ensuite : « Nous ne sommes engagés dans aucun milieu politique. Nous œuvrons dans les domaines sportifs, sociaux ou artistiques sans distinction ethnique, religieuse et politique. Nous sommes néanmoins très sensibles à tous les responsables politiques qui ont pris la peine de nous appeler et qui sont aujourd'hui à nos côtés. » Ce dernier regrette pourtant les commentaires qui ont fleuri à l'annonce de ce rassemblement « populaire et spontané ». « Il a été qualifié de fasciste et d'autres noms d'oiseaux », se désole Guillaume. « J'espère de tout cœur que ces gens-là n'auront jamais à subir ce que mon petit frère a subi. » Il revient ensuite sur la chronologie des faits. L'histoire commence dans un cinéma au printemps dernier. Les fameux individus, aujourd'hui placés sous contrôle judiciaire (lire ici), font interrompre une séance à force de cris et de jets de pop-corn. « Un manque de respect évident. Mon frère leur a demandé d'arrêter. Six mois plus tard, les mêmes le retrouvent et l'agressent dans un fast-food de Montesoro. Il a réussi à s'échapper. Dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont retrouvé mon frère pour en découdre à nouveau. Ils étaient nombreux, il n'a pas pu s'enfuir cette fois. Je le répète, pour certains journalistes : ce n'était pas une rixe ni un rendez-vous programmé ! » s'emporte Guillaume. Le public gronde : « C'est un guet-apens, oui ! » Le frère aîné reprend : « Nous ne stigmatisons pas les habitants du quartier qui subissent également la pression de ces individus. Nous appelons au calme. Toute incitation à la haine nous serait très défavorable pour la suite des événements. » La phrase est prononcée deux fois comme pour mieux insister sur ce point. Il rappelle alors la date de l'audience publique, le 12 février : « Ce jour-là, nous comptons aussi sur votre soutien. Pour que ça n'arrive plus à personne. Il faut que ça s'arrête. On ne se sent plus en sécurité chez nous, dans notre ville. À Bastia ou à Furiani. » Longuement applaudi, le jeune homme finit par laisser la place à Nicolas Battini de l'association Palatinu.
Palatinu entre en scène
Au centre du jeu, banderole Palatinu qui flotte derrière lui, Nicolas Battini entre dans le vif du sujet : « La raison de notre présence, vous la connaissez. Une bonne partie d'entre vous est ici suite à notre appel. Nous sommes bien là pour défendre Guillaume, Raphaël et surtout l'accompagner de toutes nos pensées. Nous, membres d'une même communauté, des liens nous unissent. » De nouveaux applaudissements s'élèvent de la foule massée autour de lui. Il poursuit : « Au-delà de cette famille que nous soutenons, sans stigmatiser qui que ce soit, encore moins tout un quartier, nous voulons être les porte-parole et les défenseurs de tous les Corses : ouvriers, salariés, ceux qui vivent dans la précarité, et qui, en plus de cela devraient aujourd'hui supporter quelques individus qui les menacent et leur empoisonnent la vie. Nous le refusons » martèle le leader de Palatinu. « Nous voulons dénoncer ces comportements et pointer un certain nombre de responsabilités politiques. Le discours public de la majorité territoriale a décidé d’évacuer les questions et les réalités politiques qui nous touchent tous ici. Les questions migratoires et sécuritaires doivent trouver des solutions pour protéger notre peuple » ajoute Nicolas Battini avant de conclure : « Je suis opposé à toute forme de violence. À Palatinu, nous ne sommes pas de cette race d’hommes qui veulent faire la révolution avec les enfants des autres. Nous disons à toutes ces personnes qui sont là, qu’elles peuvent vivre et dormir en paix. Désormais, avec ce que nous faisons et ce qui viendra, ils ont des porte-parole pour les défendre et les représenter. » Si Palatinu se définit comme une association culturelle, son leader a, depuis un moment, glissé vers la politique comme le confirme cette prise de parole.
Et les autres ?
Si d'autres figures politiques ont pointé le bout de leur nez, à l'instar de Julien Morganti d'Un futur pour Bastia ou de Christophe Canioni du Parti fédéraliste européen, aucun n'a fait le tribun comme Nicolas Battini. Avant le début de la manifestation, seul Jean-Michel Lamberti, ancien candidat du parti Reconquête! dans la 1re circonscription de Haute-Corse aux legislatives, s'est fendu d'un mot à la presse : « La préfecture dénonce des propos racistes autour de ce rassemblement, mais quels propos racistes ? Ils ne viennent pas de nous ! On constate, impuissant, la violence. Celle qui touche ce jeune homme, mais aussi les chauffeurs de bus ou les professeurs agressés. Ça prend de l’importance en Corse. Ce rassemblement est préventif, il se tient pour dire : on ne veut pas que ça arrive ici. Les quartiers sud de Bastia ne ressemblent pas encore à une banlieue du continent, mais danger, ça peut arriver. Pas aujourd'hui, mais dans 10, 20 ou 30 ans. Ici, on veut continuer à vivre comme maintenant et ne pas subir la violence. »
Vers 15 heures, le stade se vide doucement et dans le calme, les curieux ferment leur fenêtre ou quittent leur balcon. Deux participants détaillent : « Ce fut court, mais intense. Maintenant, direction le stade. » Celui de Furiani cette fois, pour assister à la rencontre du Sporting face au SCO d'Angers, leader de la ligue 2. Un autre match à jouer et à gagner.
Et les autres ?
Si d'autres figures politiques ont pointé le bout de leur nez, à l'instar de Julien Morganti d'Un futur pour Bastia ou de Christophe Canioni du Parti fédéraliste européen, aucun n'a fait le tribun comme Nicolas Battini. Avant le début de la manifestation, seul Jean-Michel Lamberti, ancien candidat du parti Reconquête! dans la 1re circonscription de Haute-Corse aux legislatives, s'est fendu d'un mot à la presse : « La préfecture dénonce des propos racistes autour de ce rassemblement, mais quels propos racistes ? Ils ne viennent pas de nous ! On constate, impuissant, la violence. Celle qui touche ce jeune homme, mais aussi les chauffeurs de bus ou les professeurs agressés. Ça prend de l’importance en Corse. Ce rassemblement est préventif, il se tient pour dire : on ne veut pas que ça arrive ici. Les quartiers sud de Bastia ne ressemblent pas encore à une banlieue du continent, mais danger, ça peut arriver. Pas aujourd'hui, mais dans 10, 20 ou 30 ans. Ici, on veut continuer à vivre comme maintenant et ne pas subir la violence. »
Vers 15 heures, le stade se vide doucement et dans le calme, les curieux ferment leur fenêtre ou quittent leur balcon. Deux participants détaillent : « Ce fut court, mais intense. Maintenant, direction le stade. » Celui de Furiani cette fois, pour assister à la rencontre du Sporting face au SCO d'Angers, leader de la ligue 2. Un autre match à jouer et à gagner.