Nous appelons le Président de la République à se situer à la hauteur des enjeux, d’accepter l’offre de dialogue des représentants légitimes du peuple corse, plutôt qu’un simulacre de débat, destiné davantage à l’opinion publique française qu’à une réelle volonté de répondre aux revendications institutionnelles, fiscales et législatives du peuple corse.
La volonté de construire une société corse apaisée et démocratique et de mettre fin à un conflit de plus de cinquante ans par le dialogue et la démocratie n’est plus à démontrer. L’État par son plus haut représentant doit également renforcer cette volonté de construire durablement la paix. Il revient au Président Macron d’accompagner cette logique de PAIX en donnant des signes forts sur les principales revendications des Corses.
Aucun des sujets posés par la majorité territoriale, et au-delà par l’ensemble des forces vives de ce pays, y compris ceux votés à une large majorité, voire à l'unanimité par l'Assemblée de Corse n'a fait, jusqu’à ce jour, l'objet d'un dialogue sérieux de la part du Président de la République et du Gouvernement :
• ni l'article sur la Corse dans la Constitution pour permettre une autonomie de plein droit et de plein exercice ;
• ni le statut fiscal et social pour les entreprises ;
• ni le transfert des ressources fiscales ;
• ni les revendications portées sur la langue Corse ;
• ni le respect d'un moratoire sur les services publics conforme au statut d’île-montagne reconnu par la loi ;
• ni le rapprochement effectif de tous les prisonniers politiques et des sorties de situation liées à l'injustice des fichiers des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT) et condamnations pécuniaires ;
• ni la résolution issue des travaux de la Conférence sociale et votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, et demandant notamment la modification de la fiscalité du carburant pour diminuer le prix de celui-ci à la pompe de manière à ne pas surimposer les automobilistes corses par rapport à ceux du continent, comme le veut le principe d'égalité territoriale.
R&PS soutient sans aucune réserve l'ensemble des revendications et demandes des Corses, de la majorité territoriale et de son conseil exécutif.
Régions et Peuples Solidaires réaffirme que les régions et les territoires doivent être entendus et respectés et que le pacte Girondin annoncé pendant la campagne par Macron ne doit pas faire place à une recentralisation jacobine qui n’est pas à la hauteur des enjeux historiques.
Enfin, R&PS demande à Emmanuel Macron d'ouvrir, sans plus tarder, un dialogue sans préalable ni tabou avec les Corses et leurs représentants légitimes sans quoi il s'enfoncerait dans un déni de démocratie couplé à un déni de réalité déjà manifeste.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires